Conseil d’affaires algéro-qatari: vers le renforcement des relations économiques?

Le Qatar est le 11e partenaire de l’Algérie dans le monde arabe, avec un volume global d’échanges estimé à près de 350 millions de dollars au cours des cinq dernières années. (Photo fournie)
Le Qatar est le 11e partenaire de l’Algérie dans le monde arabe, avec un volume global d’échanges estimé à près de 350 millions de dollars au cours des cinq dernières années. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

Conseil d’affaires algéro-qatari: vers le renforcement des relations économiques?

  • Les deux partenaires ont mis en exergue la position géographique de l’Algérie, située entre l’Europe et l’Afrique
  • Basées sur le principe gagnant/gagnant, de nombreuses opportunités dans les secteurs du tourisme, de l’habitat et de l’hôtellerie suscitent la convoitise des investisseurs des deux pays

PARIS: Réunis lors de la seconde édition du Conseil d’affaires algéro-qatari en juin dernier, les opérateurs économiques des deux pays ont affiché leur volonté de renforcer les partenariats dans les secteurs stratégiques et d’augmenter les échanges commerciaux entre Alger et Doha. 

Reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cheikh Faisal ben Qassim al-Thani, président du conseil d’administration de la Ligue des hommes d’affaires qataris, a salué lors d’un point de presse le changement du climat des affaires à la suite de l’adoption de la nouvelle loi de l’investissement, qui, selon lui, sert les investisseurs. Les opportunités d’affaires concernant plusieurs secteurs vont être concrétisées dans les meilleurs délais, estime-t-il. Cheikh Faisal ben Qassim al-Thani a évoqué les atouts dont dispose l’Algérie, notamment en termes de projets en cours de réalisation, comme l’extension du réseau ferroviaire ou encore l’augmentation des capacités portuaires. 

Les deux partenaires ont mis en exergue la position géographique de l’Algérie, située entre l’Europe et l’Afrique, en tant qu’élément stratégique qui permettra aux deux partenaires de pénétrer les marchés européens et ceux de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

 

EN BREF

L’événement, qui s’est déroulé dans la salle des banquets Djanet du Centre international de conférence, a réuni Kamel Moula, président du Conseil d’affaires algéro-qatari; Tayeb Chebab, président de la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie; Abdelaziz Ali al-Naama, ambassadeur du Qatar en Algérie; et cheikh Faisal ben Qassim al-Thani, président du Conseil d’administration de la Ligue des hommes d’affaires qataris, ainsi que de nombreux hommes d’affaires et chefs d’entreprise.

Des filières stratégiques sur le principe gagnant-gagnant

Dictée par une conjoncture économique mondiale incertaine en matière d’approvisionnement et de disponibilité des produits de première nécessité, les deux pays ont manifesté leur volonté de renforcer la coopération dans trois filières stratégiques: la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique. 

Lors de son intervention, cheikh Faisal ben Qassim al-Thani a affirmé vouloir travailler avec les partenaires algériens dans le secteur agricole. «L’augmentation de la production agricole permettra à l’Algérie de devenir un grand fournisseur de fruits et de légumes pour le Qatar», assure, de son côté, Kamel Moula, président du Conseil d’affaires algéro-qatari. Ce dernier ne manque pas de rappeler que d’autres secteurs sont eux aussi porteurs et attractifs, comme l’industrie pharmaceutique et le tourisme. 

Basées sur le principe gagnant-gagnant, de nombreuses opportunités dans les secteurs du tourisme, de l’habitat et de l’hôtellerie suscitent la convoitise des investisseurs des deux pays. Interrogé sur les perspectives de développement des partenariats algéro-qataris, le professeur Ishak Kherchi, expert en économie, explique que «le grand défi des deux pays consiste à concrétiser les protocoles d’entente en partenariats effectifs entre les entreprises algériennes et qataries, et ce pas seulement dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme. 

Au regard des enjeux géopolitiques et géostratégiques actuels à l’échelle mondiale, et de l’expérience et la compétence du Qatar dans le domaine de l’énergie, et plus particulièrement en matière de production et exportation du gaz naturel liquéfié, il serait judicieux que les deux pays développent des partenariats avec cette filière, devenue stratégique en matière d’approvisionnement et de sécurisation en énergie sur les marchés internationaux», conclut-il. 

Pour rappel, le Qatar est le 11e partenaire de l’Algérie dans le monde arabe, avec un volume global d’échanges estimé à près de 350 millions de dollars (1 dollar = 0,99 euro) au cours des cinq dernières années. Un chiffre jugé en-deçà des opportunités et du potentiel d’échange entre les deux pays.


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.