Le gouvernement britannique accusé de ne pas prendre au sérieux la «féroce» vague de chaleur

Le météorologue britannique Met Office a publié pour la première fois un avertissement «rouge» pour chaleur extrême lundi et mardi. (AFP).
Le météorologue britannique Met Office a publié pour la première fois un avertissement «rouge» pour chaleur extrême lundi et mardi. (AFP).
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

Le gouvernement britannique accusé de ne pas prendre au sérieux la «féroce» vague de chaleur

  • Le météorologue britannique Met Office a publié pour la première fois un avertissement «rouge» pour chaleur extrême lundi et mardi
  • Les services d'ambulance sont en état de crise et des écoles ont déjà annoncé qu'elles resteraient fermées

LONDRES : Le gouvernement britannique a été accusé dimanche de ne pas prendre au sérieux la vague de chaleur qui va s'abattre lundi sur le Royaume-Uni alors que les prévisionnistes estiment qu'il pourrait y avoir des morts.

Samedi, le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson a raté une réunion de crise à Downing Street, occupé à faire ses adieux à des amis dans sa maison de campagne de Chequers au nord-ouest de Londres.

Et dimanche, son adjoint Dominic Raab a semblé se réjouir que les températures puissent dépasser pour la première fois les 40 degrés en Angleterre.

"Bien sûr il a des conseils qui relèvent du bon sens - s'hydrater, éviter le soleil aux heures les plus chaudes et mettre de la crème solaire, ce genre de choses", a-t-il dit sur Sky News.

Mais "nous devrions profiter du soleil", a-t-il ajouté assurant que le pays était assez résilient pour faire face à la chaleur et qu'il n'y avait pas de raison que les écoles ferment.

Ces commentaires ont fait grincer des dents chez les professionnels de santé et les météorologues.

"Il ne s'agit pas d'une belle journée ensoleillée où l'on peut mettre un peu de crème solaire, sortir et aller nager ou manger dehors", a prévenu Tracy Nicholls, responsable au College of Paramedics.

"Il s'agit d'une chaleur sévère qui pourrait, en fait, aboutir à des morts car elle est trop féroce", a-t-elle ajouté. "Nous ne sommes pas équipés pour ce genre de chaleur dans ce pays."

Le ministre des Transports Kit Malthouse a lui mis en garde contre des "perturbations significatives" dans les transports, tandis que le maire de Londres Sadiq Khan a conseillé de ne prendre les transports en commun qu'en cas de "nécessité absolue".

Le météorologue britannique Met Office a publié pour la première fois un avertissement "rouge" pour chaleur extrême lundi et mardi, soulignant qu'il y avait un "risque pour la vie".

Les températures pourraient dépasser les 40 degrés à Londres, une première dans le pays. Le record absolu enregistré au Royaume-Uni remonte au 25 juillet 2019, quand le mercure avait pointé à 38,7 degrés à Cambridge, dans l'est de l'Angleterre.

Les services d'ambulance sont en état de crise et des écoles ont déjà annoncé qu'elles resteraient fermées.

Le Met Office a attribué cette vague de chaleur au réchauffement climatique.

La multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.


Grèce: amélioration sur le front des incendies, à Patras notamment

A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé. (AFP)
A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé. (AFP)
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  • La situation à Patras (ouest), le principal port grec vers l'Italie, s'est beaucoup améliorée après une lutte contre les flammes toute la nuit, a déclaré le porte-parole des pompiers, Vassilis Vathrakogiannis, à la télévision
  • A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé

ATHENES: Les pompiers en Grèce ont réussi jeudi à circonscrire un grand incendie de forêt qui menaçait Patras, la troisième plus grande ville du pays, tandis que des bombardiers d'eau luttaient contre des feux sur trois autres fronts.

La situation à Patras (ouest), le principal port grec vers l'Italie, s'est beaucoup améliorée après une lutte contre les flammes toute la nuit, a déclaré le porte-parole des pompiers, Vassilis Vathrakogiannis, à la télévision.

A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé.

Mercredi, un hôpital pour enfants et une maison de retraite avaient été évacués alors que l'incendie s'était dangereusement rapproché de la ville.

D'autres incendies importants sévissaient jeudi sur l'île ionienne de Zante (ouest), l'île égéenne de Chios (est) et près de la ville occidentale de Preveza, a déclaré le porte-parole.

Environ 600 équipes au sol et près de 30 avions bombardiers d'eau étaient déployés dès l'aube sur tous les sites.

La diminution de l'intensité du vent a favorisé les efforts de lutte contre les incendies.

La Grèce a connu depuis juin plusieurs grands incendies de forêt ayant détruit plus de 20.000 hectares. Les feux ont été favorisés par des températures très élevées, que les scientifiques attribuent à l'aggravation du changement climatique induit par l'homme.


