Le gaz et la consommation inquiètent les marchés

Des gens marchent devant un magasin Walmart à Washington (Photo, AFP).
Des gens marchent devant un magasin Walmart à Washington (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 27 juillet 2022

Le gaz et la consommation inquiètent les marchés

  • Le cours du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, s'est envolé
  • Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance

NEW YORK: Les marchés boursiers mondiaux ont reculé mardi, inquiets pour l'approvisionnement en gaz de l'Europe et les conséquences de l'inflation sur les économies occidentales en pleine période de résultats d'entreprises.

Wall Street a terminé en nette baisse : le Dow Jones s'est replié de 0,71%, le S&P 500 de 1,15% et le Nasdaq de 1,87%, s'inquiétant de l'impact de l'inflation sur la consommation après les avertissements de Walmart, le plus grand distributeur du pays.

Parmi les Bourses européennes, Francfort, sensible aux nouvelles sur l'approvisionnement en gaz, a perdu 0,85%, Milan 1,04%, Paris 0,42% et Londres a fini à l'équilibre.

Le cours du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, s'est envolé à 202,45 euros le mégawattheure (MWh), 26 dollars de plus que la veille, son plus haut niveau depuis le record historique de mars.

Gazprom a annoncé lundi qu'il réduirait dès mercredi drastiquement ses livraisons de gaz à l'Europe, à environ 20% des capacités du gazoduc Nord Stream, contre quelque 40% actuellement, nouvel épisode des tensions entre la Russie et l'Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Signe de l'inquiétude pour l'économie européenne face à une pénurie de gaz, l'euro chutait de 0,96% à 1,0122 dollar vers 19H15 GMT.

Et "la faiblesse de l'euro pourrait s'accentuer si le risque d'une récession augmente dans la zone euro", rappelle Lee Hardman, analyste chez MUFG.

À l'inverse, les prix du pétrole sont revenus dans le rouge.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,71% à 104,40 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a baissé de 1,77% à 94,98 dollars.

Plusieurs indicateurs ont dessiné un tableau assombri de l'économie aux États-Unis, notamment la confiance des consommateurs qui a continué sa spirale négative en juillet pour le troisième mois consécutif.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et a alerté mardi sur les nombreux risques en vue.

La Réserve fédérale américaine, qui se réunit mardi et mercredi, devrait cependant garder toutes ses forces pour la lutte contre l'inflation, avec une quatrième hausse de ses taux directeurs attendue.

Walmart et le commerce au rabais

Sur le marché américain, Walmart a dévissé de 7,60% après avoir émis un avertissement sur ses résultats du trimestre et de l'année. L'entreprise a expliqué que ses clients dépensaient plus pour l'alimentation et l'essence à cause de l'inflation, et moins pour les autres marchandises, aux marges généralement plus élevées.

Target (-3,62%), Dollar Tree (-6,29%) et Costo (-3,25%) ont reculé, tout comme Amazon, géant de la distribution en ligne (-5,23%).

D'autres entreprises liées au commerce ont souffert en Europe, comme Sainsbury (-3,03%), B&M (-3,78%) ou Kingfisher (-8,54%) à Londres.

Des «centaines de milliers» de commerces s'engagent à réduire leur consommation d'énergie cet hiver

De l'hypermarché au petit détaillant en prêt-à-porter, ce sont des "centaines de milliers d'entreprises" du commerce qui se sont engagées mardi, par la voix de deux grandes associations professionnelles, à réduire leur consommation d'énergie pour éviter les coupures cet hiver, et sur le long terme.

"Nous devons agir tous ensemble de façon responsable et citoyenne", a estimé le président de la fédération Perifem, qui rassemble l'ensemble des acteurs de la distribution pour agir sur les sujets énergétiques ou environnementaux, Thierry Cotillard.

Après avoir annoncé mi-juillet des "mesures communes et concrètes", à mettre en œuvre à compter du 15 octobre pour faire face au "risque de pénuries d'approvisionnement électrique" cet hiver, Perifem a entraîné avec elle de nombreuses fédérations de commerçants, représentant au total des "centaines de milliers" de commerce.

Une des coqueluches de Wall Street, Shopify, la plateforme des détaillants en ligne, basée au Canada, a fondu de 14% à 31,55 dollars après avoir annoncé le licenciement de 10% de son personnel soit 1.000 personnes.

Au rayon des résultats

La banque suisse UBS a chuté de 9,44% après avoir rapporté une quasi-stagnation de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, le fabricant de semi-conducteurs français Soitec chutant de même (-8,15%) après ses résultats. Randstad glissait de 7,72% à Amsterdam.

A l'inverse, le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli (+5,69%), le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever (+2,95%), le groupe de restauration collective Compass (+3,22%) ont été davantage soutenus après leur publication.

Alphabet, la maison mère de Google, a vu son bénéfice net baisser de 13% sur un an à 16 milliards de dollars au deuxième trimestre, dans un contexte de resserrement des budgets publicitaires à cause de la crise économique. Le titre a conclu en baisse de 2,56% avant l'annonce des résultats, mais il rebondissait de 3,69% dans les échanges électroniques après la clôture alors que les investisseurs avaient craint pire.

Du côté du bitcoin

Le bitcoin perdait presque 6% à 20.886 dollars tandis que l'ethereum lâchait 9,40% à 2.122 dollars peu avant 21H00 GMT.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne
Short Url
  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Short Url
  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Short Url
  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.