Les Arabes et leurs attentes du prochain président US, qu’en disent les experts?

Vendredi, l'Unité de recherche et des études d’Arab News a organisé un débat virtuel pour discuter des résultats de l'enquête Arab News / YouGov sur la façon dont les Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord perçoivent les États-Unis et les élections 2020. L'événement a réuni des experts des États-Unis et du Moyen-Orient et a été présidé par Faisal Abbas, rédacteur en chef d’Arab News (Capture d'écran)
Vendredi, l'Unité de recherche et des études d’Arab News a organisé un débat virtuel pour discuter des résultats de l'enquête Arab News / YouGov sur la façon dont les Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord perçoivent les États-Unis et les élections 2020. L'événement a réuni des experts des États-Unis et du Moyen-Orient et a été présidé par Faisal Abbas, rédacteur en chef d’Arab News (Capture d'écran)
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Publié le Lundi 30 novembre 2020

Les Arabes et leurs attentes du prochain président US, qu’en disent les experts?

  • L'événement virtuel organisé par l'Unité de recherche et des études d’Arab News a discuté des résultats de l'étude panarabe Arab News / YouGov
  • Les panélistes ont pesé sur des points de vue concernant des sujets allant d'une éventuelle présidence de Biden au rôle américain dans la médiation israélo-palestinienne

LONDRES: Une nouvelle étude menée par Arab News et la firme de sondage YouGov a révélé les attitudes diverses, souvent surprenantes et parfois contradictoires des Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à l'égard des élections présidentielles américaines de 2020. De la Palestine à l'Iran, d'Obama à Trump, les Arabes ne sont pas toujours d'accord, mais il y a des domaines dans lesquels ils affichent un niveau d'unité remarquable.

Vendredi, l'Unité de recherche et des études d’Arab News a organisé un débat virtuel pour discuter des résultats de l'enquête Arab News / YouGov sur la façon dont les Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord perçoivent les États-Unis et les élections 2020. L'événement a réuni des experts des États-Unis et du Moyen-Orient et a été présidé par Faisal Abbas, rédacteur en chef d’Arab News.

L’une des principales conclusions de l’étude est que les Arabes, s’ils étaient forcés de choisir entre Donald Trump et Joe Biden, choisiraient sans aucun doute ce dernier. Mais ce soutien au candidat démocrate n'est pas sans réserve. Une majorité (58%) des 3000 personnes interrogées, des Arabes adultes originaires des 18 États du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, ont convenu que Biden, qui a été vice-président de Barack Obama jusqu'en 2017, doit prendre ses distances vis-à-vis des politiques de l'ère Obama.

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Selon Ali Khedery, PDG de Dragoman Ventures, le fait que les Arabes perçoivent de manière extrêmement négative les politiques de l'ère Obama est loin d'être surprenant. Les Arabes reconnaissent que l'héritage de la politique étrangère d'Obama au Moyen-Orient a été n’est autre qu’une succession d’échecs, a-t-il révélé.

« Si nous faisons un rapide tour d'horizon de la région sous Obama, vous vous rappellerez qu'Obama est intervenu militairement en Libye, pour ensuite l'abandonner et la laisser glisser dans une guerre civile et un violent conflit tribal. Il a également abandonné (le président égyptien) Hosni Moubarak, ne réalisant pas le fait que le vide laissé serait comblé par les islamistes, les Frères musulmans en particulier.

Khedery a poursuivi: «Le président Obama a lancé des appels aux Syriens « des agriculteurs et des avocats », pendant qu'ils essayaient de se révolter, et il s'est ensuite assis en contemplant le (président syrien Bashar) Al-Assad perpétrer un génocide et une épuration ethnique, sans rien faire pour l’arrêter.

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L'Iran, considéré par les Arabes comme l'une des principales menaces auxquelles sont confrontés les États-Unis dans le monde, est un autre échec majeur de l'administration Obama-Biden, et dont les Arabes sont particulièrement conscients.

«Obama a même fermé les yeux tandis que l'Iran et le CGRI (Corps des gardiens de la révolution islamique) accentuaient leur influence dans la région à travers la Syrie, l'Irak, le Liban, l'Afghanistan et le Yémen», a déclaré Khedery.