Avant le sommet Trump-Poutine, pression diplomatique européenne et poussée militaire russe

Cette combinaison de photos créées le 8 août 2025 montre le président russe Vladimir Poutine (à gauche) prononçant un discours lors d'un événement marquant le 1160e anniversaire de la création de l'État russe à Veliky Novgorod le 21 septembre 2022, et le président élu des États-Unis Donald Trump regardant pendant une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Cette combinaison de photos créées le 8 août 2025 montre le président russe Vladimir Poutine (à gauche) prononçant un discours lors d'un événement marquant le 1160e anniversaire de la création de l'État russe à Veliky Novgorod le 21 septembre 2022, et le président élu des États-Unis Donald Trump regardant pendant une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Trump prévient qu’il n’y aura « aucune seconde rencontre » avec Poutine si les discussions tournent mal, mais envisage un sommet tripartite avec Zelensky en cas d’accord
  • Pendant que Moscou avance sur le terrain, Kiev et les Européens intensifient la pression diplomatique avant la réunion cruciale de vendredi

WASHINGTON: Pression diplomatique des Européens et de Volodymyr Zelensky, poussée militaire en Ukraine de la Russie: chaque camp cherche à affirmer sa position avant la réunion vendredi en Alaska de Vladimir Poutine et de Donald Trump.

Le président américain, qui a dit vouloir "tâter le terrain" avec son homologue russe, a jugé mercredi que deux issues étaient possibles.

Si l'entretien se passe bien, il débouchera "presque immédiatement" sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre un terme à la guerre déclenchée en février 2022 par l'invasion russe.

Mais si sa première réunion en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a assuré qu'il n'y aurait pas de "seconde rencontre" pour mettre fin au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Piqué à vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a assuré que la Russie ferait face à des "conséquences très graves" si elle n'acceptait pas de mettre fin à la guerre.

Mais il n'a pas précisé cette menace, qui n'est d'ailleurs pas la première du genre.

Donald Trump doit prendre la parole jeudi dans le Bureau ovale, mais la Maison Blanche n'a pas précisé l'objet de son allocution.

Mercredi, dans les rues du centre-ville d'Anchorage, pas de rues bouclées, de quartiers barricadés, ni même de présence policière visible.

Rien ne laisse deviner, à première vue, que se prépare cette réunion de la plus haute importance.

Mais à l'aéroport, les journalistes encombrés de caméras se mêlent aux touristes chargés de cannes à pêche. Les hôtels affichent complets, les loueurs de voiture sont dévalisés.

Les deux dirigeants se rencontreront sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, dont l'importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide.

- "Très bon appel" -

Pour permettre la venue de la délégation russe, le Trésor américain a décidé vendredi de suspendre temporairement des sanctions prises contre Vladimir Poutine et plusieurs hauts responsables depuis le début de la guerre en Ukraine.

Jusqu'au bout, chaque partie s'efforce de consolider sa position: sur le front pour les Russes, par la voie diplomatique pour Kiev et les Européens.

Donald Trump a assuré avoir eu un "très bon appel" mercredi avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'Otan.

"Nous espérons que le thème central de la réunion" vendredi sera "un cessez-le-feu immédiat", a  déclaré Volodymyr Zelensky.

Il redoute que le sommet entre les présidents russe et américain n'aille plus loin, esquissant un règlement à long terme du conflit au détriment de son pays.

Les Européens se sont donc efforcés mercredi d'influencer l'état d'esprit dans lequel Donald Trump, dirigeant au tempérament volatil, aborde la réunion.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a évoqué une chance "réelle" de cessez-le-feu.

Vladimir Poutine se prépare lui à faire la traversée jusqu'en Alaska sur fond de progression accélérée des forces russes en territoire ukrainien.

Les troupes russes ont dit avoir conquis plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n'était plus arrivé depuis fin mai 2024.

- "Echanges de territoires" -

Signe de la dégradation de la situation, l'Ukraine a ordonné mercredi l'évacuation de familles dans une dizaine de localités dans l'est.

Au moins trois personnes ont été tuées dans des tirs d'artillerie et des raids de drones russes dans la région de Kherson (sud) tôt mercredi, d'après les autorités régionales.

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Pour Kiev, ces exigences sont inaceptables.

Donald Trump a prédit "des échanges de territoires", à un moment où les soldats russes occupent environ 20% de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky a exclu tout retrait de zones de l'est de l'Ukraine dans le cadre d'un accord de paix.

Pour le chancelier allemand Friedrich Merz, l'Ukraine "est prête à discuter de questions territoriales" mais pas d'"une reconnaissance légale" de l'occupation par la Russie de certaines parties de son territoire.

"Les questions territoriales (...) ne seront négociées que par le président ukrainien", a de son côté martelé Emmanuel Macron.

Moscou de son côté a jugé "insignifiantes" ces consultations entre Américains et Européens.


