Liban: Une foule en colère manifeste contre l'arrestation de l'archevêque El-Hajj

Le patriarche maronite libanais, Bechara Boutros el-Raï, s'est exprimé sur la convocation et la détention de l'archevêque Moussa el-Hajj, à Dimane, au Liban, le 24 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le patriarche maronite libanais, Bechara Boutros el-Raï, s'est exprimé sur la convocation et la détention de l'archevêque Moussa el-Hajj, à Dimane, au Liban, le 24 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 juillet 2022

Liban: Une foule en colère manifeste contre l'arrestation de l'archevêque El-Hajj

  • Le patriarche maronite El-Raï a appelé à la formation immédiate d'un nouveau gouvernement et à l'élection d'un nouveau président
  • L'évêque Moussa el-Hajj a été arrêté au point de passage d'Al-Naqoura entre le Liban et Israël

BEYROUTH : Le patriarche Bechara Boutros El-Raï a exprimé la consternation accrue de l'Église à la suite de l'arrestation d'un haut responsable religieux maronite libanais. 

Cette décision « constitue délibérément une attaque contre le patriarcat maronite et ses pouvoirs », a déclaré El-Raï dimanche à une foule de manifestants rassemblés dans la cour de l'église, dans la résidence du patriarche à Dimane.

Mgr Moussa el-Hajj, archevêque de l'archidiocèse maronite d'Haïfa et vicaire patriarcal pour Jérusalem, les territoires palestiniens et les territoires du Royaume hachémite de Jordanie, a été arrêté au point de passage d'Al-Naqoura, entre le Liban et Israël, après une visite à sa paroisse dans les territoires saints.

L'évêque El-Hajj a été soumis à un long interrogatoire par lesservices de la Sûreté générale, conformément à un ordre judiciaire.

Les médicaments, l'aide et les sommes d'argent qu'il a reçus de Libanais ayant fui en Israël, il y a 22 ans pour les remettre à leurs familles au Liban ont été saisis.

Il a également fait l'objet d'une interdiction de voyager et a été renvoyé devant le tribunal militaire.

El-Raï a affirmé que «ce à quoi l'évêque Moussa el-Hajj a été confronté a porté atteinte à la dignité de l'Église ».

El-Raï a déclaré qu'il n'était pas permis de poursuivre un évêque sans en référer à son autorité hiérarchique, à savoir le patriarcat.

« Nous rejetons ces actions aux implications politiques et nous demandons que les biens saisis de l'évêque, y compris son passeport, son téléphone portable, l'aide, l'argent et les médicaments, lui soient rendus, car les Libanais des terres saintes occupées lui ont confié le soin de délivrer cette aide à leurs familles au Liban, toutes sectes confondues », a-t-il déclaré.

«C'est ce que les évêques maronites ont fait pendant des années dans le passé et c'est ce qu'il devrait continuer à faire à l'avenir.»

S'adressant à ceux qui « nuisent au Liban », El-Raï a également déclaré : « Arrêtez de dire que l'aide provenait d'agents et cherchez ces agents ailleurs. Vous savez où ils sont et qui ils sont.»

El-Raï a déclaré que l'évêque El-Hajj « maintient la présence chrétienne, palestinienne et arabe à l'intérieur d'Israël et mérite d'être loué et soutenu au lieu d'attaquer sa dignité et son message honorable ».

Il a par ailleurs déclaré que la présence maronite en Palestine remontait aux premiers temps de l'émergence du peuple de Saint Maron.

Les maronites y ont joué un rôle important qui est salué par ceux des autres sectes, a déclaré El-Raï.

« Le parti dominant au pouvoir tente en vain de transformer l'attaque politique visant l'évêque El-Hajj et portant atteinte à la dignité de l'Église et de ses représentants en une simple affaire judiciaire sans fondement afin de cacher leur culpabilité et d'ajouter des explications et interprétations peu convaincantes », a-t-il indiqué.

« S'il existe une loi qui interdit à quiconque d'apporter de l'aide humanitaire dans le pays, qu'on nous la montre. »

« Il est grand temps de changer cette réalité chargée de haine et d'hostilité. »

El-Raï a affirmé que le Liban « ne peut pas être construit, progresser et s'unifier à travers cette approche qui ne reflète pas les valeurs de son peuple et de son histoire ».

