Duel surprise Trump-Biden dans l'Etat conservateur de Géorgie

S'il veut battre Joe Biden, en avance dans les sondages nationaux, Donald Trump doit aussi mobiliser au-delà de sa base de 2016 (Photo, AFP)
S'il veut battre Joe Biden, en avance dans les sondages nationaux, Donald Trump doit aussi mobiliser au-delà de sa base de 2016 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 octobre 2020

Duel surprise Trump-Biden dans l'Etat conservateur de Géorgie

  • Atlanta est la « capitale noire », poursuit Jamal Jenkins, à propos de la ville qui a vu naître Martin Luther King
  • « Le changement démographique des dernières décennies » explique en partie ce duel aussi serré Trump-Biden

ATLANTA : Voisins et volontaires distribuent de l'eau et des snacks aux électeurs masqués qui attendent patiemment leur tour dans la chaleur à Smyrna, une banlieue coquette d'Atlanta. La présidentielle américaine se tiendra le 3 novembre et pourtant, la matinée a déjà des airs de grand jour d'élection.   

Nichée dans le Sud conservateur, la Géorgie n'a pas voté pour un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis 1992. Mais Joe Biden, 77 ans, arrive à quasi égalité dans les sondages avec le président républicain Donald Trump, 74 ans. 

Et les démocrates se prennent à rêver.

Près de 40% des électeurs de la Géorgie se sont déjà prononcés sur ce scrutin crucial, mais aussi des élections locales et parlementaires.

Et deux candidats démocrates ont des chances de remplacer les sénateurs républicains qui représentent l'Etat à  Washington. Leurs victoires pourraient contribuer à faire basculer la majorité à la chambre haute.

Jamal et Michelle Jenkins sont venus avec leur bébé Asia, que le papa porte en kangourou. Voilà 40 minutes qu'ils font la queue.

« Oui, je suis bien décidée », lance Michelle, 33 ans, souriante sous sa casquette noire à petites oreilles de chat. Elle et son époux, 31 ans, deux électeurs afro-américains, voteront pour Joe Biden. 

Pendant quarante ans, ce comté, Cobb County, avait voté républicain jusqu'à basculer pour Hillary Clinton en 2016.

Atlanta est la « capitale noire », poursuit Jamal Jenkins, à propos de la ville qui a vu naître Martin Luther King. « Nous essayons de nous mobiliser pour nous faire entendre. »

« Mobilisation plutôt que persuasion »

Avec un habitant noir sur trois et une population devenue plus jeune, diverse et diplômée dans la région d’Atlanta, la Géorgie (10,6 millions d'habitants) abrite cette fois « très peu d'électeurs indécis », seulement 4%, explique Trey Hood, professeur en sciences politiques à l'université de Géorgie. 

« Pour les partis, il s'agit donc vraiment de jouer la mobilisation plutôt que la persuasion ». 

Donald Trump a donné un grand meeting à Macon, au sud d'Atlanta, à la mi-octobre, et était venu présenter en septembre un programme d'aide à l'entreprise destiné aux Afro-américains.

Joe Biden visitera le « Peach State » mardi à son tour et sa colistière Kamala Harris, première candidate noire à la vice-présidence, était là vendredi.

« Quand nous votons, nous gagnons! », a-t-elle martelé devant des habitants en majorité afro-américains.

« Le changement démographique des dernières décennies » explique en partie ce duel aussi serré Trump-Biden, analyse Trey Hood. « Mais une autre part vient de la motivation réelle chez les démocrates de voter contre Trump ».

Juste devant les Jenkins, Ashley Dawson hoche la tête en les entendant.

Née dans une famille républicaine, cette jeune électrice blanche de 26 ans n'a pas voté en 2016. Cette fois, c'est Joe Biden « à 100% ! »

Les quatre années de mandat Trump l'ont rendue « malade », confie la journaliste, inquiète pour son avenir "en tant que femme". 

Mais son soutien pour l'ancien vice-président est tiède. « C'est en fait Kamala Harris que je voudrais ».  

« Moment extraordinaire »

Devant des dizaines de partisans portant des masques « Biden-Harris », les deux candidats démocrates au Sénat, Jon Ossoff et le pasteur Raphael Warnock, montent en stars sur une petite scène installée dans un parc au nord-est d'Atlanta. 

« C'est un moment extraordinaire dans l'histoire de la Géorgie », confie Raphael Warnock, qui prêche dans la même église baptiste Ebenezer que Martin Luther King. 

« En ces temps de profondes divisions dans notre pays, pendant que des élus propagent la haine, ce qu'il se passe en Géorgie représente cette nouvelle coalition émergente des consciences, muli-raciale et multi-générationnelle, nécessaire pour apporter un véritable changement », veut-il croire.

Mais le président républicain aussi tente de convaincre les électeurs noirs.

« Je ne pense pas que Donald Trump soit raciste », déclare Vernon Jones, élu afro-américain démocrate de l'assemblée de Géorgie, qui a, comme en 2016, voté pour le milliardaire. Je donne la priorité à « mon pays avant mon parti », explique cet élu controversé.

Il « a donné du travail aux hommes noirs, il leur a permis de lancer leurs entreprises, et en a sorti beaucoup de prison », affirme-t-il devant le dôme doré du Capitole d'Atlanta.

Mais s'il veut battre Joe Biden, en avance dans les sondages nationaux, Donald Trump doit aussi mobiliser au-delà de sa base de 2016. 

Sortant d'un bureau de vote du comté de Gwinnett, qui avait, comme celui de Cobb, basculé démocrate en 2016, Ken Miller explique qu'il a voté, à 47 ans, pour la « première fois » de sa vie. 

« J'ai voté Trump parce que je déteste les politiciens », explique, courtois derrière son masque, cet électeur blanc, employé du secteur de l'assurance santé.

« C'est le premier qui a fait des promesses et les a tenues. »


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.