Six candidats encore en course pour succéder à Boris Johnson, Sunak en tête

Rishi Sunak parle aux médias lors d'un événement pour lancer sa campagne pour être le prochain chef conservateur et premier ministre à Londres. (Fichier/Reuters)
Rishi Sunak parle aux médias lors d'un événement pour lancer sa campagne pour être le prochain chef conservateur et premier ministre à Londres. (Fichier/Reuters)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Six candidats encore en course pour succéder à Boris Johnson, Sunak en tête

Rishi Sunak parle aux médias lors d'un événement pour lancer sa campagne pour être le prochain chef conservateur et premier ministre à Londres. (Fichier/Reuters)Rishi Sunak parle aux médias lors d'un événement pour lancer sa campagne pour être le prochain chef conservateur et premier ministre à Londres. (Fichier/Reuters)
  • L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, dont la démission avait contribué à déclencher l'hémorragie, est arrivé en tête mercredi avec 88 votes
  • Le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt ont été éliminés mercredi

LONDRES: Six concurrents, quatre femmes et deux hommes, sont encore en selle mercredi pour succéder au Premier ministre britannique Boris Johnson, après un premier tour de vote où les députés conservateurs ont placé l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak en tête. 

Près d'une semaine après l'annonce de la démission de Boris Johnson, emporté par des départs en cascade au sein d'un  gouvernement lassé par les scandales, deux des huit prétendant ont été éliminés de la course à Downing Street. 

L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, dont la démission avait contribué à déclencher l'hémorragie, est arrivé en tête mercredi avec 88 votes. 

Peu connue du grand public mais en pleine ascension, la secrétaire d'Etat au Commerce international Penny Mordaunt est arrivée deuxième avec 67 votes, devant la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (50 votes). 

Un deuxième tour doit se tenir jeudi, l'objectif étant de désigner les deux finalistes avant la fin de la semaine prochaine. Ils devront être départagés par les adhérents du parti -160 000 votants lors de la dernière élection interne de 2019. Le résultat est attendu le 5 septembre. 

Selon un sondage YouGov mercredi réalisé auprès d'électeurs conservateurs, Penny Mordaunt, leur candidate préférée, battrait tous ses rivaux dans un duel final. 

Débats à huis clos 

En lançant sa campagne mercredi, Mme Mordaunt, 49 ans, a comparé les conservateurs à la légende des Beatles Paul McCartney au festival de Glastonbury. 

« Nous nous sommes laissés aller à tous ces nouveaux airs, mais ce que nous voulions vraiment, c'était le bon vieux tube dont nous connaissions les paroles : faible taux d'imposition, Etat réduit, responsabilité personnelle », a-t-elle déclaré. 

Les autres candidats encore en course, pour la plupart largement inconnus du grand public, sont le député Tom Tugendhat, la conseillère juridique du gouvernement (« Attorney General ») Suella Braverman, l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch. 

Le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt ont été éliminés mercredi. 

Le premier a annoncé qu'il n'interviendrait pas dans la campagne, le second a mis en garde contre les attaques entre prétendants: « le pays regarde et en a assez de nos drames ». 

M. Johnson a démissionné le 7 juillet après qu'une soixantaine de membres de son exécutif eurent ont claqué la porte, lassés des scandales à répétition et de ses mensonges. Il reste toutefois Premier ministre jusqu'à ce que son successeur soit connu. 

Face aux députés à la chambres des Communes, il s'est dit « fier » mercredi de son bilan. « Il est absolument vrai que je pars à un moment que je n'ai pas choisi », a-t-il regretté lors de la séance hebdomadaire de questions devant la Parlement, particulièrement chahutée. « Mais je pars la tête haute ». 

Dans cette campagne aussi âpre qu'imprévisible, les candidats s'activent pour convaincre les députés dans des réunions qui ont lieu à huis clos. Plusieurs ont été ainsi auditionnés mercredi par des députés conservateurs. Trois débats télévisés sont aussi prévus dans les prochains jours. 

Campagne brutale 

La campagne, qui s'adresse uniquement aux membres du parti conservateur, est clairement marquée à droite et rassemble son lot de coups bas et polémiques. 

Parmi les poids lourds, Rishi Sunak fait l'objet d'attaques virulentes du camp Johnson qui l'accuse d'avoir mené le Premier ministre à sa perte en lançant la vague de démissions le 4 juillet. 