Ces échecs, a-t-il ajouté, n'ont pas échappé aux  Arabes de toute la région qui ne veulent plus un mandat similaire de quatre ans.

«Obama-Biden un grand zéro dans la région»

«Dans l'ensemble, je donnerais à la politique d'Obama-Biden un grand zéro dans la région», a déclaré Khedery, « je ne suis donc pas surpris qu'une majorité d'Arabes veuille que Biden se distancie de l'héritage d'Obama».

Compte tenu du bilan d’Obama, il faut peut-être s’attendre à ce que les Arabes considèrent le meilleur plan d’action de Biden comme un écart par rapport aux politiques de cette époque. Cependant, les sondages d’Arab News-YouGov ont également révélé des opinions surprenantes, et peut-être contradictoires, de la population de la région.

Par rapport à la question palestinienne, et le rôle que les États-Unis devraient jouer pour la résoudre, l’enquête panarabe a fourni certaines données des plus révélatrices.

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Une légère majorité de Palestiniens interrogés dans les territoires occupés (52/48 pour cent) a soutenu les efforts américains pour jouer un plus grand rôle dans la médiation israélo-palestinienne. Dans la même marge, les répondants des 18 pays réunis se sont opposés à cette proposition.

Compte tenu du statut de superpuissance indéniable de Washington, Robert Ford, ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie et chercheur principal à l'Institut du Moyen-Orient, a déclaré que le résultat de cette enquêté ne devrait pas surprendre. «Je crois comprendre le résultat du sondage, par rapport aux Palestiniens dans les territoires occupés, c'est qu'ils veulent de l'aide. Ils veulent une influence américaine sur l’ami des États-Unis, Israël, afin de garantir ce que les Palestiniens considèrent comme leurs justes revendications».

Mais la question de savoir si une présidence démocrate répondrait ou non à ce sujet est une autre affaire, a-t-il déclaré. Il a également mentionné qu'il existe un grand ecart au sein du parti entre les jeunes, qui soutiennent la cause palestinienne, et l'aile traditionnelle, dont Biden fait partie, c'est-à-dire « nous ne sommes pas encore là », a déclaré Ford.

Si Biden gagne, «il va y avoir une rupture entre les plus jeunes du parti, qui sont plus à gauche, et certains des démocrates plus traditionnels, dont Biden, qui a déjà indiqué, par exemple, qu'il n'utilisera pas l'aide américaine à Israël pour l’influencer.

Influente mais pas déterminante

Regardant vers l'avenir, Ford a déclaré: «En fait, je ne pense pas qu'il y aura une énorme différence entre les politiques de Donald Trump et celles de Joe Biden au Moyen-Orient.  Je ne pense pas que le président Trump ou le président Biden feront du Moyen-Orient leur priorité majeure. Cela signifie que l’Amérique sera certainement influente dans la région, mais elle ne sera pas déterminante car elle ne veut même pas être résolue.

«Les États-Unis ne quitteront pas le Moyen-Orient, mais nous pouvons nous attendre à davantage politiques dans la même lignée que celles adoptées envers la Syrie. Les forces d'opérations spéciales et les drones, c'est le modèle pour un engagement futur au Moyen-Orient, et cela, des deux côtés, que ce soit, Trump ou Biden.

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Dania Koleilat Khatib, directrice exécutive du Centre de consultation stratégique a fait écho aux vues de Ford sur la division entre les Palestiniens et le monde arabe dans son ensemble. Elle a affirmé que les résultats du sondage soulignent le pragmatisme nécessaire adopté par les Palestiniens, qui sont directement impliqués dans le conflit, qui contraste avec l’idéalisme des Arabes venus d’ailleurs, qui n’ont aucun intérêt direct dans une résolution du conflit apparemment difficile à résoudre.

«Les États-Unis sont une superpuissance. Les Palestiniens le savent, et ils savent qu'ils ont besoin d'eux pour résoudre le dilemme, afin de parvenir à une résolution équitable », a-t-elle déclaré.

Mais elle a ajouté qu'il y avait une autre dimension en jeu dans la question palestinienne: la stabilité régionale et mondiale.

