Bac 2022: réussite en baisse avant le rattrapage, par rapport à l'année passée

Des élèves se préparent avant une épreuve dans le cadre des épreuves du baccalauréat au Lycée technique Diderot à Paris, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
Des élèves se préparent avant une épreuve dans le cadre des épreuves du baccalauréat au Lycée technique Diderot à Paris, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 05 juillet 2022

Bac 2022: réussite en baisse avant le rattrapage, par rapport à l'année passée

Des élèves se préparent avant une épreuve dans le cadre des épreuves du baccalauréat au Lycée technique Diderot à Paris, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
  • 86% des 709 000 candidats ont été reçus d'emblée, une baisse de 4,7 points par rapport à 2021
  • «J'ai le bac! Je suis trop contente!», s'est exclamé mardi matin Naba, 17 ans, dans la cour du lycée Voltaire à Paris

PARIS: Les résultats du bac nouvelle formule sont arrivés et sont moins bons que l'an dernier: 86% des 709 000 candidats ont été reçus d'emblée, une baisse de 4,7 points par rapport à 2021, après deux sessions perturbées par la Covid. 

En début de journée déjà, le ministre de l'Education Pap Ndiaye avait évoqué « une baisse des résultats par rapport aux années précédentes », indiquant que cela n'était « pas tout à fait surprenant » car « cette année est la première année réelle de la réforme du bac qui ne soit pas entravée par la crise sanitaire ». 

Depuis la réforme de 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales. « Le contrôle continu existe dans la plupart des pays du monde » et « fait l'objet de travaux » qui montrent « que c'est équitable », a assuré le ministre. 

Cette année, les taux de réussite avant rattrapage sont de 91,5% pour le bac général (-3,8 points par rapport à 2021), de 80,6% (-8,6 points) pour le bac technologique et de 78,7% (-3,5%) pour le bac professionnel, selon les chiffres du ministère. 

Les sessions de rattrapage ont lieu de mercredi à vendredi pour les élèves ayant obtenu une note comprise entre 8 et moins de 10. 

Les années précédentes, le taux de réussite au baccalauréat avant le rattrapage était de 90,5% en 2021, 91,5% en 2020, 77,7% en 2019, 78,8% en 2018 et 78,6% en 2017. 

Cette année, les épreuves du nouveau bac général se sont déroulées en intégralité, pour la première fois après deux années perturbées par le Covid. Les deux épreuves de spécialité passées par chaque candidat ont cependant dû être décalées de mars à mai et des aménagements décidés en raison de la crise sanitaire. 

« J'ai le bac! Je suis trop contente! », s'est exclamé mardi matin Naba, 17 ans, dans la cour du lycée Voltaire à Paris. 

« J'ai les jambes qui tremblent. J'étais stressée car la philo notamment ne s'est pas bien passée. Là, c'est un énorme soulagement », a confié Naba, devant les listes affichées à 10H00 dans la cour de ce lycée de l'est parisien. 

« Quitter son cocon » 

D'autres ont eu moins de chance. Nouchka, 18 ans, est au rattrapage. « Je m'y attendais, car mes résultats sur l'année n'étaient pas très bons », a-t-elle expliqué. « Là, dès cet après-midi, je vais aller au charbon pour décrocher le bac. Ce serait trop dommage de pas l'avoir », a ajouté cette lycéenne, inscrite l'an prochain dans une école de comédie musicale. 

Au lycée Clemenceau de Nantes, où les résultats ont été affichés de bon matin, une petite grappe d'élèves s'était formée devant les listes des lauréats, avec une émotion palpable chez certains. 

Maÿlis, 18 ans, a sauté de joie avant de prendre son amie dans les bras. « Je suis contente d'avoir mon bac car j'avais raté deux épreuves », raconte la jeune fille. « Je vais pouvoir aller dans mon école de cinéma pour devenir réalisatrice! ». 

Dans le centre de Marseille, au lycée Thiers, une dizaine de lycéens ont patienté à 8h30, après avoir déjà consulté leurs résultats sur internet. « On est soulagés, mais on veut rester pour fêter ça ensemble », dit Lola, 18 ans. 

Pour les lycéens de Terminale des filières générale, technologique et professionnelle, les résultats ont été publiés mardi en ligne ou dans la cour des établissements dans la matinée. 

Même si le baccalauréat a perdu de sa charge symbolique avec la réforme, la proclamation des résultats reste un moment important pour les lycéens. 

« On y reste attaché car il a 200 ans d'histoire », a expliqué Pascale Rey du Boissieu, professeure de mathématiques au lycée Clemenceau de Nantes. « Pour les élèves, cela reste une clé pour partir et quitter son cocon ». 

