France: Macron marque le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv

Le président français Emmanuel Macron rend hommage après avoir déposé une gerbe au mémorial de la rafle du Vel d'Hiv à Paris le 16 juillet 2017, lors d'une cérémonie commémorant le 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron rend hommage après avoir déposé une gerbe au mémorial de la rafle du Vel d'Hiv à Paris le 16 juillet 2017, lors d'une cérémonie commémorant le 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv. (AFP)
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

France: Macron marque le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv

  • Emmanuel Macron sera accompagné de l'historien chasseur de nazis Serge Klarsfeld et d'une rescapée des camps d'extermination, Ginette Kolinka
  • La petite gare de Pithiviers où le chef de l'Etat est attendu vers 13H00 GMT, à une centaine de kilomètres au sud de Paris, n'accueille plus de voyageurs depuis la fin des années 1960

PARIS: Le président français Emmanuel Macron marque dimanche le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv, lors de laquelle furent déportés des milliers de juifs en 1942, en inaugurant un nouveau lieu de mémoire dans une ancienne gare d'où sont partis huit convois pour Auschwitz-Birkenau.

Le chef de l'Etat doit se rendre en compagnie de rescapés à l'ancienne gare de Pithiviers, dans le centre de la France, pour y prononcer un "discours offensif" contre l'antisémitisme, qui "rôde encore et parfois de manière insidieuse", a annoncé un conseiller de l'Elysée.

Il dénoncera également, selon ce conseiller, le "révisionnisme historique", notamment sur le rôle joué par le maréchal Philippe Pétain, chef du gouvernement de Vichy (1940-1944) qui a collaboré avec le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Emmanuel Macron sera notemment accompagné de l'historien chasseur de nazis Serge Klarsfeld et d'une rescapée des camps d'extermination, Ginette Kolinka.

La petite gare de Pithiviers où le chef de l'Etat est attendu vers 13H00 GMT, à une centaine de kilomètres au sud de Paris, n'accueille plus de voyageurs depuis la fin des années 1960 et vient d'être transformée en musée par le Mémorial de la Shoah.

C'est par cette gare qu'ont transité une partie des 13 000 juifs, dont 4 115 enfants, arrêtés à Paris et dans sa  banlieue le 16 juillet 1942 et les jours suivants, par 9 000 fonctionnaires français, à la demande des Allemands.

8 160 d'entre eux, y compris les vieillards et les malades, ont été conduits au stade du Vélodrome d'Hiver, connu sous le nom de Vel d'Hiv, dans le XVe arrondissement de Paris. Avant d'être évacués vers des camps, notamment à Pithiviers.

Depuis la seule gare de Pithiviers, huit convois sont ensuite partis vers les camps d'extermination, transportant plus de 8 000 déportés, ce qui en fait le deuxième site de déportation français après celui de Drancy, près de Paris. Quelques dizaines d'adultes seulement survivront.

"Cette gare, c'est le lieu où l'évènement français devient génocide européen. (...) C'est un lieu de mémoire unique en France", affirme Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah.

«L'irréparable»

Le site de 400 m2, qui appartient toujours à la compagnie des chemins de fer SNCF, est en particulier destiné aux enfants des écoles. "C'est une priorité face à la montée de l'antisémitisme, du racisme et des complotismes", explique M. Fredj.

Une des salles retrace "la litanie des huit convois" vers le camp d'Auschwitz-Birkenau, projetant sur des écrans géants les photos de déportés assassinés.

Parallèlement, la Première ministre Elisabeth Borne a assisté dimanche matin à la traditionnelle cérémonie sur le site de l'ancien Vélodrome d'Hiver à Paris.

"Il y a 80 ans, la France se perdait et commettait l’irréparable", a déclaré Mme Borne, pour qui "ces jours de juillet, comme lors des rafles qui ont suivi, la France a perdu un peu de son âme".

"Le courage consiste à la reconnaître et à la commémorer", a-t-elle poursuivi, ajoutant que "le combat contre l'antisémitisme ne s'arrête jamais".

Dans son discours, d'une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron devrait affirmer que "le combat continue" contre l'antisémitisme, en suivant "le chemin que le président Chirac avait tracé".

Après cinquante ans de silence des autorités françaises, le président d'alors Jacques Chirac avait reconnu en 1995 la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d'Hiv, dans un discours historique. "La France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable", avait-il lancé.