Berlin, Londres et Paris prêts à réimposer des sanctions contre l'Iran

Un drapeau iranien flotte devant le consulat iranien, où des diplomates iraniens rencontrent leurs homologues allemands, britanniques et français pour de nouvelles négociations sur le nucléaire, alors que les trois puissances européennes pourraient déclencher les sanctions « snapback » prévues dans l'accord de 2015, à Istanbul, en Turquie, le 25 juillet 2025. (AFP)
Un drapeau iranien flotte devant le consulat iranien, où des diplomates iraniens rencontrent leurs homologues allemands, britanniques et français pour de nouvelles négociations sur le nucléaire, alors que les trois puissances européennes pourraient déclencher les sanctions « snapback » prévues dans l'accord de 2015, à Istanbul, en Turquie, le 25 juillet 2025. (AFP)
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  • Le texte est devenu caduc lorsque Washington a décidé de se retirer unilatéralement du traité sous la première présidence de Donald Trump, et Téhéran s'est affranchi des engagements pris
  • Depuis, les Occidentaux tentent de renégocier un traité encadrant le programme nucléaire alors qu'ils suspectent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce que les autorités iraniennes réfutent

PARIS: L'Allemagne, le Royaume Uni et la France sont prêts à déclencher le mécanisme de réimposition de sanctions contre l'Iran si aucune solution négociée n'est trouvée sur le programme nucléaire iranien d'ici fin août.

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et au Conseil de sécurité, obtenue par l'AFP et confirmant une information du quotidien Financial Times, les trois ministres des Affaires étrangères soulignent avoir "clairement indiqué que si l'Iran ne souhaite pas parvenir à une solution diplomatique avant fin août 2025, ou ne saisit pas l'opportunité d'une prolongation", ils sont "prêts à déclencher le mécanisme" permettant de rétablir l'ensemble des sanctions internationales à l'encontre de Téhéran.

Le trio européen Allemagne, France, Royaume-Uni -- connu sous le nom E3 -- fait partie des puissances mondiales, avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis, qui avaient négocié l'accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales.

Le texte est devenu caduc lorsque Washington a décidé de se retirer unilatéralement du traité sous la première présidence de Donald Trump, et Téhéran s'est affranchi des engagements pris.

Depuis, les Occidentaux tentent de renégocier un traité encadrant le programme nucléaire alors qu'ils suspectent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce que les autorités iraniennes réfutent.

Dans leur courrier adressé mardi à l'ONU, le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul, ses homologues français Jean-Noël Barrot et britannique David Lammy se disent "pleinement engagés en faveur d'une résolution diplomatique de la crise provoquée par le programme nucléaire iranien et poursuivront leurs échanges en vue de parvenir à une solution négociée".

Mais ils font aussi une liste "non exhaustive" des engagements nucléaires pris dans le cadre de l'accord qui avait été signé en 2015 que "l'Iran n'a pas respectés", dénonçant en particulier l'accumulation d'un stock total d'uranium enrichi, "plus de 40 fois" supérieur à la limite fixée par le traité.

"Préoccupant" 

"Depuis 2019, l'Iran s'est délibérément et publiquement écarté de ses engagements (...) comme en témoignent plus de 60 rapports de l'AIEA sur six ans", écrivent-ils. "Le non-respect par l'Iran de ses engagements (...) est aussi flagrant que préoccupant".

Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord de 2015.

Cette lettre intervient alors que l'échéance -- fin août -- pour enclencher le mécanisme de retour des sanctions internationales approche.

Elle est ausi envoyée alors que l'avancement du programme nucléaire iranien fait l'objet de nombreuses spéculations depuis les frappes israéliennes et américaines en juin.

La guerre des douze jours avait mis un coup d'arrêt aux négociations entamées entre Téhéran et Washington d'une part et aux discussions avec le E3 d'autre part.

En outre, l'Iran avait suspendu sa coopération, déjà limitée, avec l'AIEA.

Le 25 juillet, les émissaires français, britanniques et allemands ont toutefois repris langue avec leurs homologues iraniens lors d'une réunion à Istanbul sans résultat tangible.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi avait annoncé qu'un directeur général adjoint de l'agence était attendu lundi à Téhéran pour discuter d'un nouveau cadre de coopération pour les inspections des sites iraniens.

S'agissant des sanctions, il avait affirmé le 20 juillet que le E3 n'avait pas de légitimité à réenclencher le mécanisme de sanctions, également dans un courrier adressé à l'ONU.

Les trois ministres répondent dans leur lettre que ces affirmations sont "infondées".

Les trois pays, en tant que participants au traité de 2015 connu sous l'acronyme JCPOA, "seraient clairement et sans ambiguïté juridiquement fondés à utiliser les dispositions pertinentes de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies pour déclencher le mécanisme", préviennent-ils.

Lors de négociations en Turquie le mois dernier, les E3 avaient évoqué la possibilité de repousser la date limite de fin août si Téhéran acceptait de reprendre les négociations avec les États-Unis et la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Mais, le E3 fait le constat que leur offre de prolongation est restée sans réponse de la part de l'Iran.