Biden vote dans son fief de Wilmington, Trump sillonne l'Amérique

À six jours de la présidentielle américaine, les stratégies des deux candidats septuagénaires sont diamétralement opposées (Photo, AFP)
À six jours de la présidentielle américaine, les stratégies des deux candidats septuagénaires sont diamétralement opposées (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 octobre 2020

Biden vote dans son fief de Wilmington, Trump sillonne l'Amérique

  • « Mais ce que je peux vous promettre c'est de faire ce qu'il faut. Nous laisserons la science guider nos décisions »
  • « Joe Biden parle beaucoup mais ne fait rien »

WILMINGTON : En tête dans les sondages, Joe Biden a voté mercredi dans son fief de Wilmington et dénoncé comme une « insulte à ceux qui souffrent » la gestion de la pandémie de Covid-19 par son rival Donald Trump, qui sillonne l'Amérique à un rythme frénétique. 

À six jours de la présidentielle américaine, les stratégies des deux candidats septuagénaires sont aux antipodes. 

Tandis que le président républicain, 74 ans, se déplaçait en Arizona, un de ces États décisifs pour le résultat de l'élection du 3 novembre, Joe Biden, 77 ans, a passé toute la journée dans sa petite ville du Delaware.

Après un briefing sur la Covid-19 en visioconférence, l'ancien vice-président démocrate a éreinté le bilan du milliardaire républicain. Les États-Unis sont le pays le plus lourdement endeuillé par le nouveau coronavirus, avec plus de 227 000 morts. 

« Le refus de l'administration Trump de reconnaître la réalité que nous traversons, alors que près de 1 000 Américains meurent chaque jour, est une insulte envers chaque personne qui souffre de la Covid-19 et envers chaque famille qui a perdu un être cher », a-t-il lancé devant une poignée de journalistes, lors d'un bref discours. 

Dans un théâtre de Wilmington, il a voulu se présenter en candidat réaliste face au républicain qui avait promis que le virus disparaîtrait « comme par miracle ».

« Je ne me présente pas sur la fausse promesse que je serais capable de mettre un terme à cette pandémie en claquant des doigts », a déclaré l'ex-bras droit de Barack Obama. « Mais ce que je peux vous promettre c'est de faire ce qu'il faut. Nous laisserons la science guider nos décisions. » 

Puis, accompagné de son épouse Jill Biden, le candidat est allé voter à Wilmington. Il avait peu avant déclaré espérer que lui et d'autres démocrates candidats aux élections présidentielle, parlementaires et locales du 3 novembre, pourraient « changer les choses ». 

Depuis plusieurs jours, Donald Trump se montre ulcéré par l'attention trop grande donnée, selon lui à la pandémie. 

« Covid, Covid, Covid, chantent à l’unisson les médias de désinformation », a-t-il tweeté.

« Joe Biden parle beaucoup mais ne fait rien », a-t-il déclaré devant des journalistes à Las Vegas. 

Quelques heures plus tard, depuis Bullhead City, dans l'Arizona, il a moqué, comme il le fait régulièrement, ce qu'il estime être un port excessif du masque à des fins politiques.

« En Californie, vous ne pouvez en aucun cas enlever votre masque », a-t-il ironisé dans les rires. « Vous devez manger à travers votre masque, c'est un mécanisme très compliqué ».

« Bien plus serrée »

L'ancien vice-président de Barack Obama mène dans les sondages nationaux mais aussi dans les plusieurs Etats-clés, qui font les élections aux Etats-Unis en basculant d'un parti à l'autre. 

L'écart s'est toutefois resserré dans certains et Donald Trump mène, d'une très courte tête, en Floride. Un enjeu crucial car elle détient 29 voix au collège électoral, sur les 270 nécessaires pour décrocher les clés de la Maison Blanche. 

Traumatisés par la défaite surprise de Hillary Clinton en 2016, des démocrates s'inquiètent de voir Joe Biden beaucoup plus sédentaire que Donald Trump. 

L'ex-bras droit de Barack Obama, dont l'état de forme est régulièrement source d'interrogations, affirme respecter strictement les gestes barrières. Il alterne des journées de voyages et des jours chez lui à Wilmington. 

Joe Biden sera ainsi en Floride jeudi et dans le Michigan samedi, pour son premier acte de campagne aux côtés de Barack Obama. À trois jours du scrutin, ils évoqueront les projets du démocrate pour « rassembler les Américains » et « remporter la bataille pour l'âme de la nation ». 

Depuis son entrée en campagne, Joe Biden cherche à présenter cette image de rassembleur, capable de panser les plaies d'une Amérique divisée. 

Mais son équipe met en garde: dans les États clés, la course est « bien plus serrée que ce que l'ont voit dans les sondages nationaux ». 

Pillages à Philadelphie

Comme Joe Biden et Donald Trump samedi, plus de 74 millions d'électeurs, sur les plus de 230 millions d'électeurs américains, ont déjà voté par anticipation, un record historique.

L'ancien homme d'affaires, qui se targue d'être le mieux placé pour redresser l'économie, voyait mercredi Wall Street creuser ses pertes après sa pire séance depuis septembre, lundi. 

Mais la confirmation lundi par le Sénat de la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême a offert une victoire politique indéniable à Donald Trump.

Les derniers jours de campagne pourraient aussi voir ressurgir la question des brutalités policières et du racisme. 

La ville de Philadelphie, dans l'État clé de Pennsylvanie, a été mise sous couvre-feu mercredi après qu'un Afro-Américain de 27 ans, Walter Wallace, souffrant de problèmes psychologiques, a été abattu par des policiers qui affirment qu'il avait un couteau, provoquant manifestations et pillages.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".