La Turquie devrait être traduite devant un tribunal international pour le génocide des Yézidis

Des Yézidis déplacés dans un camp situé dans le nord de la région autonome kurde d'Irak. (Source : AFP)
Des Yézidis déplacés dans un camp situé dans le nord de la région autonome kurde d'Irak. (Source : AFP)
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Publié le Jeudi 07 juillet 2022

La Turquie devrait être traduite devant un tribunal international pour le génocide des Yézidis

  • Le rapport, compilé par d'éminents avocats spécialisés dans les droits de l'homme, souligne la responsabilité contraignante des États d'empêcher les génocides sur leur territoire
  • Les responsables turcs ont fermé les yeux sur la vente, le transfert et la réduction en esclavage de femmes et d'enfants yézidis, selon le rapport

LONDRES: Helena Kennedy, avocate britannique spécialisée dans les droits de l'homme, a déclaré que la Turquie devrait être inculpée par la Cour internationale de justice (CIJ) pour sa complicité dans des actes de génocide contre le peuple yézidi.

Mme Kennedy s'est également prononcée en faveur d'une enquête contre la Syrie et l'Irak qui n’ont pas empêché les massacres.

Le rapport, compilé par un groupe d'éminents avocats spécialisés dans les droits de l'homme, vise à mettre en évidence la responsabilité contraignante des États d'empêcher les génocides sur leur territoire, même s'ils sont perpétrés par une tierce partie comme des organisations extrémistes.

Les avocats, qui forment le Yazidi Justice Committee (YJC), affirment que les États sont tenus, en vertu de la Convention sur le génocide, de le prévenir.

Sir Geoffrey Nice QC, président du YJC, a décrit le génocide du peuple yézidi comme «la folie qui se rajoute au mal».

«Les mécanismes en place auraient pu sauver les Yézidis de ce qui fait désormais partie de leur passé, et de leur destruction partielle», a-t-il indiqué.

Depuis 2013, les Yézidis, une minorité religieuse en Irak et en Syrie, subissent des tentatives de génocide. Après une enquête de trois ans sur la conduite de treize pays, le rapport de deux cent soixante-dix-huit pages a conclu que trois d'entre eux ont manqué à leur devoir de prendre des mesures raisonnables pour empêcher le génocide.

En ce qui concerne la Turquie, le YJC accuse ses dirigeants d'être complices des massacres, affirmant que le pays n'a pas réussi à contrôler ses frontières pour empêcher la libre circulation des combattants extrémistes, dont un nombre important de ressortissants turcs. Les responsables turcs ont rejeté ces critiques comme étant sans fondement.

Le YJC affirme également qu'à partir d'avril 2014, les responsables turcs ont fermé les yeux sur la vente, le transfert et la réduction en esclavage de femmes et d'enfants yézidis, et ils ont aidé à former des combattants affiliés à des organisations extrémistes pour affronter leurs ennemis kurdes en Syrie, renforçant ainsi les auteurs du génocide.

«Les responsables turcs savaient et/ou ils ont volontairement ignoré les preuves que ces individus utiliseraient cette formation pour commettre des actes interdits contre les Yézidis», indique le rapport.

Bien que le rapport admette que l'Irak ait appelé l'Organisation des nations unies (ONU) à reconnaître les atrocités commises en 2014, il accuse le gouvernement irakien de ne pas s'être coordonné avec les autorités kurdes ou de ne pas avoir pris des mesures pour évacuer les Yézidis en lieu sûr.

Selon le rapport, le gouvernement syrien n'a pas non plus empêché le transfert et la détention de Yézidis réduits en esclavage sur son territoire.

L'ambassadeur turc au Royaume-Uni, Ümit Yalçın, a qualifié ces critiques de sans fondement et d'injustes.

«La Turquie, dès les premières années du conflit en Syrie, a joué dans la région un rôle essentiel dans la protection des civils et des minorités syriennes, y compris les Yézidis, contre les attaques et les violations des groupes terroristes», a déclaré M. Yalçın.

Il a également ajouté : «La Turquie a non seulement ouvert ses portes et elle est devenue un refuge pour des millions de Syriens et de Yézidis, mais elle a également assuré la protection des populations de la région grâce à trois opérations de lutte contre le terrorisme en Syrie. Désormais, les Yézidis vivent paisiblement dans les zones qui sont sous le contrôle de l'opposition syrienne légitime dans le nord-ouest de la Syrie.»

«De plus, l'année dernière, de nombreuses familles yézidies réfugiées dans le nord-ouest de la Syrie ont tenté de rentrer chez elles dans le nord-est de la Syrie, mais elles ont été refoulées par le PKK/YPG (les initiales des groupes kurdes en Turquie et en Syrie).»

«Le génocide des Yézidis est totalement impuni», a déclaré Helena Kennedy, notant que les groupes extrémistes en tant qu'acteurs non étatiques ne peuvent être poursuivis en vertu du droit international.

Mme Kennedy a ajouté qu'entre-temps, les États avaient «manqué à leur devoir d'assumer leurs responsabilités en matière de prévention du génocide pour diverses raisons inhumaines». Elle écrit que s'ils ne sont pas poursuivis, «alors la promesse du “plus jamais ça” sonne creux».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com