Le partenariat saoudo-américain devrait contribuer à la croissance du secteur de l’aviation

L’Arabie saoudite anticipe un triplement de la part du secteur de l’aviation dans son PIB d’ici à 2030 (Photo, Shutterstock).
L’Arabie saoudite anticipe un triplement de la part du secteur de l’aviation dans son PIB d’ici à 2030 (Photo, Shutterstock).
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Publié le Samedi 16 juillet 2022

Le partenariat saoudo-américain devrait contribuer à la croissance du secteur de l’aviation

  • La relation aérienne américano-saoudienne a atteint de nouveaux sommets lorsque Boeing est devenu membre d’un programme de collaboration industrielle saoudien
  • Le président de l’Autorité générale de l’aviation civile du Royaume, Abdelaziz al-Duailej, a confirmé lors du salon aéronautique de Dubaï en 2021 son intention de se classer en première position au Moyen-Orient dans le secteur de l'aviation

DJEDDAH: Le président américain Franklin Roosevelt a offert un Douglas DC-3 – un avion de transport bimoteur à hélices –, en cadeau au roi Abdelaziz en 1945. C’est à ce moment-là que le secteur de l’aviation civile saoudienne a vu le jour.

La compagnie aérienne du Royaume, Saudi Arabian Airlines, désormais connue sous le nom de Saudia, a été fondée en septembre 1945. Elle est entièrement détenue par le gouvernement sous la tutelle du ministère de la Défense.

Près de huit décennies plus tard, alors que le président américain Joe Biden s’apprête à visiter le pays plus tard ce mois-ci, il semble que la visite sera le début d’une infrastructure d’aviation commerciale de classe mondiale au sein du Royaume.

La visite de son prédécesseur, Donald Trump, au Royaume en 2017 était une manne pour les accords aériens entre les deux pays.

L’événement a donné naissance à des accords de défense et commerciaux pour Boeing, d’une valeur de plus de 50 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro), qui ont renforcé encore plus le partenariat Boeing-Arabie saoudite, selon un communiqué publié par Boeing.

Parmi les accords signés figurait la vente de seize gros porteurs au transporteur Saudi Gulf basé à Dammam; le transporteur a ensuite cessé ses activités en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

Les accords ont été conclus lors du Saudi US CEO Forum, où le roi saoudien Salmane et Donald Trump ont rencontré des PDG, dont le président de Boeing, Dennis Muilenburg.

Saudi Arabian Airlines a été créée en septembre 1945 (Photo fournie).

«J’apprécie les efforts du roi Salmane, du président Trump et de son administration dans le soutien fourni aux fabricants américains, au moment où nous cherchons à nous développer chez nous et à travers le monde», déclare M. Muilenburg dans un communiqué lors de la visite.

Infographie Arab News
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Faire face aux vents défavorables

Boeing a une présence cruciale dans le Royaume depuis 1962, lorsque le transporteur national a reçu deux Boeing 720 à fuselage étroit, devenant ainsi la première compagnie aérienne du Moyen-Orient à exploiter des avions à réaction commerciaux.

Au fil des ans, Saudia a reçu la plupart des avions Boeing, y compris des avions VIP. Aujourd’hui, le Royaume représente environ 70% des achats d’avions d’affaires Boeing au sein du Conseil de coopération du Golfe.

La compagnie aérienne a exploité son premier avion Boeing 747 en 1977 en louant trois avions gros porteurs au transporteur national libanais Middle East Airlines.

Les vols tout-cargo de Saudia entre le Royaume et l’Europe ont favorisé l’introduction des Lockheed L-1011 et des Fairchild FH-27 américains dans la région.

La relation aérienne américano-saoudienne a atteint de nouveaux sommets lorsque Boeing est devenu membre du programme de collaboration industrielle de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah en 2019. Le programme facilite la collaboration industrielle locale et internationale.

L’administration Obama-Biden a élargi la portée de l’aviation dans la région. Par exemple, GE Aviation Services, l’un des principaux fabricants américains de moteurs à réaction et de turbopropulseurs, a signé un accord exclusif de dix ans avec Saudia pour couvrir sa flotte de moteurs CFM56-5B en 2009.

