Progrès dans les discussions Russie-Ukraine sur l'exportation des céréales

Un soldat ukrainien pose avec une mitrailleuse russe dans l'est de l'Ukraine le 13 juillet 2022 (Photo, AFP).
Un soldat ukrainien pose avec une mitrailleuse russe dans l'est de l'Ukraine le 13 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 juillet 2022

Progrès dans les discussions Russie-Ukraine sur l'exportation des céréales

  • Sur le théâtre militaire, 28 roquettes russes ont frappé la ville ukrainienne méridionale de Mykolaïv, non loin de la mer Noire
  • Des «progrès réellement substantiels» ont été réalisés, a commenté devant des médias après la fin des entretiens russo-ukrainiens en Turquie le secrétaire général de l'ONU

ISTANBUL: La Russie et l'Ukraine ont progressé mercredi au cours d'une réunion d'experts militaires à Istanbul sur l'épineuse question du blocage des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens, la Turquie annonçant de nouvelles discussions sur le sujet la semaine prochaine.

Sur le théâtre militaire, 28 roquettes russes ont frappé la ville ukrainienne méridionale de Mykolaïv, non loin de la mer Noire, faisant au moins cinq morts, tandis que, dans l'est, la localité de Bakhmout, proche du front, a de nouveau été bombardée.

Des "progrès réellement substantiels" ont été réalisés, a commenté devant des médias après la fin des entretiens russo-ukrainiens en Turquie le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a dit espérer qu'un "accord formel" pourrait être prochainement conclu.

"Aujourd'hui, à Istanbul, nous avons vu une étape capitale, un pas en avant pour assurer l'exportation sûre et sécurisée des produits alimentaires ukrainiens à travers la mer Noire", a-t-il poursuivi: "Nous avons une lueur d'espoir pour soulager la souffrance humaine et soulager la faim dans le monde".

Optimisme prudent également du côté du ministre turc de la Défense Hulusi Akar, qui a souligné que les experts militaires russes et ukrainiens s'étaient entendus sur des "contrôles communs" dans les ports et sur les moyens de "garantir la sécurité des voies de transfert", autrement dit des couloirs sécurisés pour le transport maritime des produits agricoles.

"Il a été convenu que les délégations de la Russie et de l'Ukraine se rencontreraient de nouveau en Turquie la semaine prochaine", a-t-il relevé, jugeant qu'un accord final sur les céréales actuellement immobilisées dans les ports ukrainiens du fait de l'invasion russe déclenchée le 24 février pourrait alors intervenir.

"La délégation ukrainienne m'a informé que des progrès avaient été réalisés. Nous nous mettrons d'accord sur les détails avec le secrétaire général des Nations unies dans les prochains jours", a pour sa part réagi dans la soirée le président Volodymyr Zelensky.

"Nous sommes à deux doigts d'un accord", avait auparavant estimé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

La Turquie à la manoeuvre

L'accord négocié par Antonio Guterres depuis plus de deux mois vise non seulement à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens, en particulier à Odessa (sud), mais à faciliter les exportations russes de grains et d'engrais.

Autant de produits qui font cruellement défaut sur le marché mondial.

C'était la première fois en trois mois que Russes et Ukrainiens se retrouvaient à Istanbul. Organisés sur la rive européenne du Bosphore, en présence de représentants des Nations unies. Les pourparlers ont duré trois heures au total.

L'Ukraine est l'un des principaux exportateurs mondiaux de blé et d'autres céréales et le temps presse, face à la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires qui fait peser des risques de famine, notamment sur l'Afrique.

Selon le ministère russe de la Défense, "la délégation russe a préparé et présenté (...) un ensemble de propositions pour une réponse rapide dans la pratique à cette question".

Moscou avait rappelé mardi son exigence de "contrôler et fouiller les navires pour éviter la contrebande d'armes et un engagement de Kiev à ne pas organiser de provocations".

La Russie veut par ailleurs que l'Ukraine démine ses ports, ce que cette dernière refuse d'envisager, de crainte d'un assaut amphibie sur des villes telles qu'Odessa.

