Abou Dhabi dit «aider» la France dans l'affaire du trafic d'antiquités

Né d'un accord intergouvernemental signé en 2007 entre les Emirats Arabes Unis et la France, le Louvre Abu Dhabi est lié à l'établissement français mais dépend des autorités locales de la capitale du pays du Golfe. (Photo fournie)
Né d'un accord intergouvernemental signé en 2007 entre les Emirats Arabes Unis et la France, le Louvre Abu Dhabi est lié à l'établissement français mais dépend des autorités locales de la capitale du pays du Golfe. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Abou Dhabi dit «aider» la France dans l'affaire du trafic d'antiquités

  • Pour Noura Al-Kaabi, le Louvre Abu Dhabi est «un investissement en capital dans les personnes». «A l'avenir, j'aimerais voir le (premier) directeur émirati du Louvre» à Abou Dhabi
  • Fin mai, le musée du Louvre et le Louvre Abu Dhabi se sont constitués partie civile dans l'enquête sur un trafic d'antiquités pillées au Proche et Moyen-Orient

PARIS: Abritant la seule antenne étrangère du Louvre dans leur capitale Abou Dhabi, les Emirats arabes unis apportent leur "aide" à l'enquête sur un trafic d'antiquités impliquant le célèbre musée parisien, a déclaré leur ministre de la Culture dans une interview à l'AFP.

Fin mai, le musée du Louvre et le Louvre Abu Dhabi se sont constitués partie civile dans l'enquête sur un trafic d'antiquités pillées au Proche et Moyen-Orient, dans laquelle a été inculpé l'ex-président du plus grand musée du monde, Jean-Luc Martinez, qui conteste les faits.

"Nous avons une relation très transparente et constructive avec nos homologues français", a dit la ministre émiratie de la Culture, Noura Al-Kaabi, en marge de la visite à Paris cette semaine du président du riche Etat du Golfe, Mohammed ben Zayed.

"S'agissant de cette regrettable affaire de trafic, nous aidons à faire progresser l'enquête, en nous assurant qu'elle progresse franchement", a assuré la ministre émiratie dans une prise de parole rare sur le sujet pour un haut responsable de ce pays.

L'enquête parisienne cherche à établir si, parmi des centaines de pièces pillées pendant les soulèvements populaires des Printemps arabes qui ont balayé la région en 2011, certaines ont été acquises par le Louvre Abu Dhabi.

Le pillage d'antiquités dans des pays en guerre ou en proie à l'instabilité politique comme la Syrie, l'Irak ou l'Egypte, a été massif depuis cette période, estiment des spécialistes.

«Question très sérieuse»

En France, une enquête préliminaire, confiée à l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, avait été discrètement ouverte en juillet 2018, deux ans après l'achat par le Louvre Abu Dhabi de cinq pièces égyptiennes parmi lesquelles une stèle rare en granit rose représentant le pharaon Toutankhamon.

Né d'un accord intergouvernemental signé en 2007 entre les Emirats Arabes Unis et la France, le Louvre Abu Dhabi est lié à l'établissement français mais dépend des autorités locales de la capitale du pays du Golfe. L'établissement, conçu par l'architecte français Jean Nouvel, avait été inauguré en grande pompe en 2017 par le président Emmanuel Macron.

Inculpé de "complicité d'escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit", Jean-Luc Martinez est accusé par la justice française d'avoir fermé les yeux sur les faux certificats d'origine des pièces égyptiennes.

Pour les Emirats arabes unis, qui ont investi des milliards dans la culture pour développer leur "soft power", il est "crucial que la provenance (des antiquités) soit claire", a souligné Noura Al-Kaabi, parlant d'une "une question très sérieuse".

"La légalité est une chose que nous prenons très au sérieux", a fait valoir la ministre, assurant que son pays "soutenait" l'enquête en France et allait "en respecter l'issue".

«Investissement»

Selon Noura Al-Kaabi, l'affaire en cours ne doit pas faire oublier que le Louvre Abu Dhabi est une "success story" qui a contribué au "développement" des relations entre la France et les Emirats arabes unis, pays de 10 millions d'habitants, dont environ 90% d'étrangers, incluant la plus grande communauté française et francophone dans le Golfe.

Les relations entre les deux pays se sont considérablement développées ces dernières années, notamment dans les domaines économique et militaire. La visite d'Etat cette semaine a abouti notamment à un accord de partenariat sur la coopération énergétique, alors que Paris cherche des alternatives aux hydrocarbures russes.

"Il est vrai que nous avons des liens politiques et économiques, mais notre coopération culturelle représente notre plus grande collaboration et cela reflète la qualité de ce partenariat stratégique", a estimé le président émirati lors d'un dîner d'Etat avec son homologue français.

Pour Noura Al-Kaabi, le Louvre Abu Dhabi est "un investissement en capital dans les personnes". "A l'avenir, j'aimerais voir le (premier) directeur émirati du Louvre" à Abou Dhabi, poste actuellement occupé par le Français Manuel Rabaté.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.