Prêts garantis par l'Etat en France: le moment de vérité approche pour les entreprises

Réunion du Conseil des ministres en présence d'Emmanuel Borne le 21 juillet 2022. (AFP).
Réunion du Conseil des ministres en présence d'Emmanuel Borne le 21 juillet 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 25 juillet 2022

Prêts garantis par l'Etat en France: le moment de vérité approche pour les entreprises

  • Selon la Banque de France, sur les près de 700.000 entreprises ayant souscrit un PGE pour plus de 148 milliards d'euros au total, le taux de défaut pourrait atteindre à peine 3%
  • Dans l'hôtellerie-restauration, où beaucoup d'entreprises ont souscrit des PGE, une entreprise sur quatre affirmait fin juin ne pas être en capacité d'honorer ses remboursements, dans un contexte où l'inflation freine les dépenses des consommateurs

PARIS: Plus de report possible, désormais les entreprises doivent commencer à rembourser les prêts garantis par l'Etat (PGE) contractés pendant la crise sanitaire, et si la plupart parviennent à honorer leurs échéances, la situation est critique pour certaines, contraintes d'appeler leurs banques à la clémence.

"Comment rembourser un PGE qui correspond à 15% de mon chiffre d'affaires quand je fais toujours 20% de chiffre d'affaires en moins qu'avant la crise? Ce n'est pas possible". Patrick Bellity, patron de la fonderie Sifa Technologies, résume le dilemme auquel il est actuellement confronté.

L'entreprise, déjà fragilisée par la crise du diesel de la fin des années 2010, a souscrit mi-2020 un PGE. Le chef d'entreprise a négocié un décalage jusqu'en novembre 2022 de ses premiers remboursements. Et après ? "Je ne sais pas si je pourrai payer car je ne sais pas quel sera mon niveau de commande à l'automne", lâche-t-il.

Selon la Banque de France, sur les près de 700.000 entreprises ayant souscrit un PGE pour plus de 148 milliards d'euros au total, le taux de défaut pourrait atteindre à peine 3%.

"De manière générale, beaucoup d'entreprises ont une capacité d'adaptation assez forte", confirme Virginie Normand, directrice des marchés spécialisés Banque Populaire chez BPCE, qui juge "epsilonesque" le niveau des impayés à ce stade sur les quelque 230.000 PGE accordés par le groupe.

"A quelques exceptions près, les entreprises ont commencé comme prévu à rembourser", confirme-t-on à Bercy, où est piloté le comité de sortie de crise créé mi-2021.

« Plus aucune marge de manoeuvre »

Mais ces statistiques plutôt rassurantes ne doivent pas cacher les difficultés réelles de certaines entreprises.

Comme pour le groupe touristique Pierre et Vacances, contraint à un plan de sauvegarde et qui a vu son PGE converti en capital pour plus de 200 millions d'euros, faisant entrer des créanciers dans l'actionnariat du groupe.

Dans l'hôtellerie-restauration, où beaucoup d'entreprises ont souscrit des PGE, une entreprise sur quatre affirmait fin juin ne pas être en capacité d'honorer ses remboursements, dans un contexte où l'inflation freine les dépenses des consommateurs.

La situation est aussi tendue dans le tourisme où "beaucoup d'entreprises, frappées de plein fouet par la pandémie, ont demandé le maximum autorisé de PGE, soit (un montant correspondant à) 25% du chiffre d'affaires. Le rembourser sur quatre ans c'est vraiment compliqué", s'inquiète Yvon Peltanche, représentant de l'association professionnelle Entreprises du voyage.

Lui-même a souscrit plusieurs PGE pour son réseau d'agences de voyage. Il n'a pas de difficulté à payer à court terme mais n'a "plus aucune marge de manœuvre" si l'activité flanche, comme il le craint déjà avec les perturbations prévues dans le transport aérien cet été.

Dans le textile, le trésorier de la Fédération nationale de l'habillement (FNH) Stéphane Rodier explique à l'AFP avoir eu "des retours pas très heureux de la part de cabinets comptables, dans la mesure où les PGE sont désormais à rembourser non pas sur 6 ans mais sur 4 ans (du fait du report de deux ans pour les premières échéances), avec parfois une activité un peu moins forte".

