Gaz russe: l'Europe bascule dans l'inconnu

Le gazoduc Nord Stream, qui fournit à l'Allemagne la majeure partie de son gaz russe, sera fermé pour une maintenance de routine à partir du lundi 11 juillet 2022 - avec des craintes croissantes qu'il ne le reste pour de bon. (AFP).
Le gazoduc Nord Stream, qui fournit à l'Allemagne la majeure partie de son gaz russe, sera fermé pour une maintenance de routine à partir du lundi 11 juillet 2022 - avec des craintes croissantes qu'il ne le reste pour de bon. (AFP).
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Publié le Lundi 11 juillet 2022

Gaz russe: l'Europe bascule dans l'inconnu

  • Le géant russe Gazprom entame dans la matinée des travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, qui acheminent une grande quantité de son gaz livré encore à l'Allemagne
  • Cet arrêt pour dix jours des deux tuyaux, annoncé de longue date, ne devait en théorie n'être qu'une formalité technique. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine, personne ne peut parier sur la suite

BERLIN : L'Allemagne et avec elle l'Europe entrent lundi dans une période de grande incertitude sur la suite de leurs importations de gaz russe, déjà fortement réduites ces dernières semaines et qui pourraient bientôt se tarir complètement.

Le géant russe Gazprom entame dans la matinée des travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, qui acheminent une grande quantité de son gaz livré encore à l'Allemagne ainsi qu'à plusieurs autres pays de l'Ouest de l'Europe.

Cet arrêt pour dix jours des deux tuyaux, annoncé de longue date, ne devait en théorie n'être qu'une formalité technique.

Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine et du bras de fer entre Moscou et les Occidentaux sur l'énergie, personne ne peut parier sur la suite.

'Robinet fermé'

"Poutine va nous fermer le robinet de gaz... mais le rouvrira-t-il un jour?", s'inquiétait dimanche le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild.

"Nous sommes confrontés à une situation inédite, tout est possible", a reconnu au cours du week-end le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, sur la radio publique.

"Il est possible que le gaz coule à nouveau, même en quantité supérieure à avant. Il est possible que plus rien ne vienne et nous devons nous préparer comme toujours au pire", a-t-il ajouté.

Moscou, arguant d'un problème technique, a déjà réduit ces dernières semaines de 60% les livraisons de gaz via Nord Stream, une décision dénoncée comme "politique" par Berlin. Ailleurs en Europe, Gazprom a fait de même, réduisant ses fournitures à certains pays et les coupant complètement à d'autres, comme la Pologne et la Bulgarie.

Berlin a par conséquent beaucoup oeuvré pour convaincre, samedi, le Canada de lui restituer une turbine destinée à Nord Stream 1, qui était en maintenance dans le pays. Et ce malgré les protestations de l'Ukraine.

L'Allemagne ne voulait pas donner un argument supplémentaire à Moscou d'interrompre ses livraisons de gaz. Le chancelier allemand Olaf Scholz, par la voix de son porte-parole dimanche, a "salué la décision de nos amis canadiens".

Berlin fait aussi valoir que, pour des raisons techniques, il serait difficile à Gazprom de stopper net ses livraisons via Nord Stream, le gaz exploité dans le champ sibérien étant "sous pression" et ne pouvant pas être éternellement stocké. "Ce n'est pas comme un robinet d'eau", a dit M. Habeck.

Crainte de rationnement

Depuis le début de la guerre, l'Allemagne a fermé un autre gazoduc russe qui devait entrer en fonction - Nord Stream 2 - et fait des efforts pour réduire sa dépendance, mais celle-ci reste encore importante:  35% de ses importations gazières proviennent de Russie, contre 55% avant la guerre. Et le chauffage des foyers est toujours assuré à plus de 50% avec du gaz.

Un arrêt durable de Nord Stream 1 ne pénaliserait pas seulement la première économie européenne.

Selon le site de la société Nord Stream, le gaz qui arrive en Allemagne, dans la ville de Lubmin, continue ensuite à être aussi transporté vers la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas "et d'autres pays".

Un arrêt prolongé des livraisons aggraverait donc la crise énergétique dans laquelle se débat déjà l'Europe, avec des prix qui flambent et la crainte d'un hiver très difficile.

En Allemagne, les autorités réfléchissent déjà à des plans de rationnement.

L'industrie chimique est particulièrement vulnérable,dépendant fortement du gaz. L'organisation du secteur VCI dit se préparer "au scénario du pire", avec lourde récession à la clé.

Le géant BASF réfléchit à mettre une partie des salariés en chômage partiel.

"Si nous ne recevons plus de gaz russe (…) les quantités actuellement stockées ne suffiront que pour un ou deux mois", alerte Klaus Müller, le président de l'Agence fédérale des réseaux.

La chambre des députés a déjà adopté jeudi pour elle un plan symbolique d'économie: plus de chauffage au-dessus de 20 degrés l'hiver et plus d'eau chaude dans les bureaux individuels.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.