Les familles palestiniennes font face à une flambée des prix en Cisjordanie à l'approche de l'Aïd

Les années précédentes, les magasins de Ramallah étaient beaucoup plus fréquentés et animés pendant les jours précédant l'Aïd al-Adha que cette année. (Photo de Mohammed Najib)
Les années précédentes, les magasins de Ramallah étaient beaucoup plus fréquentés et animés pendant les jours précédant l'Aïd al-Adha que cette année. (Photo de Mohammed Najib)
Short Url
Publié le Jeudi 07 juillet 2022

Les familles palestiniennes font face à une flambée des prix en Cisjordanie à l'approche de l'Aïd

  • Les magasins sont calmes et les achats sont en nette baisse cette année alors que les salaires du secteur public sont réduits et que le coût de la vie augmente
  • «Ramallah est devenue la ville la plus chère du monde»

RAMALLAH: Mustafa al-Hadidi, père de huit enfants et travailleur de 48 ans originaire de Ramallah, craint de ne pas pouvoir célébrer correctement l'Aïd al-Adha ou accomplir les rituels saisonniers traditionnels cette année.

Ses craintes semblent justifiées. Les prix ont énormément augmenté ces dernières semaines dans les territoires palestiniens, qui sont désormais considérés comme l'un des endroits les plus chers du monde arabe. Le coût d'un mouton à sacrifier, à titre d’exemple, a atteint 500 dollars (1 dollar = 0,98 euro) en Cisjordanie. M. Al-Hadidi indique que la spirale des prix provoque même des disputes qui se terminent parfois par l'éclatement des familles.

«Il y a plus d'un cas de divorce qui s'est produit en raison de problèmes familiaux causés par les prix élevés, qui empêchent le chef de famille de subvenir aux besoins des membres de sa famille, ce qui alimente les problèmes à l'intérieur du foyer jusqu'à ce que l'affaire se termine en divorce», déclare-t-il à Arab News.

Mustafa al-Hadidi souligne que la hausse des prix des provisions de l'Aïd al-Adha signifie que les familles doivent trouver au moins 300 dollars supplémentaires pour les acquérir par rapport à l'année dernière.

«Ramallah est devenue la ville la plus chère du monde», ajoute-t-il, accusant les dirigeants palestiniens de ne pas faire assez pour freiner la cupidité des commerçants et contrôler les prix.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

«Le gouvernement palestinien est subordonné à Israël en termes d'augmentation des prix et si j'étais de la nouvelle génération, j'aurais quitté le pays et émigré.»

Selon M. Al-Hadidi, l'Autorité palestinienne (AP) semble indifférente à la hausse des prix, car de nombreuses agences qui importent des produits alimentaires ont des liens étroits avec de hauts responsables au sein de l'AP.

Après l'annonce faite le mois dernier par l'AP que les fonctionnaires ne recevraient que des salaires partiels, Mustafa al-Hadidi se demande comment ils peuvent vivre avec seulement 70 ou 80 % de leurs salaires déjà peu élevés.

Il note que les années précédentes, Ramallah était beaucoup plus fréquentée et animée pendant les jours précédant l'Aïd al-Adha que cette année.

Hashem Ibrahim, 58 ans, qui possède ce qu'il dit être la plus ancienne épicerie près du rond-point Al-Manara, dans le centre de Ramallah, déclare à Arab News que les achats de l'Aïd sont en baisse de près de 60 % par rapport à l'année dernière.

«La demande des citoyens est faible et elle se limite au strict nécessaire», précise-t-il, ajoutant que la hausse des prix et le retard de l'AP dans le paiement des salaires des fonctionnaires en juin ont contribué à la chute du commerce.

Jihad Abou Eid, propriétaire de la boucherie Al-Amin à Ramallah, déclare à Arab News que la demande en viande et sacrifices pour l'Aïd al-Adha est très faible cette année. Il ajoute qu'il résiste à l'augmentation de ses prix dans l'espoir d'attirer les clients.

Il explique qu'il absorbe une grande partie de l'augmentation du coût de la viande, le prix d'une vache ayant augmenté de 430 dollars.

Selon l'économiste Nasr Abdel Karim: «La crise économique palestinienne est une situation complexe liée à différentes circonstances qui l'affectent directement et indirectement, comme la guerre entre la Russie et l’Ukraine; ce conflit a indirectement affecté l'économie par le biais du canal commercial commun avec l'Ukraine, en plus de l'impact évident et significatif des politiques d'occupation israélienne suivies par le gouvernement palestinien.»

Mohammad Shaheen, porte-parole de l'Association de protection des consommateurs, indique que les mesures suggérées pour atténuer la crise du commerce de détail n'incombent pas seulement au gouvernement, mais aussi aux consommateurs, qui doivent s'adapter à une nouvelle culture d'achat dans laquelle ils ajustent leurs habitudes en fonction de leurs revenus et de leur pouvoir d'achat.

Ibrahim al-Qadi, responsable de la protection des consommateurs au ministère palestinien de l'Économie nationale, souligne que des efforts sont déployés pour contrôler la hausse des prix, soit en s’approvisionnant en produits locaux au lieu de les importer, soit en faisant appel à l'aide des pays voisins qui peuvent ravitailler rapidement et facilement le marché palestinien.

Ibrahim Melhem, un porte-parole de l'AP, déclare à Arab News: «Le gouvernement a versé 43 millions de dollars pour soutenir les produits de base tels que le carburant, l'électricité et les denrées alimentaires et il a renforcé le contrôle des commerçants en leur demandant de ne pas augmenter les prix, afin d'amortir l’incidence de la crise alimentaire mondiale sur le marché local palestinien.»


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com