USA: manifestations après la vidéo d'un homme noir criblé de balles par la police

Jayland Walker sort de son véhicule et court avant d'être abattu par jusqu'à huit officiers à Akron, Ohio, le 25 juin 2022 (Photo, Reuters).
Jayland Walker sort de son véhicule et court avant d'être abattu par jusqu'à huit officiers à Akron, Ohio, le 25 juin 2022 (Photo, Reuters).
Des policiers d'Akron tirent sur Jayland Walker alors qu'il tente de fuir sa voiture après une poursuite le 25 juin 2022 (Photo, Reuters).
Des policiers d'Akron tirent sur Jayland Walker alors qu'il tente de fuir sa voiture après une poursuite le 25 juin 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 04 juillet 2022

USA: manifestations après la vidéo d'un homme noir criblé de balles par la police

  • Jayland Walker, 25 ans, a été tué le 27 juin alors qu'il fuyait des policiers à pied
  • Ces rassemblements sont restés pacifiques

AKRON : Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Akron, dans l'Ohio (nord des Etats-Unis), après la diffusion d'une vidéo qui montre des policiers tirant sur un homme noir atteint, selon son avocat, par 60 balles.

Alors que les autorités ont appelé au calme, une foule a défilé en direction de l'hôtel de ville avec des banderoles réclamant "Justice pour Jayland".

Jayland Walker, 25 ans, a été tué le 27 juin alors qu'il fuyait des policiers à pied après une poursuite en voiture consécutive à une tentative d'interpellation pour infraction routière. Une vidéo très violente diffusée dimanche par la police montre le jeune homme être criblé de balles.

Des associations antiracistes avaient appelé à une quatrième journée de manifestation dimanche dans cette ville de 190 000 habitants proche de Cleveland.

Ces rassemblements sont restés pacifiques, à l'exception d'un moment de tension lorsque des manifestants se sont approchés d'un cordon de policiers et les ont invectivés.

Pour le président de l'organisation américaine pour la défense des droits civiques NAACP, Derrick Johnson, ce décès est "un meurtre".

"Cet homme noir a été tué (...) à cause d'un possible infraction routière. Cela n'arrive pas à la population blanche aux Etats-Unis", a-t-il lancé.

A l'issue du premier rassemblement, une foule était restée dans la rue pour protester à la tombée de la nuit. Aucune violence n'avait été signalée.

Même prolongation nocturne dimanche par une centaine de manifestants mais qui a été marquée cette fois par quelques débordements, avec des poubelles brûlées et des vitres brisées sur des équipements lourds, comme des chasse-neige, qui avaient été placés autour du commissariat de police pour le protéger.

Des policiers en équipements anti-émeutes ont été déployés et ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser la foule.

D'abord avares d'informations sur la mort du jeune homme, les autorités d'Akron ont finalement dévoilé dimanche deux vidéos.

L'une est une compilation de vidéos et de captures d'écran de caméras individuelles de policiers, accompagnée d'un commentaire. La seconde est une séquence complète de la poursuite et de la fusillade, issue également d'une caméra de policier.

Le commentaire avance que Walker n'a pas arrêté sa voiture et a pris la fuite au volant, que la police a commencé une course-poursuite et que plusieurs agents ont affirmé qu'un coup de feu avait été tiré du véhicule de Walker.

Après plusieurs minutes de course-poursuite, Walker est sorti de sa voiture encore en mouvement et s'est enfui à pied. Les policiers ont alors tenté en vain de le maîtriser avec des tasers.

60 blessures

Plusieurs d'entre eux l'ont suivi sur un parking. Les images sont trop floues pour distinguer clairement ce qu'il s'est passé ensuite mais la police a assuré dans un communiqué que l'homme de 25 ans s'était comporté d'une façon ayant fait craindre une "menace mortelle".

Tous les policiers présents ont ouvert le feu, tirant de nombreuses balles. Walker a été déclaré mort sur place.

Cet incident rappelle d'autres morts d'hommes noirs lors d'interactions avec la police, des drames qui ont déclenché un grand mouvement contre le racisme et les violences policières.

"Beaucoup voudront exprimer leurs griefs en public et je soutiens pleinement le droit de nos résidents à se réunir pacifiquement", a déclaré le maire de la ville Dan Horrigan, assurant avoir "le coeur brisé".

"Mais j'espère que la population sera d'accord sur le fait que la violence et la destruction ne sont pas la solution", a-t-il plaidé lors d'une conférence de presse.

L'édile a aussi annoncé l'ouverture d'une enquête indépendante.

"Je suis avocat depuis 22 ans et je n'ai jamais vu quoi que ce soit qui s'approche de ce que cette vidéo montre", a déclaré Bobby DiCello, un avocat de la famille de la victime, au New York Times.

Selon le chef de la police Steve Mylett, un rapport du médecin légiste fait état de 60 blessures sur le corps de Jayland Walker. M. DiCello assure que l'homme a été touché par 60 balles.

Les huit policiers impliqués dans sa mort ont été suspendus administrativement avec salaire en attendant la fin de l'enquête judiciaire.

Dans un tweet dimanche, la superstar du basketball LeBron James, originaire d'Akron, a dit prier pour sa ville.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".