En juillet 2012, le président François Hollande avait été plus loin en déclarant que "ce crime fut commis en France, par la France".

Puis en 2017, Emmanuel Macron, nouvellement élu président, avait réaffirmé, pour le 75e anniversaire de la rafle, la responsabilité de la France et prononcé un plaidoyer contre l'antisémitisme en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Mais aujourd'hui "la société française n'en a pas fini avec l'antisémitisme", souligne l'Elysée, en mettant aussi en avant la "banalisation de débats" autour du régime de Vichy.

Vel d'Hiv: réactions indignées de la majorité après un tweet de Panot (LFI)

"Honte", "abject", "nausée": un tweet de la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, reprochant notamment à Emmanuel Macron d'avoir "rendu honneur à Pétain" en 2018, suscite une volée de réactions indignées dans la majorité au jour des commémorations de la Rafle du Vel d'Hiv.

"Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vel d'Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd'hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN", a tweeté samedi la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

En 2018, M. Macron avait qualifié Pétain de "grand soldat" durant la Première Guerre mondiale, même s'il a ensuite "conduit des choix funestes".

Et dimanche après-midi, le chef de l'Etat commémore à Pithiviers (Loiret) le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv en inaugurant, en compagnie de rescapés, un nouveau lieu de mémoire dans l'ancienne gare de la ville. Cérémonie à laquelle des élus du Rassemblement national ont aussi été invités, par tradition républicaine, a détaillé l'Elysée, sans préciser s'ils seraient présents.

Le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, a appelé Mme Panot à retirer son tweet et à présenter "ses excuses à la France, vite". "Au-delà de la honte. On n’ose y croire", a-t-il réagi sur le même réseau social.

Relayant cet appel à retirer le tweet polémique, la députée Renaissance Prisca Thévenot a affirmé dimanche sur CNews que LFI avait "réussi à gagner la palme de l'abject, de l'indigne".

"Instrumentaliser la Shoah sans écrire le mot +juif+, après avoir voté plusieurs amendements avec le RN. LFI n’est plus à une contorsion idéologique près. C’est indigne de la mémoire des victimes, c’est une fille d’enfants cachés qui vous le dit", a écrit sur Twitter l'ex-ministre Emmanuelle Wargon.

Pour le sénateur RDPI à majorité En Marche Julien Bargeton, "il ne s’agit pas d’un dérapage. C’est la conséquence de l’attitude systématique consistant à faire de tout sujet une occasion de conflit, sans respect pour la mémoire ou la République".

"Quelle honte!", "La nausée", "Aucune limite dans l'indécence", ont encore réagi respectivement les ministres Agnès Firmin Le Bodo, Isabelle Rome et Olivier Dussopt.


Minute de silence dans les collèges et lycées pour Samuel Paty et Dominique Bernard

 "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
"On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". (AFP)
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  • Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé
  • "Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier

CONFLANS-SAINTE-HONORINE: "On ne les oublie pas": le Premier ministre Michel Barnier a participé lundi à une minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés, promettant de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme".

Au lendemain d'une cérémonie qui a réuni à Arras plus de deux mille personnes et plusieurs ministres pour un hommage à Dominique Bernard, professeur de français tué par un ancien élève radicalisé, Michel Barnier s'est rendu lundi après-midi au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où enseignait Samuel Paty.

Le Premier ministre était accompagné de sa ministre de l'Education Anne Genetet dans l'établissement francilien toujours profondément marqué par le souvenir de ce professeur d'histoire-géographie assassiné par un islamiste radicalisé le 16 octobre 2020. Le collège devrait d'ailleurs prochainement être rebaptisé du nom de Samuel Paty.

"Ce n'est pas pour faire de l'esbroufe, pas pour faire une grande cérémonie, juste pour partager un moment avec vous, qui est un moment important", a déclaré Michel Barnier devant des élèves et des professeurs de ce collège.

"Tous deux (Samuel Paty et Dominique Bernard, NDLR) ont été victimes du terrorisme islamiste, notamment parce qu'ils étaient professeurs. On ne les oublie pas. C'est pour ça qu'on est là. On ne les oubliera pas. (...) Je veux vous dire le soutien et l'engagement de tout le gouvernement, actuellement de la ministre de l'Éducation nationale, en particulier pour (assurer) votre sécurité", a poursuivi M. Barnier.

