Au Liban, 15 courts-métrages émouvants reviennent sur l'explosion à Beyrouth

Vue aérienne de Beyrouth avec la mer Méditerranée en arrière-plan, le 27 octobre 2020 (Thomas Coex/AFP)
Vue aérienne de Beyrouth avec la mer Méditerranée en arrière-plan, le 27 octobre 2020 (Thomas Coex/AFP)
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Publié le Vendredi 30 octobre 2020

Au Liban, 15 courts-métrages émouvants reviennent sur l'explosion à Beyrouth

  • Quinze courts-métrages de réalisateurs libanais explorent des vies brisées par l'explosion au port de Beyrouth, non sans controverse
  • Baptisé "Beirut 6:07" -la ville a basculé dans l'enfer à 18H07-, le projet "rend hommage aux victimes"

BEYROUTH : Un fils hagard cherchant son père, un couple se prélassant sur la plage avant le drame. Quinze courts-métrages de réalisateurs libanais explorent des vies brisées par l'explosion au port de Beyrouth, non sans controverse.

Cette initiative lancée en partenariat avec la plateforme de streaming Shahid VIP, présente au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, deux mois seulement après le drame du 4 août, a donné lieu à des critiques. Certains estiment qu'il est trop tôt pour des images ravivant les blessures d'un pays traumatisé.

Baptisé "Beirut 6:07" -la ville a basculé dans l'enfer à 18H07-, le projet "rend hommage aux victimes", justifie Mazen Fayad, l'un des réalisateurs mobilisés pour ces films d'une dizaine de minutes.

"Nous avons la responsabilité de garder vivante leur mémoire", ajoute-t-il.

A travers personnages et situations éclectiques, les courts-métrages reviennent sur le quotidien brisé par cette explosion, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés et qui a ravagé des quartiers entiers de la capitale libanaise.

"Nous ne sommes pas allés chercher très loin. Les histoires étaient devant nous, on en entendait parler quotidiennement", poursuit M. Fayad, qui travaille avec les sociétés de production The big picture studios et Imagic, à l'origine du projet.

Dans son film, coréalisé avec Nadia Tabbara, un fils cherche son père au milieu des ruines du port. Ils s'étaient disputés quelques heures plus tôt.

Des flashbacks dévoilent l'histoire de cette famille chiite modeste où le père, ancien milicien de la guerre civile (1975-1990), désespère de voir son fils mal tourner.

Trop tôt?

Le court-métrage de Caroline Labaki montre les pompiers de Beyrouth célébrant un anniversaire, avant de partir au port où un incendie s'est déclaré.

Le feu a été maîtrisé avant d'atteindre des tonnes de nitrate d'ammonium stockées dans un entrepôt, dont l'explosion aurait provoqué une catastrophe, annonce-t-on au journal télévisé de cette oeuvre de fiction.

Mais, dans la réalité du 4 août 2020, l'incendie s'est propagé jusqu'à cette colossale quantité de substance hautement explosive. Parmi les premières victimes: dix pompiers.

Les réalisateurs ont travaillé bénévolement mais, dans un Liban en plein marasme économique avant même l'explosion, une partie des équipes de tournage a pu être payée grâce aux financements de Shahid, relève M. Fayad.

Sur les réseaux sociaux, l'accueil est mitigé. Une bande-annonce aux allures de film d'action a suscité l'indignation.

"Vous nous faites revivre l'horreur que nous essayons d'oublier", s'insurge une utilisatrice d'Instagram. "Trop tôt, très irrespectueux", commente un internaute.

Tous les courts-métrages doivent être diffusés le 22 novembre, jour de l'indépendance du Liban, sur une chaîne satellitaire disponible dans le monde arabe appartenant au groupe MBC, à capitaux saoudiens, basé à Dubaï, dont Shahid est une filiale.

Onze films sont d'ores et déjà disponibles sur internet, avec un abonnement. Sans fournir de chiffres, Shahid assure que la série figure "parmi les plus regardées au Levant".

"Thérapie de groupe"

Un troisième court-métrage se concentre sur un couple en excursion à la plage. La caméra filme le clapotis des vagues avant de remonter sur les galets où ils sont allongés. Ils rangent leurs affaires pour partir, quand le drame se produit.

La réalisatrice Ingrid Bawab a voulu éviter les scènes spectaculaires de violence. "Ce n'est pas un film qui agresse les yeux, c'est un film qui fait mal au cœur", raconte-t-elle.

Objectif : "Montrer ce qu'il y avait avant, ce qui a été ruiné".

C'est le tournage "le plus chargé en émotions" auquel elle ait jamais participé. "C'était comme une thérapie de groupe", reconnaît-elle. L'équipe était composée de "gens qui ont échappé à l'explosion, qui ont perdu leur maison, qui ont perdu des gens qu'ils connaissaient".

Le géant du streaming Netflix s'intéresse aussi au Liban.

Il a annoncé à la mi-octobre un fonds de solidarité doté de 500.000 dollars (428.000 euros) pour soutenir les travailleurs locaux du cinéma et de la télévision, en partenariat avec le Fonds arabe pour les arts et la culture (AFAC), basé à Beyrouth.

La plateforme propose aussi la collection "Made in Lebanon", comprenant 34 chefs-d'oeuvre du cinéma libanais, pour offrir au monde "un aperçu des luttes, des espoirs et des rêves des Libanais." (AFP)

 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.