Sur les 709.399 candidats cette année, plus de la moitié (53,7%) ont présenté le bac général. Ils sont 26,2% à avoir passé le bac professionnel et 20% le bac technologique. 

Résultats du bac 2022: Un taux de réussite de 31,4% à Kairouan
Par Fatma Zaghouani -
BAC 2022: Gare à la triche!
Par Arab News en français -

13-Novembre: dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, l'hommage d'une Nation

Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
Short Url
  • Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants
  • L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale

PARIS: Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis.

Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants.

L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale.

"Les terroristes ont voulu attaquer cette culture de Paris, de la joie, de la fête, du partage", a déclaré jeudi matin sur RTL la maire de Paris Anne Hidalgo. "Ils ont voulu nous faire perdre tout cela, on l'a reconstruit avec une forme de gravité".

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron se rendra sur chacun des lieux des attentats, avant l'inauguration du Jardin du 13 novembre 2015, point d'orgue de cette journée de commémorations.

La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l'ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s'était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots.

"L'objectif cette année, c'est de se dire +soyons tous ensemble+ (...), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n'ont pas gagné ce soir-là", a insisté Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association de victimes Life for Paris, jeudi matin sur RMC.

Depuis samedi, le pied de la statue de Marianne est de nouveau entouré de ces petites attentions. "Course pour la liberté" passant devant chaque site meurtri, fresque murale, Tour Eiffel illuminée en bleu blanc rouge, les hommages ont déjà commencé.

Souvenirs précis 

Impossible, pour beaucoup, d'oublier cette terrible soirée du vendredi 13 novembre 2015, quand trois commandos de l'EI ont assassiné 130 personnes, blessant des centaines d'autres. Depuis, deux rescapés du Bataclan se sont suicidés.

D'après un sondage Ifop pour la fondation Jean Jaurès, 60% des Parisiens se souviennent "précisément" de ce qu'ils faisaient ce soir-là.

Rescapés et proches de victimes appréhendent souvent ces hommages. Stéphane Sarrade a perdu son fils Hugo, 23 ans, tué au Bataclan. Il se dit toujours "incapable" de se rendre devant la salle de concert et ne participera pas aux cérémonies.

Les commémorations officielles, en présence d'Emmanuel Macron, se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste toujours élevée.

Elles commenceront à 11H30 avec un hommage à Manuel Dias, seule personne tuée près du Stade de France. Vers 12H30, seront lues des plaques commémoratives devant les bars Le Carillon et le Petit Cambodge, dans le 10e arrondissement de Paris, où 13 vies furent volées.

Vers 13H00, en mémoire des cinq victimes de la Bonne Bière dans le 11e, une minute de silence sera respectée, puis vers 13H30, devant l'ancien Comptoir Voltaire.

Vers 13H50, des gerbes seront déposées devant la Belle Equipe, où 21 vies furent fauchées puis vers 14H30 devant le Bataclan, où 90 personnes furent assassinées.

A partir de 18H00, le fil rouge de la cérémonie au jardin mémoriel sera la musique, "la passion" des victimes, a rappelé Thierry Reboul, avec un requiem du compositeur Victor Le Masne, joué devant 1.500 invités.

"Acte de résistance" 

Ce jardin, lieu de recueillement mémoriel situé près de l'Hôtel de Ville, est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés.

"Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance", a salué Philippe Duperron, président de l'association "13onze15".

"Life for Paris" sera dissoute après l'inauguration de ce lieu mémoriel, pour, selon son président Arthur Dénouveaux, "ne pas s'enfermer dans la victimité".

La question de la mémoire du 13-Novembre sera également au cœur du Musée-mémorial du terrorisme (MMT), qui doit ouvrir fin 2029 ou début 2030 à Paris.

Plus de trois ans après le procès de ces attaques jihadistes, au terme duquel Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible, le seul membre encore en vie des commandos a dit vouloir, selon son avocate, s'engager dans une démarche de justice restaurative. "Plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre" sont prêtes à s'inscrire dans cette démarche de dialogue, a assuré Arthur Dénouveaux.

