Sur les plages de Kiev, on essaie d'oublier la guerre

Une famille est assise sur les rives sablonneuses de la rivière Dnipro qui traverse la capitale ukrainienne de Kiev, le 2 juillet 2022. (AFP).
Une famille est assise sur les rives sablonneuses de la rivière Dnipro qui traverse la capitale ukrainienne de Kiev, le 2 juillet 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 04 juillet 2022

Sur les plages de Kiev, on essaie d'oublier la guerre

  • La capitale ukrainienne compte de multiples plages de sable, habituellement bondées lors des grosses chaleurs estivales
  • Mais en ce premier week-end de juillet, malgré des températures proches des 30°C, on ne se bouscule pas pour poser sa serviette, témoin d'une ville qui vit toujours au ralenti

KIEV : "On se repose comme on peut": Ivan Soukhanov et sa famille avaient l'habitude de partir en vacances d'été sur les bords de la mer Noire. Cette année, ils n'iront pas plus loin que les plages des bords du Dniepr, au coeur de Kiev.

La capitale ukrainienne compte de multiples plages de sable, habituellement bondées lors des grosses chaleurs estivales.

Mais en ce premier week-end de juillet, malgré des températures proches des 30°C, on ne se bouscule pas pour poser sa serviette, témoin d'une ville qui vit toujours au ralenti, trois mois après le retrait des forces russes de la région.

Comparé à la pluie de bombes qui s'abat sur le Donbass, dans l'est du pays, ou aux frappes meurtrières dans le sud, sur Mykolaïv ou la semaine dernière dans la région d'Odessa, Kiev reste relativement épargnée.

Mais un missile qui a fait un mort et quatre blessés dimanche dernier dans un immeuble résidentiel, dans un quartier proche du centre déjà touché deux fois par le passé, a ravivé les angoisses des habitants.

Beaucoup se disent aussi éprouvés par les sirènes d'alerte qui retentissent régulièrement. Et le couvre-feu quotidien, de 23h00 à 05h00, comme les statues protégées par des caissons et des sacs de sable, rappellent à tout instant que le pays est en guerre.

Peut-on se détendre dans ces conditions? Ivan Soukhanov, 41 ans, ingénieur en réseaux électriques, fait partie de ceux qui semblent avoir trouvé un équilibre.

"Honnêtement, après quatre mois de guerre, on s'est habitués", dit-il. "Quand les sirènes d'alerte retentissent, on ne va pas aux abris, on ne respecte pas les règles de sécurité (...) On vit comme on peut, en espérant que tout va bien se passer".

«Jamais connu un tel stress»

Lui qui, ces dernières années, emmenait sa femme et ses deux enfants passer quelques semaines à Odessa, et avait même songé cette année les emmener en Egypte, s'est fait une raison.

"On voulait montrer les pyramides aux enfants, mais la guerre a ruiné nos plans", dit-il. "Cette année, on profite de ce qu'il y a autour de Kiev, les plans d'eau, les parcs (...) On se repose comme on peut".

Vera Sapyga, elle, a beau essayer de profiter de la plage, elle ne cache pas ses angoisses.

Elle est revenue à Kiev il y a une semaine, après être partie au premier jour de la guerre dans un village de l'ouest de l'Ukraine avec sa fille de cinq ans, et a déjà hâte de repartir.

"Moralement, c'est vraiment très dur", dit cette femme de 37 ans: "Je m'inquiète beaucoup, avec les sirènes d'alerte, les informations. Tous les jours, je pleure. Je n'avais jamais connu un tel stress."

Elle prévoit de partir avec sa fille dès la semaine prochaine, à Londres, pour séjourner dans une famille qui s'est proposée dans le cadre d'un programme de soutien aux Ukrainiens.

Vera Sapyga en est à son deuxième exil: le premier, c'était en 2014, quand la Russie a annexé la péninsule de Crimée où elle et son mari habitaient alors.

Combien de temps elle et sa fille resteront en Angleterre, elle n'en sait rien. "C'est très difficile de planifier quoi que ce soit".

Incessantes rumeurs

Une phrase qui revient comme un refrain à Kiev, où personne ne se risque plus à des pronostics sur la durée de la guerre.

"Au début, nos spécialistes assuraient que la guerre allait vite se terminer, puis ils ont dit, +Ce sera fini pour le Jour de la Constitution+ (le 28 juin, ndlr), puis pour le Jour de l'Indépendance (le 24 aout), maintenant ils ne disent plus rien", dit Lioudmila Iachtchouk, 55 ans, attablée avec son mari à l'un des rares cafés ouverts sur les bord de plage.

"On espère que (la guerre) sera terminée d'ici la fin de l'année, mais maintenant tout le monde parle d'un conflit long", renchérit M. Soukhanov.

L'incertitude alimente d'"incessantes rumeurs" d'une nouvelle offensive russe sur Kiev, au gré des dates symboliques du calendrier: ce fut le cas à l'approche du 22 juin, jour-anniversaire de l'invasion de l'URSS par l'armée nazie en 1941, ou du Jour de la Constitution le 28 juin, explique Ianna Khlinina, 33 ans, venue bronzer avec son mari.

Pour autant, ni elle ni personne ne semble douter de la victoire finale de l'Ukraine face à la Russie.

L'Ukraine "a déjà gagné moralement", affirme Ivan Soukhanov. "Il n'y a plus qu'à concrétiser ça sur le terrain."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.