La présence de Boeing dans le Royaume a été impactante depuis 1962 (Photo, Getty Images/AFP).

Flynas, la compagnie low-cost du Royaume, utilise des moteurs GE dans ses avions A320.

«Ce moteur certifié écomagination consomme 15% de carburant en moins pendant le voyage que la plate-forme qu’il remplace», déclare GE.

Dans le cadre des efforts de localisation saoudiens, GE a annoncé que la société utiliserait ses installations, situées à l’aéroport international du roi Abdelaziz à Djeddah, pour lancer des services de révision des moteurs GE90 dans la région.

La Royal Saudi Air Force est un autre client majeur de GE Aviation. L’équipe d’exploitation des systèmes militaires de GE s’est associée à la Saudia Aerospace Engineering Industries pour garantir une capacité de révision des moteurs dans le Royaume.

Le projet comprend des capacités organiques pour le démontage, l’inspection, la réparation, l’assemblage et les essais des moteurs de la société entrepris dans les installations de Saudia Aerospace Engineering Industries à Djeddah.

En 2014, Boeing Research & Technology a ouvert un bureau à l’université des sciences et technologies du roi Abdallah pour accroître les activités académiques avec les professeurs et les entreprises résidentes intéressées par la collaboration, la recherche et le développement.

La même année, Boeing et ladite université ont lancé le Centre de soutien décisionnel à Riyad. Il sert de centre d’expérimentation entre les clients et les partenaires du Royaume, proposant des décisions d’interopérabilité plus éclairées pour les produits aérospatiaux et de défense.

En 2015, Boeing a signé un accord avec la Saudia Aerospace Engineering Industries pour créer la Saudi Rotorcraft Support Co. La société propose des services d’entretien, de réparation, de révision et d’assistance de giravions dans le Royaume.

L’administration Trump-Pence a renforcé encore plus l’espace aéronautique lorsque Boeing et le Saudi National Industrial Development ont signé un protocole d’accord pour favoriser le développement de l'industrie aérospatiale à travers le Royaume.

Le président américain Franklin Roosevelt présente le Douglas DC-3 en cadeau au roi Abdelaziz en 1945 (Photo fournie).

En janvier 2021, la Saudia Aerospace Engineering Industries, la division entretien, réparation et révision de Saudia, a signé un accord bilatéral avec le Spartan College of Aeronautics and Technology des États-Unis pour échanger des expériences de formation et doter les cadres nationaux des compétences nécessaires dans le domaine de l’entretien aéronautique.

L’accord prévoyait de fournir des consultations aux employés de la Saudia Aerospace Engineering Industries et de soutenir son école technique grâce à une expertise spécialisée et des formateurs pour améliorer les résultats de l’école.

Possibilités dans le domaine de l’aviation saoudienne

L’Arabie saoudite prévoit de tripler la contribution de son secteur de l’aviation au produit intérieur brut national, passant de 80 milliards de riyals saoudiens (21,3 milliards de dollars) en 2018 à 280 milliards de riyals saoudiens d’ici à 2030.

Le président de l’Autorité générale de l’aviation civile du Royaume, Abdelaziz al-Duailej, a confirmé lors du salon aéronautique de Dubaï en 2021 son intention de se classer en première position au Moyen-Orient dans le secteur de l’aviation.

Par la suite, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a fait part de son intention de lancer une deuxième compagnie aérienne nationale dans le cadre d’une stratégie plus large visant à transformer le Royaume en un centre logistique mondial au moment où il œuvre à diversifier son économie au-delà du pétrole.

Les médias officiels rapportent que la création d’une autre compagnie aérienne propulserait le Royaume au cinquième rang en termes de trafic aérien.

«Nous en avons entendu parler et nous serions ravis de voir nos produits au sein de n’importe quelle compagnie aérienne en Arabie saoudite», déclare à Arab News Omar Arekat, vice-président des ventes commerciales et du marketing de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

«Le potentiel de croissance du marché saoudien est énorme et nous travaillons avec le pays sur différentes possibilités», conclut M. Arekat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com