La veille, dans un message sur X, le Premier ministre avait rappelé que ces deux professeurs "morts sous les coups de terroristes islamistes" "enseignaient l'histoire de France, la connaissance du monde, et l'amour de notre langue".

"Nous mettrons tout en œuvre pour protéger nos enseignants et continuer avec eux à lutter contre l’ignorance et le fanatisme", avait-il ajouté.

"Libres et éclairés"

Lundi matin, le ministre délégué à la Réussite scolaire Alexandre Portier s'est rendu dans un lycée de Lyon pour rendre hommage aux deux professeurs, dont les portraits étaient diffusés sur un écran surplombant le hall de l'établissement.

"Enseigner n'est pas qu'un métier : c'est une vocation, une flamme que l'on transmet, l'espoir de pouvoir porter une étincelle. C'est un engagement quotidien pour aider les élèves à développer leur libre-arbitre. C'est l'ambition de former des citoyens libres et éclairés", a dit M. Portier devant un parterre de lycéens.

Pour cette minute de silence demandée dans tous les collèges et lycées, chaque établissement s'organisait "selon les horaires et modalités que les équipes pédagogiques jugeront les plus appropriés", a indiqué le ministère.

"Dans la semaine, un temps d'analyse et de réflexion avec les élèves pourra également être organisé, dont la durée et le contenu seront aussi laissés au choix des équipes en fonction de leurs situations respectives", a-t-il précisé, voyant dans ce temps d'hommage une façon de "transmettre les valeurs" qu'incarnent les deux professeurs.

Prix Samuel Paty

Samuel Paty, âgé de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège.

Le jeune homme de 18 ans, musulman radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

L'émotion provoquée par cet attentat a été ravivée par l'assassinat, le 13 octobre 2023, de Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, un ancien élève fiché pour radicalisation islamiste, devant son établissement.

Mohammed Mogouchkov, 21 ans, né en Russie, a été mis en examen et écroué par un juge d'instruction antiterroriste quatre jours après l'attaque qu'il avait revendiquée au nom de l'organisation Etat islamique (EI).

Cette semaine d'hommages sera aussi marquée par la remise samedi à la Sorbonne du prix Samuel Paty visant à récompenser des projets de classes centrés sur "les principes et valeurs démocratiques".

 


Le roi des Belges Philippe et son épouse Mathilde entament une visite d'Etat en France

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre. (AFP)
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  • Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux.
  • Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien

PARIS: Le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde ont entamé lundi une visite d'Etat de trois jours en France, qui vise à "approfondir la relation bilatérale", notamment en matière de défense et de transition énergétique.

Le couple royal, arrivé par train à Paris, a été accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l'Arc de Triomphe sous un généreux soleil d'automne.

Les deux chefs d'Etat ont déposé une gerbe aux couleurs des deux pays et ravivé la flamme devant la tombe du Soldat inconnu au son des hymnes nationaux. "Le Roi, la Loi, la Liberté !" et "Allons enfants de la Patrie !" ont alors retenti.

Le couple royal a ensuite été accueilli au Palais de l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour un entretien. Un dîner d'Etat - auquel le Premier ministre belge Alexander De Croo assistera - sera servi en leur honneur dans la soirée à l'Elysée.

Entretemps, le roi, accompagné de six ministres, va "se concerter avec le Premier ministre Michel Barnier sur les relations bilatérales ainsi que les questions européennes et internationales" autour d'un déjeuner à Matignon, a annoncé la diplomatie belge.

Depuis l'échec du camp macroniste aux législatives et la formation d'une coalition avec la droite, Emmanuel Macron a perdu une partie de ses pouvoirs au profit du Premier ministre, notamment en matière économique, et se concentre désormais sur son domaine réservé, les Affaires étrangères et la Défense.

Partenaires stratégiques 

La dernière visite d'Etat en France d'un souverain belge remonte à 2003, quand Albert II et son épouse Paola, les parents de Philippe, avaient été accueillis par Jacques Chirac. Emmanuel et Brigitte Macron ont pour leur part effectué une visite d'Etat en 2018 en Belgique.

"Ce déplacement constitue une nouvelle occasion de célébrer l'amitié fraternelle qui unit la France et la Belgique, amitié fondée sur une histoire et une géographie communes, ainsi que sur un patrimoine culturel et linguistique qui rassemble les deux pays", a relevé la présidence française.

Il va permettre "d'approfondir la relation bilatérale de défense et de sécurité, la densité des échanges économiques et commerciaux ainsi que la coopération académique, scientifique et d'innovation, qui contribuent à la souveraineté européenne", a-t-elle souligné.