«Les Frères musulmans et l'Iran», a-t-elle dit, «revendiquent une légitimité en s'attachant à la cause palestinienne, qu'ils s'en soucient vraiment ou non. Nous savons qu’ils ne s’en soucient pas, mais ils le revendiquent quand même pour leur légitimité.

«Donc, si nous trouverons une solution juste pour le problème israélo-palestinien, la principale source de légitimité sur laquelle s'appuient ces mouvements de déstabilisation disparaîtra. Cela fait de la résolution du conflit une question primordiale pour la stabilité de la région, et ainsi pour la stabilité du monde entier», a déclaré Khatib.

Citant l'importance de l'enquête Arab News-YouGov, elle a déclaré que «de telles discussions factuelles, de tels sondages et même du lobbying sont nécessaires pour que les États-Unis aient une approche plus équilibrée envers le conflit israélo-palestinien».

Trump «comprend la vraie nature du régime iranien»

Khalid-Abdulla Janahi, président de Vision 3, a parlé de la tendance à la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, estimant que l'accord de normalisation entre Israël et le Bahreïn «s’est fait longtemps attendre». Il a déclaré que les Arabes ne devraient pas dépendre des États-Unis pour résoudre les conflits du Moyen-Orient, mais plutôt affirmer leurs droits en tant que citoyens pour y répondre.

Alors que les Arabes étaient divisés sur certaines questions, une seule question a été à l'origine d'un accord écrasant: indépendamment du candidat vainqueur le 3 novembre, les États-Unis doivent poursuivre la ligne dure de Trump envers l'Iran.

«Contenir l'Iran et le Hezbollah» figurait parmi les quatre principaux problèmes sur lesquels les répondants voulaient que le prochain président américain se concentre. Un tiers des répondants dans les 18 pays ont convenu que les États-Unis devraient poursuivre leurs sanctions en adoptant une posture de guerre.

Pour les Arabes et tous les autres habitants de la région, la question de l'Iran «est l'une des plus épineuses… et ce depuis la révolution de 1979», a déclaré Khedery, qui a servi comme assistant spécial de cinq ambassadeurs américains et autant en tant que conseiller de trois chefs du commandement central américain de 2003 à 2009.

Il a révélé qu'il est plus optimiste quant à la politique de Trump sur l'Iran que de Biden, car Trump «comprend la vraie nature du régime iranien».

«Trump sait bien qu'il ne peut y avoir de paix avec ce qui est, essentiellement, un régime fasciste et génocidaire qui opprime son propre peuple tout en cherchant à répandre la révolution khomeiniste à travers l'Arabie», a-t-il déclaré.

«Obama a dit que les Arabes doivent apprendre à partager l'Arabie avec les perses; cela, par définition, ne peut pas se produire. Le régime iranien actuel cherche à s'étendre et à reconstituer ce qui était autrefois l'empire perse par tous les moyens nécessaires y compris le terrorisme, les génocides ainsi que d’autres activités malignes».

C'est pourquoi, malgré la préférence arabe pour Biden, un deuxième mandat de Trump en tant que président pourrait en fait mieux servir leurs intérêts, a-t-il déclaré.

«Trump reconnaît l'Iran pour ce qu'il est et applique une pression maximale et bien supérieur à ce qu'Obama a fait et que Biden peut faire. En d’autres termes; vivre dans le déni de ce qu'est l'Iran c’est traiter avec ce régime pour ce qu'ils souhaitaient être, par opposition à ce qu'ils sont vraiment», a affirmé Khedery.

Si Biden revient au pouvoir, a déclaré Khedery, il est susceptible de reprendre les négociations avec l'Iran, mais ce faisant, Biden pourrait par mégarde «donner aux Iraniens une autre bouée de sauvetage pour essayer de dominer la région».

S'exprimant au nom de YouGov, Lara Al-Barazi, directrice de recherche de YouGov MENA, a déclaré: «Tout type d'enquête ne peut atteindre tout le monde, donc cela reste un échantillon représentatif de la population qui reflète autant que possible la réalité du terrain».

Les partenaires du débat de vendredi étaient l’Université de l’État de Wayne, Newstalk de la Floride et le Centre pour les initiatives médiatiques et de paix.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com