Le ministre Jacob Rees-Mogg, fervent soutien de Boris Johnson, l'a ainsi qualifié d'ancien chancelier « socialiste ». 

Faux, rétorque l'intéressé qui estime que son approche économique relève du « bon sens thatchérien », en référence à l'ancienne Première ministre ultralibérale. 

Les fidèles de Boris Johnson lui préfèrent une autre admiratrice de Thatcher: Liz Truss, restée au gouvernement malgré l'hémorragie massive la semaine dernière. 

La désignation du nouveau Premier ministre intervient en pleine crise du coût de la vie, avec des ménages britanniques étranglés sous l'inflation, à 9,1%, et ce même si le PIB du pays a rebondi de 0,5% en mai. 

Si le gouvernement doit rester en poste jusqu'à ce que le nouveau leader soit désigné, il a décidé de présenter une motion de défiance contre lui-même. Sûr d'un échec d'un tel vote, le gouvernement ripostait ainsi à une motion déposée mardi par l'opposition qui juge « intolérable » que Boris Johnson reste au pouvoir jusqu'en septembre. Cette motion a été refusée par le gouvernement estimant inopportun un vote visant un Premier ministre démissionnaire. 


Russie: le cycliste français Sofiane Sehili libéré

Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti. (AFP)
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  • Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe
  • Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté

MOSCOU: Le cycliste français Sofiane Sehili, incarcéré depuis début septembre en Russie, a été condamné jeudi à une amende pour "franchissement illégal de la frontière" russe et libéré, a rapporté l'agence publique russe RIA Novosti.

Un tribunal de la localité de Pogranitchny, dans la région de Primorié (Extrême-Orient russe), a "reconnu Sofiane Sehili coupable" et l'a condamné "à une amende de 50.000 roubles" (environ 530 euros), a annoncé la juge Irina Billé, citée par l'agence.

Compte tenu du temps passé en détention provisoire, le cycliste de 44 ans a été exempté du paiement de l'amende et libéré dans la salle du tribunal, selon la même source.

Contactée par l'AFP, l'avocate de Sofiane Sehili, Alla Kouchnir, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Accusé de "franchissement illégal de la frontière" russe, M. Sehili risquait jusqu'à deux ans de prison.

Il a été arrêté début septembre en Extrême-Orient russe, censé être l'étape finale de son record du monde de la traversée eurasienne à vélo, et était depuis en détention provisoire dans l'attente de son procès.

Le cycliste d'endurance français avait voulu pédaler en Russie depuis la Chine via un poste-frontière qui n'était franchissable qu'en train ou en autocar, selon un responsable d'une commission publique de contrôle des prisons, Vladimir Naïdine.

Or, utiliser ces modes de transport aurait invalidé son record après plus de 60 jours et des milliers de kilomètres d'effort.

Le cycliste était parti de Lisbonne début juillet, et comptait traverser 17 pays pour arriver début septembre à Vladivostok, en Extrême-Orient russe.

Sa compagne Fanny Bensussan a indiqué en septembre à la chaîne française France 3 Occitanie que le cycliste avait décidé de se présenter devant les douaniers, convaincu qu'ils le laisseraient tout de même passer à vélo, mais avait été arrêté.

"Il ne pensait qu'à son exploit sportif", avait-elle expliqué.

Ancien documentaliste au magazine culturel Télérama, Sofiane Sehili s'est spécialisé dans l'ultracyclisme, fait d'épreuves longues de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres.

Plusieurs ressortissants occidentaux ont été arrêtés en Russie depuis le début de l'offensive à grande échelle en Ukraine en 2022, et les relations diplomatiques entre Paris et Moscou sont glaciales.


Washington menace Bogota, 5 morts dans des frappes américaines dans le Pacifique

Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro. (AFP)
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  • Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total
  • Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont à nouveau frappé mercredi un bateau soupçonné de trafic de drogue dans l'océan Pacifique, portant le total à cinq morts en deux jours, et menacé directement le président colombien Gustavo Petro.

Le président américain Donald Trump a qualifié M. Petro de "baron de la drogue" et de "pire président que la Colombie ait jamais eu". L'élu de gauche a répondu en annonçant porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.

M. Trump, qui a déjà proféré des menaces similaires à l'encontre du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, a également invité M. Petro à "faire attention". Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a de son côté qualifié le dirigeant colombien de "fou".

