Les mesures pour le pouvoir d'achat aux mains de l'Assemblée, gauche et RN dans la mêlée

Le gouvernement a tenté de quadriller le débat lundi à l'Assemblée sur son paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat, tandis que gauche et RN s'affrontaient sur les hausses de salaires (Photo, AFP).
Le gouvernement a tenté de quadriller le débat lundi à l'Assemblée sur son paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat, tandis que gauche et RN s'affrontaient sur les hausses de salaires (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 19 juillet 2022

Les mesures pour le pouvoir d'achat aux mains de l'Assemblée, gauche et RN dans la mêlée

  • Au bout de quatre heures trente d'échanges dans l'après-midi puis dans la nuit, les députés ne sont pas venus à bout de l'article 1 du premier projet de loi
  • L'alliance de gauche Nupes n'a eu de cesse de critiquer des primes d'«enfumage» venant «se substituer aux salaires», ce que la majorité récuse

PARIS: Oui aux compromis, non à la "surenchère": le gouvernement a tenté de quadriller le débat lundi à l'Assemblée sur son paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat, tandis que gauche et RN s'affrontaient sur les hausses de salaires.

Au bout de quatre heures trente d'échanges dans l'après-midi puis dans la nuit, les députés ne sont pas venus à bout de l'article 1 du premier projet de loi, qui prévoit la poursuite de la "prime Macron", prime exceptionnelle défiscalisée et désocialisée pour les salariés.

L'alliance de gauche Nupes n'a eu de cesse de critiquer des primes d'"enfumage" venant "se substituer aux salaires", ce que la majorité récuse. Surtout, les insoumis s'en sont pris aux "bons alliés de la macronie", à savoir selon eux les députés RN qui cherchaient à amender ou élargir la prime, et non à s'y opposer.

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen avait appelé peu auparavant les oppositions à "travailler ensemble pour imposer des compromis à Emmanuel Macron". Fin de non-recevoir donc à ce stade.

"Je tends la main pour faire baisser le prix du carburant et du chauffage, pour augmenter les salaires réels" et encore faire baisser la TVA, avait pourtant plaidé Mme Le Pen, avertissant que le gouvernement devait "sortir des postures et du sectarisme, faute de quoi il [serait] sévèrement jugé par les Français".

Alors que les macronistes ne disposent que d'une majorité relative, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait lui souhaité "avancer de la manière la plus constructive possible", mais averti qu'il ne rentrerait "pas dans une logique de surenchère", 20 milliards d'aides étant déjà sur la table.

"Le compromis ne s'achète pas à coup de milliards", avait encore lancé M. Le Maire devant un hémicycle bien fourni.

Promesse de campagne, le projet de loi de 20 articles "portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat" est soumis en première lecture jusqu'à jeudi, avec encore près de 500 amendements à discuter. Les députés enchaîneront avec l'examen du projet de budget rectificatif pour 2022 qui doit permettre de financer et compléter ces mesures.

Parmi les principales figurent la revalorisation anticipée de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales, l'augmentation de 3,5% du traitement des agents publics, un chèque alimentaire sous conditions de ressources de 100 euros, auquel s'ajouteront 50 euros par enfant.

On y trouve également la prolongation de la remise carburant de 18 centimes et du bouclier tarifaire sur l'énergie, et la suppression de la redevance audiovisuelle.

«Urgence sociale»

La gauche a étrillé un paquet de mesures "au goût de trop peu" (PCF). C'est "quelques miettes et beaucoup de carbone", d'après l'écologiste Sandrine Rousseau.

Ces députés vont décliner en amendements leur propre texte "d'urgence sociale" avec hausse du Smic à 1.500 euros ou taxation des "superprofits" des grands groupes.

Pour les LR, "le mécontentement et l’incompréhension sont là" et "vous fracturez la société" en accordant des chèques à certains, a accusé leur orateur Thibault Bazin à l'adresse de l'exécutif. Son groupe pousse notamment pour une "baisse du prix du carburant à 1,5 euro par litre".

Alors que l'inflation s'établit à 5,8% sur un an en juin, "le plus dur, nous y sommes pour quelques mois encore", a admis M. Le Maire.

"Aucun groupe, aucun parti politique, aucun député n'a intérêt à dire à la fin de la semaine que ce texte n'est pas adopté", sinon "ça veut dire que le pouvoir d'achat des Français ne sera pas protégé", selon la présidente des députés LREM Aurore Bergé.

Pas de "démagogie" mais du "sérieux budgétaire", avait aussi mis en garde le chef de l’État dans son interview du 14-Juillet, voulant croire "à l'esprit de responsabilité des forces politiques à l'Assemblée".

Le groupe RN a déjà prévu de soutenir ce texte "urgent", certains Nupes considèrent que "c'est mieux que rien" et la droite promet d'être "exigeante" sur le financement.

M. Le Maire a tendu la main aux LR en se disant ouvert à une défiscalisation des heures supplémentaires plus poussée - comme voté en commission - et à élargir l'indemnisation de ceux qui utilisent leur véhicule pour aller travailler.

L'adoption définitive du paquet pouvoir d'achat, à l'issue d'une navette avec le Sénat, est programmée au 7 août, si le plan du gouvernement se déroule comme prévu.

Durant la semaine écoulée, il a subi un premier revers avec le projet de loi sanitaire, amputé d'un article-clé sur le possible retour d'un passe sanitaire anti-Covid pour les entrées dans l'Hexagone.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

Short Url
  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Short Url
  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.