Restructurer

Les entreprises en difficulté peuvent demander à restructurer leur PGE en passant par la médiation du crédit, via un dispositif spécifique négocié entre l'Etat et les banques, qui permet notamment d'allonger la durée de remboursement jusqu'à 10 ans.

Pour l'instant, seuls 300 dossiers ont été traités par la médiation du crédit, un chiffre "très bas", signe que la situation financière des entreprises reste positive, selon le médiateur Frédéric Visnovsky.

Beaucoup d'entreprises ignorent toutefois l'existence de ce dispositif d'échelonnement sur 10 ans, et beaucoup d'autres le boudent parce qu'il dégrade leur notation et complique leur financement.

"J’ai commencé à m’inquiéter début 2022 parce que la trésorerie repartait assez doucement. Je me suis dit : +Je vais aller négocier avec mes banquiers+. Ils m'ont dit +Très bien, mais sache que ça va être difficile pour toi de te financer pour les 3 à 5 prochaines années+", raconte Jean Valfort, à la tête de Panorama Group, propriétaire de cinq restaurants et de marques de cuisines virtuelles, qui a contracté un PGE d'1,5 million d'euros.

"Quand vous êtes en défaut, les assureurs-crédit se désengagent, ce qui fait que vous devez payer tout de suite vos fournisseurs, et ça ne fait qu'aggraver la situation", avance aussi François Asselin, président de la CPME, qui estime que les entreprises auront tendance à "préférer les procédures collectives qui gèlent les créances" (plan de sauvegarde, redressement judiciaire, liquidation...)

"On est conscient de cette difficulté, mais le PGE est un crédit bancaire, donc les banques appliquent des règles", fixées au niveau européen, répond-on à Bercy.

S'il n'y a pas le feu aujourd'hui, la dégradation des perspectives économiques pour les mois à venir inquiète. "On commence à voir des signes d'effritement des carnets de commande" des entreprises et, "si l'activité s'effrite, ça peut être compliqué", prévient François Asselin.

La Banque de France, dont dépend la médiation du crédit, pourrait d'ailleurs prochainement revoir à la hausse ses prévisions sur le nombre d'entreprises incapables de rembourser leur PGE, reconnait Frédéric Visnovsky.


Le festival du shopping dynamise l’économie et le tourisme à Asir

Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
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  • Son attrait large souligne le rôle clé du festival dans la stimulation de l’activité économique et de la demande locale
  • Le festival propose des programmes de formation ciblés pour les jeunes de la région, développant leurs compétences et fournissant des talents locaux qualifiés au marché du travail

​​​​​​RIYAD : La 26e édition du Festival du shopping d’Abha constitue un pilier économique majeur de la saison estivale à Asir, attirant des visiteurs venus de toutes parts grâce à une offre variée mêlant commerce, culture et divertissement.

Son fort pouvoir d’attraction souligne l’importance du festival dans la dynamisation de l’activité économique et de la consommation locale, rapporte mercredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le festival offre également des programmes de formation ciblés à destination des jeunes de la région, permettant de développer leurs compétences et de fournir au marché du travail des talents locaux qualifiés.

Il comprend cinq halls commerciaux présentant une large gamme de produits, allant des articles ménagers aux vêtements, parfums, confiseries et autres produits essentiels.

Au-delà du commerce, le festival favorise aussi le tourisme dans la région d’Asir, en associant activité économique et richesse culturelle.

Les visiteurs peuvent profiter des séances de shopping tout en assistant à des spectacles artistiques et folkloriques, des soirées culturelles, des animations et un parc d’attractions dynamique.

Ces activités renforcent l’attractivité touristique de la région, incitant à des séjours plus longs et à une hausse des dépenses, selon la SPA.

Ce dynamisme crée un cercle économique vertueux qui bénéficie à l’hébergement, à la restauration et aux transports, tout en préparant le terrain pour de nouveaux investissements dans les infrastructures touristiques et commerciales.

Des pavillons représentant l’Inde, la Chine, les Philippines, le Maroc, le Pakistan, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, le Kenya et le Sénégal enrichissent l’expérience des visiteurs, ajoutant une touche internationale aux marchés et produits exposés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com