Les deux pays entendent notamment approfondir leur relation dans "le domaine de la transition énergétique et de la défense", a précisé la diplomatie belge.

Le roi participera dans l'après-midi à un débat sur la coopération militaire bilatérale en présence des chefs d'État-major des deux Armées de Terre, a-t-elle indiqué.

Il se verra présenter à cette occasion quatre véhicules militaires, qui "servent d'exemple de l'interopérabilité des unités terrestres belges et françaises", a-t-elle noté.

"Champion terrestre" 

La France et la Belgique ont signé en mai un accord pour la production de munitions de petit calibre et annoncé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique dans l'armement terrestre.

Les deux pays sont liés depuis 2018 par un partenariat baptisé "CaMo" qui portait au départ uniquement sur l'acquisition par la Belgique de véhicules blindés français Griffon et Jaguar et a été étendu en 2024 aux véhicules Serval et aux canons Caesar.

Le groupe industriel belge John Cockerill a aussi finalisé en juillet l'acquisition du français Arquus, qui produit des éléments des canons Caesar et des blindés Griffon et Jaguar, afin de créer un "champion terrestre européen"

Compétitivité, réindustrialisation, décarbonation de l'économie: le séjour royal balaiera aussi avec conférences et visites d'entreprises, notamment à Lille (nord), plusieurs grandes thématiques actuelles de l'Union européenne, selon le palais royal belge.

Avec ce séjour en France, Philippe, qui règne depuis 2013 en Belgique, achève un cycle de visites d'Etat à tous les pays voisins --après Allemagne, Pays-Bas et Luxembourg-- qui sont autant d'investisseurs et partenaires commerciaux de premier plan.

La France et la Belgique partagent une frontière commune de plus de 600 km. Environ 39.000 Français se rendent chaque jour en Belgique pour travailler et 8.000 Belges font le trajet inverse, d'après les chiffres officiels communiqués côté belge.

Au niveau économique, la Belgique est le premier investisseur étranger dans la région des Hauts-de-France, l'étape du dernier jour de la visite d'Etat mercredi.


Projet de taxation de l'aérien en France : le secteur demande une « véritable concertation »

Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
Les compagnies aériennes sont en effet incitées par les nouvelles normes environnementales à moderniser leurs flottes avec des avions plus rentables, qui consomment moins de carburant. (Photo Archives/AFP)
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  • Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.
  • Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

PARIS : Le secteur aérien français a demandé lundi au gouvernement une "véritable concertation" sur un projet d'augmentation de la taxation de ses activités, jugée "totalement disproportionnée et contre-productive".

Le ministère français des Finances a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de budget pour 2025.

"Ce que nous demandons, c'est d'abord une véritable concertation, parce que pour l'instant, il n'y en a pas eu", a déclaré le président de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.

Le gouvernement a indiqué mener actuellement "une étude d'impact" étant donné les "très nombreux paramètres à prendre en compte".

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue de l'Union des aéroports français (UAF) Thomas Juin, M. de Izaguirre a souhaité que l'étude d'impact soit consacrée au "bien-fondé et aux conséquences" de la taxation, et non à ses "modalités d'application" comme évoqué par le gouvernement.

"Cette taxe sur le seul secteur aérien nous paraît totalement disproportionnée et contre-productive", a-t-il ajouté, réclamant que l'activité - qui représente 100.000 emplois directs et 400.000 indirects en France selon lui - soit moins mise à contribution.

Selon la Fnam, les compagnies aériennes vont contribuer à 55% de l'effort de "verdissement" dans le projet de budget 2025 alors que le secteur est responsable de 6% des émissions de CO2 en France.

L'aérien s'est engagé à la neutralité carbone à l'horizon 2050 et alourdir sa fiscalité va amputer ses capacités d'investissement dans des avions plus sobres et des carburants d'origine non fossile, a argumenté la Fnam.

"Nous avons affaire à un Etat qui manque cruellement de vision sur les enjeux du secteur aérien français", a déploré pour sa part M. Juin, estimant que ce projet ferait à terme "perdre des recettes fiscales à l'Etat". Ce dernier, actionnaire d'Air France-KLM (28%) et du gestionnaire d'aéroports Groupe ADP (50,6%) "se tire une balle dans le pied", a jugé M. de Izaguirre.