Tunisie: après Bouazizi, un vendeur ambulant rêve d'un happy end

Habib El-Bey, 27 ans, avait installé son food truck pendant le mois du ramadan en avril à Bab el Khadra, un quartier populaire de Tunis, pour servir des sandwiches après la rupture du jeûne. (AFP)
Habib El-Bey, 27 ans, avait installé son food truck pendant le mois du ramadan en avril à Bab el Khadra, un quartier populaire de Tunis, pour servir des sandwiches après la rupture du jeûne. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 07 juillet 2022

Tunisie: après Bouazizi, un vendeur ambulant rêve d'un happy end

  • Le chef de la street food dit vouloir «prouver aux jeunes qu'on arrive à ce qu'on veut quand il y a la détermination. Je veux leur dire il ne faut jamais baisser les bras malgré les difficultés»
  • M. Hlila, sans diplôme, commence à s'intéresser à la street food à partir de 2021 en donnant un coup de main à un ami vendeur ambulant de sandwiches

TUNIS: Près de douze ans après l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi après la confiscation de sa marchandise, acte qui avait déclenché la première révolte du Printemps arabe, un autre vendeur ambulant devenu célèbre après ses déboires avec la police en Tunisie, rêve d'un happy end.

Habib El-Bey, 27 ans, avait installé son food truck pendant le mois du ramadan en avril à Bab el Khadra, un quartier populaire de Tunis, pour servir des sandwiches après la rupture du jeûne.

Sa tchatche, sa façon théâtrale d'associer ses clients en préparant les sandwiches de grillades avec sa sauce spéciale ont rapidement fait de lui une star de la street food tunisienne.

Grâce au buzz créé par ses vidéos sur les réseaux sociaux, son commerce attirait chaque soir une foule venue manger des "El-Bey", les casse-croûte auxquels il a donné son nom.

Mais fin avril, il a été interpellé par la police et son food truck mis sous séquestre, devant des clients furieux, au motif qu'il ne disposait pas d'autorisation. Filmée et largement relayée sur les réseaux sociaux, la scène a indigné de nombreux Tunisiens.

Ses malheurs ont suscité un élan de sympathie dans le pays et El-Bey, de son vrai nom Habib Hlila, crâne dégarni et barbe rousse fournie, a multiplié les apparitions sur les plateaux de télévision pour raconter son parcours et ses projets.

«Pas Bouazizi»

Certains ont comparé son cas à celui de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant de fruits et légumes mort après s'être immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid (centre-est) pour protester contre la confiscation de sa marchandise par la police.

Son geste avait été l'étincelle de la révolution qui a emporté la dictature de Zine el Abidine ben Ali, avant de s'étendre à d'autres pays de la région. Le Printemps arabe était en marche.

Si les déboires de M. Hlila sont survenus alors que la Tunisie traverse un grave crise socio-économique marquée par une forte inflation et un chômage élevé sur fond de vives tensions politiques, il rejette tout parallèle avec le drame de Bouazizi.

Le restaurateur fait au contraire contre mauvaise fortune bon coeur et entend profiter de sa notoriété fraîchement acquise pour rebondir et inspirer des jeunes dont les initiatives se heurtent souvent à une bureaucratie tatillonne et des lourdeurs administratives.

"Je ne suis pas Bouazizi et je n'aurai jamais recours aux actes de désespoir face aux crises. J'ai décidé de réussir et d'être une source de motivation pour les jeunes", dit-il à l'AFP.

Après moult démarches, il a réussi à obtenir une autorisation pour organiser des spectacles culinaires à travers la Tunisie avant de relancer son food truck dans la capitale.

Samedi, à l'entrée de la Médina de Tunis, il a présenté son spectacle dans un nouveau camion d'environ 20.000 euros qu'il paiera par échéances.

«Belle histoire»

En tenue noire ornée de deux petits drapeaux tunisiens, il a animé durant plus de cinq heures cette première rencontre avec ses clients depuis son interpellation.

"Bravo à ce jeune homme qui a tenu bon malgré les entraves. Il donne un bon exemple aux jeunes qui ne pensent qu'à quitter le pays", dit à l'AFP Naziha Bahloul, 51 ans, faisant la queue devant son stand. "C'est une belle histoire de réussite".

"Si Habib a repris son travail c'est parce que son histoire a été médiatisée, ce n'est pas le cas pour d'autres jeunes", constate, amer, Bilel, un chômeur de 31 ans, qui rêve d'aller vivre en Europe.

Le chef de la street food dit vouloir "prouver aux jeunes qu'on arrive à ce qu'on veut quand il y a la détermination. Je veux leur dire il ne faut jamais baisser les bras malgré les difficultés".

M. Hlila, sans diplôme, commence à s'intéresser à la street food à partir de 2021 en donnant un coup de main à un ami vendeur ambulant de sandwiches.

Les petits chariots de snacks traditionnels tunisiens comme l'incontournable "Ayari", pain rond enduit d'harissa avec un oeuf et de l'huile d'olive, le fricassé (beignet frit) ou le "kaskrout tounsi" à base de baguette, thon et salade, pullulent dans les rues de Tunis et à travers le pays, mais ce secteur de l'économie n'est pas réglementé.

"J'ai vraiment aimé cette activité et j'avais beaucoup d'idées pour développer un projet qui pourrait être source d'inspiration pour les jeunes au chômage", explique-t-il, en appelant à sa réglementation.


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
Short Url
  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com