Neuf candidats en campagne pour succéder à Boris Johnson

Des premières pages des journaux nationaux britanniques, chacune avec une histoire en première page de la démission de Boris Johnson en tant que chef du Parti conservateur britannique, dans le centre de Londres, le 8 juillet 2022. (Photo, AFP)
Des premières pages des journaux nationaux britanniques, chacune avec une histoire en première page de la démission de Boris Johnson en tant que chef du Parti conservateur britannique, dans le centre de Londres, le 8 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 juillet 2022

Neuf candidats en campagne pour succéder à Boris Johnson

  • Dans une campagne, nombre de candidats s'attachent à marquer leur différence par rapport à l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak sur les questions fiscales
  • Dernière à se lancer dimanche matin, la secrétaire d'Etat au commerce international Penny Mordaunt, 49 ans

LONDRES: Neuf députés conservateurs sont désormais lancés dimanche au Royaume-Uni pour succéder au Premier ministre Boris Johnson, dans une campagne où nombre de candidats s'attachent à marquer leur différence par rapport à l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak sur les questions fiscales.

Dernière à se lancer dimanche matin, la secrétaire d'Etat au commerce international Penny Mordaunt, 49 ans. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public "tourne un peu moins autour du leader", pour se concentrer sur le "navire".

Une volonté affichée de s'extraire de l'interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu'à ne lui laisser d'autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de démissions dans son gouvernement.

Très ouverte, la compétition qui va s'ouvrir pour la tête du parti conservateur - et donc pour Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes - annonce un été particulièrement animé, avec son lot de révélations et de coups bas.

Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont à leur tour annoncé leurs candidatures dans les colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph.

L'un et l'autre ont insisté sur leurs projets de diminution des impôts, se démarquant de la ligne de Rishi Sunak qui veut attendre un assainissement des finances publiques avant d'envisager de s'engager sur une telle voie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation inédite depuis 40 ans.

"Sans baisses d'impôts nous n'aurons pas de croissance", a déclaré sur la BBC dimanche Sajid Javid, qui en annonçant sa démission mardi du gouvernement a lancé l'hémorragie - une soixantaine de départs en tout - qui s'est avérée fatale à Boris Johnson.

Sajid Javid, 52 ans, avait été suivi neuf minutes après par le ministre des Finances Rishi Sunak, mais a assuré que les deux hommes ne s'étaient pas concertés.

Qui pour remplacer Boris Johnson ?

La campagne pour succéder au Premier ministre britannique Boris Johnson s'annonce très ouverte. Voici les principaux favoris dans la course à Downing Street.

Rishi Sunak

Le Chancelier de l'Echiquier, premier hindou à ce poste, a été le premier poids lourd a se lancer dans la course.

Alors que la compétition commence à peine, il figure parmi les grands favoris pour prendre la succession de M. Johnson, lui qui avait perdu du terrain en raison de sa fortune et des arrangements fiscaux de sa richissime épouse, mal vus en pleine crise du pouvoir d'achat.

M. Sunak, dont les grands-parents ont émigré du nord de l'Inde au Royaume-Uni dans les années 1960, a été analyste chez Goldman Sachs, puis employé dans des fonds spéculatifs. Il a été élu député en 2015.

Ce défenseur du Brexit âgé de 42 ans est devenu en 2020 ministre des Finances mais a été critiqué pour son action insuffisante contre l'envolée des prix.

Liz Truss 

Son franc-parler et sa volonté de s'immiscer dans les guerres culturelles ont rendu la ministre des Affaires étrangères Liz Truss plutôt populaire auprès de la base des Tories.

Mme Truss, 46 ans, s'est vu confier ce poste délicat en récompense de son travail en tant que ministre du Commerce international. A ce poste, cette championne du libre-échange, qui avait voté en faveur d'un maintien dans l'Union européenne avant de changer de camp, a conclu une série d'accords commerciaux post-Brexit.

Sa ligne dure concernant l'invasion de l'Ukraine ou ses menaces de se détacher de l'accord avec l'UE concernant l'Irlande du Nord plaisent à certains conservateurs.

Déjà forte du soutien public de plusieurs députés, elle ne s'est pas encore déclarée mais sa candidature ne semble faire aucun doute.

Penny Mordaunt 

Actuellement secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, 49 ans, a été une figure de la campagne en faveur du Brexit en 2016 et oeuvre depuis à négocier des accords commerciaux.

Elle a été la première femme à devenir ministre de la Défense en mai 2019. Elle quitte ce poste à l'arrivée de Boris Johnson au pouvoir.

Cette réserviste de la Royal Navy, qui a annoncé dimanche sa candidature, est considérée comme une bonne oratrice. Elle est récemment montée en popularité parmi les conservateurs et est vue comme une option sérieuse pour remplacer le Premier ministre. Elle s'est déclarée dimanche.

Sajid Javid

Candidat déclaré depuis samedi soir, le ministre de la Santé a été le premier à quitter le gouvernement mardi. Il avait déjà démissionné en 2020 de son poste de ministre des Finances.

M. Javid, 52 ans, a voté en 2016 pour rester dans l'Union européenne mais s'est ensuite rallié à la cause du Brexit. Il est le fils d'un chauffeur de bus immigré pakistanais et est devenu banquier de renom avant de faire de la politique.

Nadhim Zahawi

Le tout nouveau ministre des Finances est respecté parmi les Britanniques après le succès de la campagne de vaccination anti-Covid qu'il avait supervisée.