Dans le même temps, les Etats-Unis ont frappé un deuxième bateau dans l'océan Pacifique mercredi, après une première attaque mardi, selon le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, faisant cinq morts au total.

Ces frappes, qui selon Washington visent des narcotrafiquants en eaux internationales, n'avaient jusqu'à présent eu lieu que dans les Caraïbes.

Une source militaire colombienne a affirmé à l'AFP que la frappe de mardi s'était produite "près" mais non à l'intérieur des eaux coombiennes.

Au total, les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques de ce type ces dernières semaines, pour 37 morts.

L'origine des navires visés – huit bateaux et un semi-submersible – n'a pas été précisée, mais certains ont été détruits au large du Venezuela.

"Inacceptable" 

Washington a déployé des avions de chasse et des navires dans ce qu'il revendique comme une lutte contre le narcotrafic.

La Maison Blanche et le Pentagone ont toutefois produit peu de preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles les personnes ciblées étaient impliquées dans le trafic de drogue.

Le Pentagone a déclaré au Congrès que les Etats-Unis étaient en "conflit armé" avec les cartels sud-américains, les qualifiant de groupes terroristes.

"Tout comme Al-Qaïda a mené une guerre contre notre patrie, ces cartels mènent une guerre contre notre frontière et notre peuple. Il n'y aura ni refuge ni pardon, seulement la justice ", a déclaré M. Hegset.

Mais selon les experts, les exécutions extrajudiciaires restent illégales, même si elles visent des narcotrafiquants présumés.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, mais elle travaille depuis des décennies avec les Etats-Unis pour en réduire la production, contrôlée par divers groupes paramilitaires, cartels et guérillas.

"Ce qui est en jeu, c'est une relation historique vieille de plus de 200 ans, qui profite aux Etats-Unis comme à la Colombie", s'est alarmé mercredi l'ambassadeur colombien à Washington Daniel García-Peña, dans un entretien à l'AFP, après avoir été rappelé à Bogota pour consultation

"Nous sommes face à un gouvernement américain qui cherche à changer le paradigme (...) de ses relations internationales, dans lequel l'incertitude joue malheureusement un rôle très important", a-t-il ajouté, jugeant les menaces de Donald Trump "inacceptables".

Le Venezuela a de son côté accusé les Etats-Unis de prétexter de la lutte contre le trafic de drogue pour tenter de renverser son président, Nicolas Maduro. Celui-ci a affirmé mercredi que son pays disposait de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.


Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie «menacent» la trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio. (AFP)
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  • Marco Rubio a averti que les projets de loi israéliens visant à étendre la souveraineté en Cisjordanie risquent de compromettre la trêve à Gaza, soulignant que les États-Unis, sous Donald Trump, ne peuvent pas les soutenir pour le moment
  • Malgré le soutien de l’extrême droite israélienne à l’annexion, Washington redoute que ces initiatives ravivent les tensions en Cisjordanie et fragilisent les efforts de paix en cours

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a mis en garde mercredi sur le fait que le vote au parlement israélien de projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie risquait de "menacer" la trêve à Gaza.

"Je pense que le président (Donald Trump) s'est assuré que ce n'est pas quelque chose que nous pouvons soutenir pour le moment", a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il partait pour Israël, où il est attendu jeudi, affirmant que cela "menacerait" le cessez-le-feu et serait "contre-productif".

La Knesset, le Parlement israélien, s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est opposé à toute annexion de la Cisjordanie par Israël, un projet soutenu par l'extrême droite israélienne.

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser leur examen en première lecture.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

"C'est une démocratie, ils vont voter", a déclaré M. Rubio.

"Mais pour l'instant, c'est quelque chose qui, selon nous, pourrait être contre-productif", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la recrudescence des violences commises par des colons israéliens extrémistes contre les Palestiniens en Cisjordanie, M. Rubio a déclaré: "Nous sommes préoccupés par tout ce qui menace de déstabiliser le fruit de nos efforts".

Marco Rubio se rend en Israël dans la foulée du vice-président JD Vance, qui s'est montré globalement optimiste quant au maintien de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan de M. Trump, cet accord avait paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d'accusations de violations de la trêve.

"Il y aura chaque jour des menaces, mais je pense en réalité que nous sommes en avance sur le calendrier en termes de mise en place, et le fait que nous ayons traversé ce week-end est un bon signe", a dit M. Rubio.