Siham et Sarah Albinali, les sœurs saoudiennes qui redéfinissent la mode contemporaine

Photo de campagne de la collection Lurline 04 (Direction artistique et stylisme, Jamie-Maree Shipton, photographie Ladislav Kyllar. @lurlineofficial.com)
Photo de campagne de la collection Lurline 04 (Direction artistique et stylisme, Jamie-Maree Shipton, photographie Ladislav Kyllar. @lurlineofficial.com)
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

Siham et Sarah Albinali, les sœurs saoudiennes qui redéfinissent la mode contemporaine

  • Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali sont sélectionnées par le prix Fashion Trust Arabia dans la catégorie prêt-à-porter
  • Leur marque, Lurline, se définit comme anti fast-fashion et le prouve à travers des vêtements de haute qualité réalisés dans le respect des pratiques équitables

RIADH : En décembre 2020, leur marque de prêt-à-porter Lurline se distinguait deuxième finaliste du Vogue Fashion Prize soutenu par Neom. Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali recevaient une bourse de 25 000 dollars américains pour développer leur entreprise de prêt-à-porter. Le lundi 11 juillet 2022, le prix Fashion Trust Arabia, doté d’une enveloppe de 100 000 dollars et d’un programme de mentorat, les sélectionnait dans la catégorie prêt-à-porter parmi ses 24 finalistes choisis entre 900 candidats. Ce prix est divisé en cinq catégories : Prêt-à-porter, tenue de soirée, accessoires, bijoux et pays invité (cette année, la Turquie). Quatre finalistes sont retenus dans chaque section, le prix étant attribué à un seul gagnant par groupe thématique. Co-fondé en 2018, sous la présidence honoraire de Cheikha Moza du Qatar, par Cheikha Al-Mayassa du Qatar et la Libanaise Tania Farès, créatrice du Fashion Trust, fondation à but non-lucratif affiliée au British Fashion Council, Fashion Trust Arabia décerne ses prix à la fin du mois d’octobre de chaque année. Le jury est composé de célébrités de l’industrie de la mode.

Une esthétique gothique tempérée, teintée d’humour noir

 Elles voulaient exprimer la force et l’audace des femmes à travers le vêtement. En 2018, les sœurs saoudiennes Sarah et Siham Albinali fondaient Lurline, une marque de mode dont le nom évoque la Lorelei et la puissance de séduction des sirènes.  Les vêtements qu’elles créent s’inscrivent dans une esthétique gothique tempérée, teintée d’humour noir, et expriment leur désir de renforcer le sens de ce que c'est qu'être une femme dans le monde d'aujourd'hui en défendant un point de vue féminin audacieux à travers des pièces intemporelles.

La marque Lurline combine des techniques classiques et modernes pour livrer des créations singulières.  Tout en se faisant fort de n’employer que les tissus les plus raffinés et ne recourir qu’à un savoir-faire de haut vol, les sœurs Albinali sont sans cesse à la recherche de techniques de création nouvelles et innovantes. Elles s'efforcent également de s'engager sur la voie de la durabilité et d'apporter un sens fort à l’identité de la femme Lurline.

« Nous proposons des pièces de prêt-à-porter de luxe et de couture sur commande, en mettant l'accent sur une approche globale du vestiaire féminin. Tout est fabriqué avec un grand souci du détail et brouille souvent les frontières entre la couture et le prêt-à-porter » expliquent-elles.

Une mode durable à empreinte carbone minimalisée

Engagée à produire une mode plus durable et plus consciente de l'environnement, tout en réfléchissant à des façons innovantes de concevoir et de créer, la marque Lurline se définit comme anti fast-fashion et le prouve à travers des vêtements de haute qualité réalisés dans le respect des pratiques équitables et d’une politique orientée vers la préservation des ressources et la protection de la planète.  

« Nous utilisons des tissus de stock lorsque cela est possible, dans le but de réduire les déchets », affirment les sœurs Albinali qui déclarent aussi utiliser des tissus en polyester recyclé et autres mélanges dans leurs collections. « Nous n’hésitons pas à réutiliser des tissus de surplus des saisons précédentes et réfléchissons à des moyens innovants de les recycler dans nos prochaines collections, toujours pour limiter les déchets », expliquent les deux créatrices qui n’emploient, par ailleurs, dans leurs accessoires, que des cuirs certifiés issus de l'industrie de la viande, mais également de faux cuirs et de fausses fourrures. « Nous faisons des efforts conscients pour utiliser des tissus synthétiques et moins toxiques et respectueux de l'environnement dans nos collections », insistent-elles.

Toujours dans la même logique, leurs emballages sont fabriqués à partir de matériaux recyclés tels que les gobelets jetables, dans le but de minimiser l’empreinte carbone de leur marque. Et pour leurs envois de colis, elles restent fidèles à DHL en raison des efforts de l’entreprise de messagerie en vue de réduire à zéro toutes les émissions de carbone liées à sa logistique d’ici 2050.

S’appuyant sur le proverbe chinois qui dit que "Le meilleur moment pour planter un arbre, c'était il y a 20 ans, et le meilleur moment suivant, c'est aujourd'hui" les sœurs Albinali plantent un arbre au Moyen-Orient pour chaque envoi enregistré en ligne, dans le but de lutter contre la déforestation et de participer à l'initiative "Make Saudi Green" et de compenser l'empreinte carbone des envois effectués. « C'est notre façon de rendre service à l'environnement » disent-elles, collaborant à cet effet avec Nabatik, la première pépinière d'Arabie saoudite.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.