Né à Bagdad de parents kurdes en juin 1967, il a immigré au Royaume-Uni à l'âge de neuf ans. Il a fondé la société d'études de marché YouGov en 2000, en a démissionné dix ans plus tard pour se lancer en politique et a été élu député.

Il avait été nommé en septembre 2021 ministre de l'Education. Sa candidature a été annoncée samedi.

Jeremy Hunt

Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, 55 ans, a perdu face à Boris Johnson lors de l'élection en 2019 pour la direction du parti.

Camarade de Boris Johnson et de David Cameron à l'Université d'Oxford, M. Hunt, qui a enseigné l'anglais au Japon, est l'une des rares personnalités à avoir ouvertement défié le Premier ministre lors du vote de défiance le mois dernier. Il est cependant jugé peu charismatique. Il a annoncé sa candidature samedi.

Un favori renonce 

Très populaire pour les multiples mesures de soutien économique déployées au plus fort de la pandémie, Rishi Sunak s'est un temps trouvé affaibli par la révélation du recours de sa richissime épouse à un avantageux dispositif fiscal. Premier poids lourd à s'être lancé, il semble avoir réussi à rebondir et bénéficie de nombreux soutiens de députés.

Mais il risque de subir les foudres du camp Johnson qui le soupçonne de trahison. Rishi Sunak n'avait apparemment pas prévenu le Premier ministre avant de quitter le gouvernement.

Autre candidat sérieux, Nadhim Zahawi, qui en tant que secrétaire d'Etat avait piloté le programme de vaccination anti-Covid britannique, avant de passer la semaine dernière du ministère de l'Education à celui des Finances, voit son début de campagne plombé par la révélation dans la presse d'une enquête fiscale le visant. Il a assuré que tous ses intérêts financiers ont été dûment déclaré.

Les autres concurrents, dont les chances de succès apparaissent bien moindres, sont le ministre des Transports Grant Shapps, le président de la commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat, ainsi que l'attorney general - chargée de conseiller juridiquement le gouvernement - Suella Braverman, et l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch.

Le parti attend encore l'entrée dans la course de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, dont les intentions ne semblent guère faire de doute, tandis qu'un autre favori, son collègue de la Défense Ben Wallace, a annoncé samedi qu'il renonçait.

Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse augurer un relèvement des seuils en terme de parrainages ou de nombre de votes dans la première partie du processus.

Mais le trésorier du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti, s'est dit "confiant" dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes soient connus d'ici au 20 juillet.

Malgré ce calendrier serré, l'objectif évoqué est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux adhérents du parti conservateur, permette de désigner le vainqueur d'ici au début du mois de septembre.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.


L'ONU fustige l'«apathie» du monde en lançant son appel humanitaire 2026

L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
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  • Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026
  • Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars

NATIONS-UNIES: L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre.

"C'est une époque de brutalité, d'impunité et d'indifférence", s'est emporté lors d'une conférence de presse à New York le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, dénonçant la "férocité et l'intensité des tueries", le "mépris total du droit international "et les "niveaux terrifiants de violences sexuelles".

"Une époque où notre sens de la survie a été engourdi par les distractions et corrodé par l'apathie, où nous mettons plus d'énergie et d'argent pour trouver de nouveaux moyens de nous entretuer, tout en démantelant les moyens durement gagnés de nous protéger de nos pires instincts, où les politiciens se vantent de couper les aides", a-t-il accusé, en présentant le plan humanitaire 2026.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Ce plan "hyperpriorisé", qui passe également par des réformes pour améliorer l'efficacité du système humanitaire, est "basé sur des choix insoutenables de vie ou de mort", a commenté Tom Fletcher, espérant qu'avoir pris ces "décisions difficiles qu'ils nous ont encouragés à prendre" convaincra les Américains de revenir.

"Le plus bas en une décennie" 

En 2025, l'appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, "le plus bas en une décennie". Permettant d'aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l'année précédente.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

En haut des crises prioritaires en 2026, Gaza et la Cisjordanie pour lesquels l'ONU réclame 4,1 milliards de dollars pour aider 3 millions de personnes, ainsi que le Soudan (2,9 milliards pour 20 millions de personnes) où le nombre de déplacés par le conflit sanglant entre généraux rivaux ne cesse d'augmenter.

Parmi ces déplacés, cette jeune mère que Tom Fletcher a récemment rencontrée au Darfour, à Tawila, où affluent les survivants des combats dans la grande ville voisine d'El-Facher.

Elle a vu son mari et son enfant tués sous ses yeux, avant de s'enfuir, avec le bébé affamé de ses voisins morts eux-aussi, puis d'être attaquée et violée "sur la route la plus dangereuse du monde" qui la conduira enfin à Tawila, a-t-il raconté.

"Est-ce que quiconque, quel que soit d'où vous venez, ce que vous pensez, pour qui vous votez, pense qu'on ne devrait pas l'aider!".

L'ONU va désormais frapper à la porte des gouvernements de la planète, pendant les 87 prochains jours, un jour pour chaque million de vie à sauver.

Et s'il y a toujours un trou, Tom Fletcher prévoit une campagne plus large vers la société civile, les entreprises et les gens normaux qu'il estime abreuvés par de fausses informations surestimant la part de leurs impôts destinés à l'aide à l'étranger.

"Nous ne demandons qu'à peine un peu plus de 1% de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense. Je ne demande pas aux gens de choisir entre un hôpital à Brooklyn ou un hôpital à Kandahar. Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire".