Ukraine: la Russie accusée de tirer des missiles depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia

Des gens se tiennent devant un marché local détruit après une frappe de missiles russes dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 16 juillet 2022 (Photo, AFP).
Des gens se tiennent devant un marché local détruit après une frappe de missiles russes dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 16 juillet 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 16 juillet 2022

Ukraine: la Russie accusée de tirer des missiles depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia

  • La plus importante centrale d'Ukraine est tombée aux mains des forces russes début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine le 24 février
  • Vendredi soir, l'armée de l'air ukrainienne avait indiqué que des missiles russes Kh-101 avaient été tirés vers 22H00 de la mer Caspienne sur Dnipro, dont quatre ont été détruits

KIEV: L'opérateur ukrainien de l'énergie nucléaire a accusé l'armée russe d'avoir déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, pour tirer notamment sur les régions de Dnipro et Nikopol, où des frappes meurtrières ont été signalées dans la nuit et samedi matin.

"Les occupants russes ont installé des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de production électrique de Zaporijjia", a indiqué Petro Kotin, président d'Energoatom, sur Telegram, après un entretien télévisé sur la chaîne ukrainienne United News.

"La situation (à la centrale) est extrêmement tendue et la tension s'accroît de jour en jour. Les occupants y amènent leur machinerie, y compris des systèmes de missiles avec lesquels ils ont déjà frappé de l'autre côté" du Dniepr "et sur le territoire de Nikopol", à 80 kilomètres au sud-ouest de Zaporijjia, a-t-il indiqué.

Jusqu'à 500 soldats russes se trouvent toujours sur le site de la centrale et ils le "contrôlent", selon lui.

La plus importante centrale d'Ukraine est tombée aux mains des forces russes début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine le 24 février.

Le gouverneur de la région de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a dénoncé samedi "un déluge de feu dans la matinée" sur le territoire de Nikopol, avec des tirs "de missiles Grad sur des quartiers résidentiels", et 12 bâtiments, une école et une université endommagés.

A Nikopol, "les sauveteurs ont trouvé deux personnes mortes dans les ruines", a-t-il annoncé.

Vendredi soir, l'armée de l'air ukrainienne avait indiqué que des missiles russes Kh-101 avaient été tirés vers 22H00 de la mer Caspienne sur Dnipro, dont quatre ont été détruits.

Le centre de commandement de la région sud a indiqué samedi à l'aube que la situation était "tendue mais sous contrôle".

"L'ennemi continue de mener des offensives sur d'anciens territoires occupés mais, faute de succès sur le terrain, il intensifie les frappes de missiles et aériennes", a-t-il relaté sur Facebook, citant des actions russes dans les régions de Kherson (sud) et d'Odessa (sud) en particulier.

Plus au nord, près de Kharkiv, la deuxième ville du pays, la ville de Tchouguiv a été touchée vendredi soir par des missiles russes qui ont fait trois morts, a annoncé Oleg Sinegoubov, le gouverneur de la région.

Il s'agit de "deux hommes de 60 et 68 ans, et une femme de 70 ans", a-t-il précisé.

Le commandement militaire ukrainien pour la région de Soumy, à quelque 200 km au nord-ouest de là, avait rapporté dans la soirée des tirs de mortier et des bombardements tout au long de la journée, qui ont fait au total un mort et sept blessés.

Vendredi soir, Kramatorsk, la principale ville du bassin du Donbass encore sous contrôle ukrainien, dans la région de Donetsk, a également subi plusieurs bombardements.

Une frappe sur sa place centrale, nommée Place de la Paix, a laissé un cratère de deux mètres et brisé les vitres des immeubles alentours mais n'a pas fait de victime car elle est intervenue après le couvre-feu, selon un responsable de la défense antiaérienne de la 81e brigade ukrainienne, sous couvert d'anonymat.

Auparavant, au moins trois frappes avaient touché le sud de Kramatorsk, vers l'aéroport, où des reporters de l'AFP ont vu un important panache de fumée. Depuis une hauteur, ils en ont aperçu un autre au-dessus de Sloviansk, ville proche également convoitée par les Russes.

Le ministère russe de la Défense a accusé les forces ukrainiennes de bombarder Sloviansk en faisant croire à des frappes russes "afin d'instiller des sentiments antirusses parmi la population civile".

Un 24e mort à Vinnytsia

Mais l'Ukraine et la communauté internationale restent sous le choc des frappes avec des missiles de croisière qui ont dévasté jeudi le centre de Vinnytsia, à des centaines de kilomètres à l'ouest.

Le bilan de cette attaque s'élevait samedi à 24 morts. "Malheureusement, une femme est morte à l'hôpital aujourd'hui, elle était brûlée à 85%", a annoncé le gouverneur de la région de Vinnytsia, Serguiï Borzov, précisant que 68 personnes continuaient de recevoir des soins, dont quatre enfants.

"L'identification de toutes les personnes coupables" de cette attaque "a déjà commencé", a prévenu vendredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"La société russe, avec autant de meurtriers et de bourreaux, restera anéantie sur des générations, et ceci par sa propre faute", a-t-il lancé.

Face aux condamnations internationales, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir visé à Vinnytsia une réunion du "commandement des forces aériennes ukrainiennes avec des représentants de fournisseurs étrangers d'armements".

Un haut responsable américain de la Défense a cependant observé, sous couvert d'anonymat, n'avoir "pas d'indication sur la présence d'une cible militaire à proximité".

La Russie n'a jamais reconnu de bavure ou de crime de ses forces armées en Ukraine et assure systématiquement ne frapper que des cibles militaires.

Choïgou avec les soldats russes 

Dans le Donbass, les forces séparatistes ont affirmé continuer à progresser et être en train de prendre le contrôle complet de la ville de Siversk, attaquée après la prise de Lyssytchansk, plus à l'est, au début du mois.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a assuré lors d'un point de presse que la "115eme brigade mécanisée de l'armée ukrainienne, qui opérait à Siversk, a été détruite".

Selon le ministère britannique de la Défense, "les forces russes progressent lentement vers l'ouest après des bombardements et des assauts en direction de Siversk depuis Lyssytchansk, pour ouvrir une voie vers Sloviansk et Kramatorsk".

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu auprès des soldats impliqués dans l'offensive en Ukraine, a annoncé samedi le ministère, sans préciser la date de cette visite, la deuxième après une première en juin -, ni si elle avait eu lieu en Ukraine ou en Russie.

Il a "donné les instructions nécessaires pour accroître encore" les mesures afin "d'exclure la possibilité que le régime de Kiev ne lance des frappes massives (...) sur les infrastructures civiles et habitations dans le Donbass et d'autres régions", a ajouté le ministère.

Alors que les répercutions de cette guerre suscitent de vives inquiétudes quant à la sécurité alimentaire d'une partie de la planète, le président américain Joe Biden a annoncé samedi une aide d'un milliard de dollars pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.