 


Paris intensifie ses efforts au Liban pour éviter tout dérapage incontrôlé

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) marche aux côtés de sa conseillère diplomatique Anne-Claire Legendre au siège du Croissant-Rouge égyptien dans la ville d'Arish, au nord-est de l'Égypte, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) marche aux côtés de sa conseillère diplomatique Anne-Claire Legendre au siège du Croissant-Rouge égyptien dans la ville d'Arish, au nord-est de l'Égypte, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Liban reste en tête des priorités françaises
  • C’est dans cet esprit que Paris va intensifier ses efforts, avec la visite, ce jour à Beyrouth, d’Anne-Claire Legendre, conseillère du président Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient

PARIS: Alors qu’Israël menace d’élargir ses frappes quotidiennes au Liban, en dépit du cessez-le-feu, la France ne baisse pas les bras et s’efforce de préserver son rôle de médiatrice dans un contexte régional explosif.
Membre européen du « mécanisme » chargé de superviser l’application de l’accord de cessation des hostilités, Paris tente de maintenir un équilibre délicat consistant à appuyer les efforts américains sur le plan sécuritaire, tout en défendant la stabilité et la souveraineté du Liban, où ses troupes constituent l’un des principaux contingents de la FINUL depuis 1998.

La montée des tensions à la frontière sud a ravivé les inquiétudes d’une escalade majeure. Et si les États-Unis demeurent en première ligne pour gérer la crise militaire, la diplomatie française, consciente des limites de son influence sur Israël, redouble néanmoins d’efforts.
À travers des visites, des initiatives multilatérales et un travail constant au sein du « mécanisme », Paris cherche à renforcer la surveillance du cessez-le-feu, à contenir les violations israéliennes et à encourager la relance du processus de désarmement progressif du Hezbollah.

Le Liban reste en tête des priorités françaises. C’est dans cet esprit que Paris va intensifier ses efforts, avec la visite, ce jour à Beyrouth, d’Anne-Claire Legendre, conseillère du président Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient.
Pendant deux jours, Mme Legendre rencontrera les différents responsables libanais pour discuter du désarmement, de la sécurité et des réformes économiques.

Pour Paris, l’objectif est clair : sortir de l’impasse actuelle en appuyant et en renforçant le mécanisme de suivi du cessez-le-feu, qui devra, selon la France, jouer pleinement son rôle — non seulement dans la vérification du retrait des armes illégales, mais aussi comme barrière contre les violations répétées du cessez-le-feu.
Ce dispositif reste central dans la stratégie française, qui vise à éviter tout dérapage militaire incontrôlé et à trouver un moyen de faire cesser les violations tout en avançant concrètement sur le désarmement.
Paris espère ainsi faire baisser la tension militaire et éviter qu’une opération israélienne d’envergure ne précipite le Liban dans un nouveau cycle de destruction.

Soutien à l’armée 

Sur le plan interne, le soutien à l’armée libanaise demeure une priorité pour la France, qui pousse activement à la tenue de la Conférence internationale en appui aux forces armées libanaises, jugée essentielle pour maintenir la stabilité institutionnelle.
Un second rendez-vous, consacré au redressement économique du pays, reste en revanche suspendu à la mise en œuvre des réformes financières promises par Beyrouth. Paris estime que ces deux volets doivent avancer de pair pour aboutir à des résultats concrets.

D’autre part, les États-Unis demeurent, il est vrai, les principaux interlocuteurs d’Israël et du Hezbollah. Mais la coordination avec Paris reste étroite, et les émissaires américains, notamment Tom Barrack, passent par la capitale française avant leurs rencontres à Beyrouth.
La France, de son côté, s’efforce de convaincre Washington d’intégrer davantage la dimension sociale et économique dans son approche, notamment au Sud-Liban, afin d’offrir aux populations locales une alternative tangible à la domination du Hezbollah et aux effets de l’occupation israélienne.

Pressions régionales et impératif de stabilité

Cette orientation s’accompagne d’un effort de développement mené par l’Agence française de développement (AFD), qui multiplie les partenariats dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’énergie, de l’environnement et des services publics.
Pour Paris, il s’agit de bâtir une base solide de coopération, capable de renforcer les institutions étatiques et de réduire l’influence des acteurs armés.

Malgré cette mobilisation, la France partage l’agacement américain face à la lenteur du gouvernement libanais : les réformes économiques promises tardent, le calendrier du désarmement a été repoussé à septembre, et la planification de l’aide militaire reste floue.
Paris redoute que ce manque de dynamisme ne fasse perdre au Liban le soutien de la communauté internationale. D’ailleurs, les discussions avec Riyad, partenaire clé dans la région, illustrent cette méfiance.
Si l’Arabie saoudite se dit prête à accueillir la conférence de soutien à l’armée, elle attend des signes plus concrets de sérieux dans le processus de désarmement avant de s’engager pleinement.