« Ceux qui mettent en œuvre ces politiques et constituent ces dossiers devraient apprendre de leurs prédécesseurs et des expériences qui prouvent que les personnes mauvaises ne peuvent pas faire partie de l'histoire honorable du Liban. »

Dans son sermon, le patriarche maronite a appelé à « la formation d'un nouveau gouvernement le plus tôt possible et à l'élection d'un nouveau président dans les délais constitutionnels ».

Un tonnerre d'applaudissements a été entendu dans la salle de l'église lorsque le patriarche a parlé de la nécessité d'élire un nouveau président, et lorsqu'il a lancé : « Allez chercher ces agents ailleurs. Vous savez où ils sont et qui ils sont.»

El-Raï a déclaré que les lois stipulaient qu'aucun évêque ou prêtre ne devait être poursuivi sans l'autorisation du patriarche. «Ce qui s'est passé constitue une attaque et une insulte contre le patriarcat maronite et contre moi personnellement.»

L'ancien ministre de la Justice Ibrahim Najjar a indiqué que «le Liban a déjà signé le code 1060 émis par les Églises orientales, stipulant que seul le pontife romain a le droit de poursuivre les évêques dans des affaires pénales. Par conséquent, aucune autorité civile ou militaire n'a le droit de poursuivre un évêque dans des affaires pénales».

Ce qui a davantage enragé la communauté chrétienne et provoqué la protestation accrue du patriarche maronite, est la déclaration du Hezbollah exprimée samedi par le chef de son bloc parlementaire, Mohammed Raad.

Il a déclaré: «La collusion avec l'ennemi est une trahison nationale et un crime. Un agent ne représente pas sa secte. Mais lorsque l'agent est puni, il devient un représentant de toute la secte qui se réunit pour le défendre. Quelle est cette ambivalence ?»

Commentant les propos d'El-Raï, le député Nadim Gemayel a déclaré: «Il semble que la collusion avec l'ennemi soit devenue un point de vue. Cela ne s'applique-t-il pas également à ceux qui expriment publiquement leur dévotion à l'Iran et entraînent le Liban dans des conflits qui ne servent que le projet iranien?»

«Cela ne s'applique-t-il pas à ceux qui ont fait transiter clandestinement de la farine et du diesel vers la Syrie?»

Le patriarche El-Raï maintient la neutralité du Liban, un concept rejeté par le Hezbollah et ses alliés.

L'incident de la détention d'El-Hajj a atteint son apogée après qu'El-Raï a souligné la nécessité pour le Liban d'avoir un président neutre.

Une source au sein du patriarcat maronite a déclaré que ce message avait été reçu après la détention et l'interrogatoire de l'évêque El-Hajj.

Toutefois, dans une déclaration publiée par ses évêques, le patriarcat a indiqué qu'il avait deux demandes : la restitution des objets confisqués à l'évêque El-Hajj et la révocation du commissaire du gouvernement sortant auprès du tribunal militaire, Fadi Akiki, sur les ordres duquel l'évêque El-Hajj a été interrogé. 

Akiki est proche du président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Le nombre de Libanais qui ont fui vers Israël en 2000 pendant l'occupation du sud du Liban est estimé à 6 000 personnes.

Des dizaines d'entre eux sont rentrés au Liban dans les années qui ont suivi après avoir été jugés, tandis que des centaines d'entre eux se sont installés aux États-Unis et dans des pays européens où ils vivent actuellement.

Environ 3 000 citoyens libanais sont restés en Israël.

La protestation des chrétiens ne s'est pas limitée à l'Église maronite.

«Tout criminel, voleur et transgresseur de la loi doit être tenu pour responsable et puni. Cependant, ce qui s'est passé avec l'évêque El-Hajj est inacceptable et montre qu'il y a une nouvelle approche sécuritaire et judiciaire menant à de graves répercussions dans tout le pays», a déclaré le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, dans son homélie du dimanche.

«C'est une chose dangereuse et inacceptable et nous espérons que cela ne se reproduira pas.»

Audi a déclaré que si la détention de l'évêque El-Hajj était un «message à l'Église pour la faire taire, alors nous disons que l'Église ne peut pas être intimidée. Elle ne craint que son Dieu, et écoute la voix de la conscience et du devoir».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.