Des ingénieurs palestiniens manifestent pour contester l'autorité d'Abbas en Cisjordanie

La police palestinienne empêche les protestataires de se rassembler avant une manifestation prévue contre l'autorité palestinienne dans la ville de Ramallah en Cisjordanie (Photo, AFP).
La police palestinienne empêche les protestataires de se rassembler avant une manifestation prévue contre l'autorité palestinienne dans la ville de Ramallah en Cisjordanie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 août 2022

Des ingénieurs palestiniens manifestent pour contester l'autorité d'Abbas en Cisjordanie

  • «Nous exigeons que le Premier ministre descende de sa tour d'ivoire pour s'adresser à la masse d’ingénieurs qui réclament leurs droits»
  • L'intensification de l'action coïncide avec la protestation en cours depuis un mois de 10 500 avocats palestiniens

RAMALLAH: Le Syndicat des ingénieurs palestiniens a annoncé l'intensification de son action de protestation, alors que des centaines de personnes ont manifesté lundi devant le siège du Premier ministre palestinien à Ramallah où les ministres se réunissaient pour la séance hebdomadaire du Cabinet.

Les manifestants réclament les droits financiers des ingénieurs publics et demandent au gouvernement de s'engager à mettre en œuvre l’accord financier signé entre les deux parties l'année dernière, ont déclaré des sources syndicales à Arab News.

Ils ont exigé la mise en œuvre de la décision du Cabinet, qui prévoit le versement d'une prime aux ingénieurs travaillant dans le secteur public à un taux de 120 %, similaire à celui des employés de la même catégorie.

Ils réclament également des récompenses pour les ingénieurs militaires et des allocations de logement pour les ingénieurs enseignants de quatrième niveau.

La présidente du syndicat, Nadia Habash, a déclaré lors du sit-in: «Nous exigeons que le Premier ministre descende de sa tour d'ivoire pour s'adresser à la masse d’ingénieurs qui réclament leurs droits.» 

Elle a exhorté le Premier ministre à «nous regarder et à s'adresser aux ingénieurs, à leur parler, à les écouter et à répondre à leurs demandes.»

Elle a appelé au respect de la justice et de l'équité pour les ingénieurs, et à la mise en œuvre de l'accord signé avec le gouvernement en 2014, affirmant que le gouvernement continuait d'ignorer leurs demandes et de les priver de leurs droits.

Elle a déclaré que le gouvernement avait intenté une action en justice contre les ingénieurs pour mettre fin à leurs grèves et rejeter l'accord.

Le syndicat s'est lancé dans une grève des ingénieurs généraux tout au long de la semaine dernière pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il réponde à ses demandes.

Le 30 juillet, il a annoncé l'intensification de son action de protestation pour cette semaine.

Dans le cadre d'une série de grèves et d'interruptions de travail, que les ingénieurs ont menées dimanche, ils ont également quitté leur lieu de travail et sont restés au siège du syndicat.

Les ingénieurs permanents ont également été invités à quitter leurs bureaux et à se joindre à la grève.

Le syndicat a commencé à intensifier sa campagne en juin, annonçant une grève de huit jours ce mois-ci pour les ingénieurs du secteur public.

Osama Taha, chef du syndicat à Ramallah, a déclaré à Arab News: «Nous avons attendu que le gouvernement approuve son budget pour 2022 et l'aval du président, mais nous avons un gouvernement qui ne respecte pas et ne met pas en œuvre les accords qu'il signe.»

La contestation touche 30 000 ingénieurs de Cisjordanie, 18 000 membres actifs du syndicat et 2 000 employés du secteur public des ministères affiliés à l'Autorité palestinienne.

L'intensification de l'action coïncide avec la protestation en cours depuis un mois de 10 500 avocats palestiniens.

Un haut dirigeant du comité central du Fatah s'est dit préoccupé par l'élargissement du cercle des protestations syndicales, qui pourrait affaiblir le statut de l'Autorité palestinienne et paralyser la vie en Cisjordanie, surtout si d'autres syndicats tels que les médecins, les pharmaciens et les enseignants annonçaient une grève et des démarches de protestation similaires.

«Cette série de protestations et de grèves syndicales pour réclamer des droits révèle un défaut dans la relation entre le gouvernement et les institutions de la société civile et affecte négativement et affaiblit l'image du gouvernement palestinien», a déclaré à Arab News Ahmed Rafiq Awad, chef de l'Al-Quds Center for Future Studies à l'Université Al-Quds.

«La fréquence et la pérennisation des grèves entraînent une insécurité de l'emploi qui affaiblit le prestige de l'Autorité et peut conduire à une paralysie de la vie publique.»

«Si le gouvernement déclarait ne pas avoir de capacités financières, nous aurions coopéré avec lui pour considérer ce qui a été convenu comme une dette envers ses ingénieurs, qu'il peut remplir et respecter dès que ses conditions financières s'améliorent, mais il n'a pas respecté les accords avec le syndicat et les a ignorés.»

Awad a toutefois exprimé l'espoir qu'un accord soit finalement conclu entre les deux parties.

Face à l'inquiétude suscitée par les manifestations, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammed Chtayyieh, a déclaré au début de la session hebdomadaire du Cabinet, lundi à Ramallah, que la décision du gouvernement israélien de déduire 177 millions de dollars des fonds fiscaux palestiniens était injuste, illégale et constituait un acte de piraterie.

«Cela ajoute une autre dimension à notre crise financière, mais cela ne nous détournera pas de notre engagement envers les familles des prisonniers et des martyrs», a-t-il ajouté.

Israël a déduit la valeur des salaires que l'Autorité verse aux familles des prisonniers et des martyrs depuis la fin du mois de décembre dernier.

La décision d'Israël a eu un impact négatif sur les conditions financières de l'Autorité, car elle paie désormais 80 % de la valeur des salaires de ses 170 000 employés publics.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".