Enfin, la diplomatie française ne cache pas ses préoccupations sécuritaires : les frappes israéliennes se sont intensifiées ces dernières semaines, tandis que les discours de Tel-Aviv laissent planer la menace d’une extension du conflit.
Paris, engagé à la fois au sein du mécanisme et sur le terrain diplomatique, tente de préserver les fragiles équilibres entre pression internationale, désarmement du Hezbollah et soutien au gouvernement libanais.

En toile de fond, une conviction persiste au sein de la diplomatie française : sans réformes économiques, sans armée nationale forte et sans désescalade régionale, le Liban restera prisonnier d’un cercle vicieux où se mêlent désarmement inachevé, pressions extérieures et paralysie politique.


Abbas renouvelle sa promesse d'élections, Macron hausse le ton sur la colonisation

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël. (AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël. (AFP)
Short Url
  • "Nous renouvelons notre engagement ici devant vous quant aux réformes" de l'Autorité palestinienne, a déclaré Mahmoud Abbas à l'issue de sa rencontre avec le président français au Palais de l'Elysée
  • Celles-ci passent par "l'organisation d'élections présidentielle et législatives", a assuré le dirigeant palestinien, Emmanuel Macron précisant qu'elles auraient lieu "un an après le passage à la deuxième phase du cessez le feu"

PARIS: Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël.

"Nous renouvelons notre engagement ici devant vous quant aux réformes" de l'Autorité palestinienne, a déclaré Mahmoud Abbas à l'issue de sa rencontre avec le président français au Palais de l'Elysée.

Celles-ci passent par "l'organisation d'élections présidentielle et législatives", a assuré le dirigeant palestinien, Emmanuel Macron précisant qu'elles auraient lieu "un an après le passage à la deuxième phase du cessez le feu" à Gaza, celle qui comprend le désarmement du Hamas.

Israël et le Hamas se trouvent encore dans la première phase de l'accord de cessez-le-feu conclu le 9 octobre sous l'égide du président américain Donald Trump, celle qui doit voir le retour en Israël des dépouilles de tous les otages morts après la libération de ceux qui étaient en vie.

"La priorité va à l'organisation d'(une) élection présidentielle et d'élections générales libres, transparentes et démocratiques dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est", a dit de son côté Emmanuel Macron qui, comme son homologue palestinien, s'exprimait devant la presse.

Les deux dirigeants ont également annoncé la création d'un "comité conjoint" franco-palestinien qui doit travailler une Constitution pour l'Etat palestinien que la France a reconnu au moins de septembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Le président français a par ailleurs adressé plusieurs avertissements à Israël.

"Ligne rouge" 

Les projets d'annexion "partielle ou totale" de la Cisjordanie par Israël, y compris "de facto" par la colonisation, "constituent une ligne rouge à laquelle nous réagirons fortement avec nos partenaires européens s'ils sont mis en oeuvre", a-t-il mis en garde.

Sur le plan financier, "Israël doit de toute urgence transférer les revenus douaniers dus à la Palestine et rétablir les correspondances bancaires entre institutions israéliennes et palestiniennes", a-t-il déclaré.

"Nul ne peut comprendre une politique qui fragilise le seul partenaire à même de coopérer au plan sécuritaire et de s'ériger contre l'explosion de violence qui résulterait immanquablement de son effondrement", a ajouté Emmanuel Macron.

Le président palestinien a également réitéré son engagement à retirer les discours de haine anti-Israël contenus dans les manuels scolaires utilisés dans les écoles palestiniennes et à mettre fin concrètement à la pratique consistant à payer les prisonniers ayant commis des violences en Israël.

Emmanuel Macron recevait pour la première fois Mahmoud Abbas depuis la reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, et celui-ci est désormais désigné comme "président de l'Etat de Palestine" dans les documents officiels français.

Dans un communiqué, l'ambassade d'Israël en France s'est insurgée contre l'accueil réservé au président palestinien. Elle a estimé que l'Autorité palestinienne avait eu de "nombreuses occasions de promouvoir la paix et a choisi de rejeter toutes les opportunités offertes par Israël et les Etats-Unis pour mettre fin au conflit".

Sur le plan bilatéral, Mahmoud Abbas promis une extradition rapide d'un Palestinien, Hicham Harb, arrêté en septembre en Cisjordanie et soupçonné d'avoir supervisé le commando de l'attentat antisémite de la rue des Rosiers qui avait fait six mort à Paris en 1982.

"Les procédures juridiques relatives à l'extradition sont arrivées à leur phase finale. Il ne reste que quelques détails techniques, qui sont pris en charge par les autorités compétentes des deux pays", a-t-il déclaré au Figaro quelques heures avant sa rencontre avec Emmanuel Macron.