Palestine: Al-Kidwa, le rival d'Abbas, lance une initiative en vue de réformes politiques majeures

L'ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser al-Kidwa (Photo, AFP).
L'ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser al-Kidwa (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 juillet 2022

Palestine: Al-Kidwa, le rival d'Abbas, lance une initiative en vue de réformes politiques majeures

  • L'OLP «doit être sortie de sa crise et reconstruite»
  • L'initiative de sauvetage national prévoit des réformes importantes du système politique et des institutions palestiniennes

RAMALLAH: Un groupe de 67 personnalités politiques palestiniennes de premier plan a lancé mercredi l'Initiative de sauvetage national sous la direction de l'ancien ministre des Affaires étrangères Nasser al-Kidwa.

Cette initiative prévoit des réformes importantes du système politique et des institutions palestinienne. «Le succès de ce mécanisme proposé exige une application de la pression populaire, politique et juridique afin de mobiliser le soutien et de provoquer le changement.

«Il faut affirmer que l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) doit être sortie de sa crise et reconstruite pour être en mesure de relever les défis.»

Les Palestiniens, ajoute l’initiative, connaissent un état de déclin sans précédent depuis la Nakba (la catastrophe palestinienne de 1948), une accumulation de l'absence de démocratie et de bonne gouvernance, parallèlement à l'oppression, au meurtre et au colonialisme israélien effréné.

Les Palestiniens constatent une fragmentation entre les pays arabes et une diminution du soutien régional et mondial, ce qui les rend incapables de faire face à tout cela et d'instaurer les changements internes nécessaires, une étape vitale pour faire face au déclin actuel et éviter une situation encore pire, selon l’initiative.

Il s'agit de la première initiative politique adoptée et signée par d'éminents Palestiniens qui critique vivement le régime du président, Mahmoud Abbas, et son approche unilatérale de la gouvernance.

Al-Kidwa, qui est également ancien envoyé spécial de l'OLP à l'ONU et ancien membre du comité central du Fatah s’est exprimé pour Arab News. «Nous disons qu'il y a une accélération de la perte de légitimité en raison de l’absence d'élections depuis 2005 et 2006, les élections de 2021 ayant été annulées, et en raison de la destruction des institutions, de l'absence de loi, et de la détérioration des conditions de vie des citoyens. Il y a également une violation de la dignité du citoyen palestinien.»

«Nous espérons que les responsables palestiniens répondront à cet effort des factions palestiniennes, dont le Fatah, et prendront une position claire. Nous nous efforcerons d'élargir et de mobiliser le soutien populaire, car un cadre provisoire et transitoire doit être atteint par le dialogue entre les parties qui acceptent ces principes», a-t-il ajouté.

«Il doit y avoir un effort collectif pour apporter des changements significatifs et étendus au système politique, en allant au-delà de ce qui est actuellement établi de manière à trouver quelque chose de nouveau.

«L’élaboration de cette vision commence par un dialogue national aboutissant à un consensus sur la composition, les attributions et la durée d’un organe transitoire, suivi d’un consensus dans le cadre de cet organe concernant une vision tangible du changement. Des élections générales sont alors convoquées, le Conseil national palestinien est reconstitué et les autres clauses de la vision convenue sont mises en œuvre», a-t-il expliqué.

«La position nationale exigeait de défendre le système politique palestinien et d'affronter ses ennemis à l'étranger et dans le pays, et j'ai exercé ce rôle. Mais maintenant, malheureusement, l'intérêt et la position nationale exigent un travail sérieux afin de changer le système politique de manière large et profonde, en raison de l'état de décadence et d'échec sans précédent qu'a atteint la situation palestinienne.»

«Garder le silence sur cette réalité amère et douloureuse n'est plus une option, et cela doit changer quelles que soient les circonstances», a-t-il insisté.

Un sondage d'opinion en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, réalisé par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages) à Ramallah entre le 22 et le 25 juin, a montré une baisse significative de la popularité du mouvement Fatah et de sa direction, 73% des personnes interrogées se disant insatisfaites d'Abbas et 77% souhaitant sa démission.

L'analyste politique palestinien Ghassan al-Khatib a déclaré à Arab News qu’«il est essentiel de présenter au public et à l'élite de telles initiatives qui pointent du doigt les défaillances et proposent des idées de progrès.

«Cependant, en termes de chances de succès de telles initiatives, elles sont limitées car ceux qui en sont chargés avec de bonnes intentions ne disposent pas des outils d'influence nécessaires en termes de partis organisés et de public.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.