Cinq millions: le nombre de déplacés gonfle dramatiquement au Sahel, s'alarme le HCR

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi (CR) serre la main du représentant des réfugiés camerounais lors d'une visite du camp de réfugiés de Kalambari à 30 km près de N'Djamena le 14 juillet 2022. (AFP)
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi (CR) serre la main du représentant des réfugiés camerounais lors d'une visite du camp de réfugiés de Kalambari à 30 km près de N'Djamena le 14 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Cinq millions: le nombre de déplacés gonfle dramatiquement au Sahel, s'alarme le HCR

  • Le pays le plus touché pour l'heure par cette crise humanitaire est le Burkina Faso, a affirmé Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés
  • Fin juin 2022, «la région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est confrontée à une grave crise humanitaire prolongée, qui a contraint 4 820 871 personnes à fuir leur foyer»

KALAMBARI: Le Sahel compte près de 5 millions de personnes ayant fui leurs foyers et la vague grossit en raison des attaques jihadistes mais aussi des conflits communautaires, une situation aggravée par le sous-développement et le réchauffement climatique, s'alarme le chef du HCR.

Le pays le plus touché pour l'heure par cette crise humanitaire est le Burkina Faso, a affirmé Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, en visite jeudi et vendredi au Tchad, où il s'est rendu dans plusieurs camps de réfugiés dans ce pays qui en accueille plus d'un million.

Fin juin 2022, "la région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est confrontée à une grave crise humanitaire prolongée, qui a contraint 4.820.871 personnes à fuir leur foyer", dont près de trois millions de déplacés internes dans leurs pays, déplore le HCR dans un communiqué présentant la visite de M. Grandi.

"Le pays le plus touché, c'est le Burkina Faso, qui compte près de deux millions de déplacés internes", a déploré le diplomate italien jeudi soir dans un entretien avec l'AFP dans le camp de Kalambari, qui abrite quelque 8.000 réfugiés camerounais à une trentaine de km au sud de N’Djamena.

"Il y a deux ans, on en enregistrait 500 000 au Mali et au Burkina Faso, ce qui me paraissait déjà énorme", avait-il assuré quelques heures plus tôt dans la capitale tchadienne.

«Réaction trop musclée»

"C'est préoccupant, les pays qui inquiètent le plus sont le Burkina Faso et le Mali. C'est dû à l'action des groupes armés qui terrorisent les populations, vident les villages et poussent les gens vers les grandes villes", a estimé le diplomate italien. "Mais c'est aussi dû à la réaction trop musclée des gouvernements", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à N’Djamena.

"La principale action des gouvernements" face aux jihadistes, "elle est sécuritaire alors qu'il faut accompagner cela", notamment par le développement de "l'éducation", "la lutte contre la pauvreté et les inégalités au Sahel", a affirmé M. Grandi dans son entretien avec l'AFP, martelant: "Tout cela va affaiblir l'extrémisme, l'action militaire seule ne suffit pas".

"A cela est venu s'ajouter l'urgence climatique, qui prive les communautés de ressources et favorise les conflits (...), nous avons besoin de plus d'aide humanitaire pour tous les pays du Sahel", a conclu le chef du HCR, qui visitait d'autres camps vendredi.

M. Grandi a remercié vivement le Tchad, qui abrite "1.067.908 personnes en déplacement forcé", selon le HCR. Essentiellement des réfugiés ayant fui le conflit du Darfour au Soudan, la guerre civile en Centrafrique et les affrontements entre communautés au Cameroun, tous pays voisins, mais aussi des déplacés internes en raison des attaques des groupes jihadistes Boko Haram et l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) dans la région du lac Tchad.

Crise de l'eau 

"La crise climatique a aggravé la compétition pour les ressources, en particulier l'accès limité à l'eau", exacerbant des conflits entre communautés, analyse le HCR dans son communiqué.

C'est précisément cela qui a poussé au Tchad voisin quelque 40 000 réfugiés camerounais fuyant depuis fin 2021 un conflit particulièrement féroce dans l'extrême-nord de leur pays entre éleveurs arabes et pêcheurs et cultivateurs de l'ethnie Mousgoum.

Mais dans le camp de Kalambari et ses innombrables maisonnettes en briques alignées, M. Grandi a été fraîchement accueilli jeudi par une centaine de réfugiés qui manifestaient pour protester contre leurs conditions de vie. "Nos problèmes ne sont pas écoutés", "Nous sommes fatigués de toutes les tromperies", pouvait-on lire inscrit au feutre rouge sur des pancartes en carton brandies par les hommes.

Non loin d'une pompe à eau d'où jaillissait une eau claire dont des femmes remplissaient leurs bassines, M. Grandi a recueilli les doléances des leaders des réfugiés.

"Les toitures des maisons ne tiennent pas, les couchages font cruellement défaut, on nous fournit 5,75 kg de sorgho par mois, 1,75 l d’huile et 1,5 kg de légumineuses, on finit cette nourriture en une semaine", se plaint à l'AFP Gabriel Mati, secrétaire général du Comité des réfugiés de Kalambari.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."