La Turquie, membre de l'Otan et alliée des deux belligérants, multiplie depuis des mois les démarches diplomatiques pour faciliter la reprise des livraisons.

Des responsables turcs ont assuré disposer de 20 cargos en mer Noire prêts à être rapidement chargés de céréales ukrainiennes.

Jusqu'à présent, les efforts turcs, déployés à la demande de l'ONU, n'ont pas permis de régler la situation.

Le déplacement début juin à Ankara du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov n'avait abouti à aucune avancée sur ce dossier, en l'absence de toute représentation ukrainienne.

Mais les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, doivent se retrouver le 19 juillet à Téhéran en marge d'un sommet sur la Syrie, qui pourrait fournir le cadre propice à l'annonce d'un accord.

Le chef de l'Etat turc se pose en médiateur depuis le début de la guerre, prenant soin cependant, tout en fournissant des drones de combat à l'Ukraine, de ne pas froisser Moscou.

Environnement ravagé par la guerre Les Européens promettent d'aider l'Ukraine

Forêts rasées, terres agricoles minées et polluées, rivières contaminées: Kiev a sonné l'alarme mercredi devant les ministres européens de l'Environnement qui ont promis chacun pour leur pays d'aider l'Ukraine à lutter contre ces dégâts dus à l'offensive Russe.

Le ministre ukrainien de l'Environnement, Ruslan Strilets, a notamment fait état de 3 millions d'hectares de forêts endommagés, de 40 dépôts pétroliers détruits au prix d'une intense pollution atmosphérique et d'au moins 260 cas d'"écocides", qui correspondent en droit ukrainien à des attaques touchant d'importantes surfaces naturelles.

Même l'accès à l'eau potable est menacé: "Les Russes détruisent des stations d'épuration", les cours d'eau sont pollués à la suite des bombardements, et la relocalisation d'habitants dans l'ouest du pays "met sous pression les infrastructures existantes", a-t-il expliqué.

Réunis à Prague, les ministres des Vingt-Sept ont multiplié les offres de soutien.

"Plusieurs Etats peuvent aider pour analyser et répertorier les dommages. D'autres ont parlé d'aide financière", a souligné la ministre tchèque de l'Environnement Anna Hubackova, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE.

Pause opérationnelle

La Turquie et son économie en difficulté, avec une inflation record de 79% sur un an, dépendent étroitement des échanges avec la Russie et du gaz russe.

L'Ukraine s'est même plusieurs fois insurgée contre les navettes de cargos turcs à travers la mer Noire, depuis et vers les ports ukrainiens sous contrôle russe.

La Russie n'a pas mené d'offensive terrestre majeure depuis qu'elle est arrivée à bout début juillet des dernières poches de résistance dans la région de Lougansk, formant avec celle de Donetsk le bassin minier du Donbass, partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

Jeudi matin, le régime nord-coréen a officiellement reconnu ces deux régions comme étant des pays indépendants selon l'agence de presse officielle KCNA.

La Corée du Nord est le troisième pays, avec la Russie et son alliée la Syrie, à reconnaître ces deux territoires comme étant des Etats indépendants.

Les analystes évoquent une "pause opérationnelle" des forces russes avant l'assaut contre les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass encore sous contrôle ukrainien, dans la région de Donetsk.

Mais le gouverneur régional de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a fait état jeudi matin "d'un mort et de cinq blessés" à Bakhmut. Résultat, selon lui, d'un bombardement russe sur cette zone.

Pour les responsables américains, les Russes tentent de surmonter leurs pertes tout en négociant l'acquisition de centaines de drones de combat avec l'Iran.

De son côté, l'Ukraine organise des attaques de plus en plus puissantes avec de nouveaux systèmes de roquettes américains et européens ciblant les dépôts d'armes.

Et le bilan de la frappe russe dimanche sur un immeuble d'habitation à Tchassiv Iar, dans ce même bassin du Donbass, est monté à 48 morts, selon les secours ukrainiens.

Dans ce contexte, une quarantaine de pays dont les Etats-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni et des Etats asiatiques ont réclamé à la Russie, mercredi dans une déclaration commune rendue publique à New York, d'arrêter "immédiatement ses opérations militaires en Ukraine".


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.