Irak: Le leader chiite Moqtada Sadr réclame la dissolution du Parlement

Une dissolution du Parlement ne peut être actée que par un vote à la majorité absolue, selon la constitution irakienne (Photo, AFP).
Une dissolution du Parlement ne peut être actée que par un vote à la majorité absolue, selon la constitution irakienne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 août 2022

Irak: Le leader chiite Moqtada Sadr réclame la dissolution du Parlement

  • La tension est montée d'un cran en Irak après le rejet par Sadr d'un candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires
  • Le Courant Sadriste avait remporté haut la main les dernières législatives d'octobre 2021, avec 73 élus au sein du Parlement de 329 députés

BAGDAD: Le puissant leader chiite Moqtada Sadr a réclamé mercredi la dissolution du Parlement irakien et des législatives anticipées, estimant qu'il n'y avait "aucun intérêt" à dialoguer avec ses adversaires, dans un contexte de paralysie politique totale.

L'allocution télévisée du trublion de la vie politique irakienne, la première depuis que ses partisans ont envahi samedi par milliers le siège du Parlement pour y installer un sit-in, intervient au moment où se multiplient les appels au dialogue sur la scène politique.

La tension est montée d'un cran en Irak après le rejet par M. Sadr d'un candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, les factions chiites pro-Iran qui forment l'influent Cadre de coordination.

"Je suis certain que la majorité de la population est exaspérée par la classe dirigeante dans son intégralité, y compris certains (politiciens) appartenant à mon Courant", a reconnu le leader chiite dans son discours retransmis mercredi soir sur les télévisions locales.

"A partir de maintenant il n'y aura plus d'anciennes figures, quelle que soit leur appartenance", a-t-il assuré, proposant "un processus démocratique révolutionnaire pacifique, puis des élections démocratiques anticipées après la dissolution du Parlement actuel".

Le Courant Sadriste avait remporté haut la main les dernières législatives d'octobre 2021, avec 73 élus au sein du Parlement de 329 députés.

Mais en juin, M. Sadr avait créé la surprise en faisant démissionner ses députés, n'ayant pas réussi avec ses alliés à faire nommer un Premier ministre et à former un gouvernement "de majorité".

Poursuite du sit-in

Près de dix mois de tractations et de querelles politiciennes entre les partis n'ont pas permis à l'Irak de désigner un nouveau président de la République ou un chef du gouvernement.

M. Sadr a lancé une campagne de pression maximale contre ses adversaires, et démontré qu'il était encore capable de mobiliser les foules pour faire avancer ses pions: à deux reprises fin juillet ses partisans ont envahi le Parlement, y installant depuis samedi un campement.

"Les révolutionnaires et les contestataires participant au sit-in doivent rester et poursuivre leur campement jusqu'à la mise en application des revendications", a-t-il martelé.

Une dissolution du Parlement ne peut être actée que par un vote à la majorité absolue, selon la constitution irakienne. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du Président de la république.

Après la démission des députés de M. Sadr, ses adversaires du Cadre de Coordination sont devenus le principal bloc chiite au sein de l'hémicycle.

L'alliance englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et le parti de l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr. Elle avait présenté fin juillet la candidature au poste de Premier ministre de Mohamed Chia al-Soudani, ancien ministre et ex-gouverneur de province âgé de 52 ans.

«Solutions sans délai»

"Les dialogues sérieux qui peuvent donner l'espoir de résoudre les différends (...) commencent par le respect des institutions constitutionnelles", a lancé mercredi soir dans un tweet laconique M. Maliki, en allusion à l'occupation du Parlement.

Car pour tenter de trouver une sortie de crise, le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui expédie les affaires courantes, avait récemment proposé un "dialogue national".

La mission d'assistance de l'ONU pour l'Irak (UNAMI) a également réclamé un "dialogue significatif" entre toutes les parties, estimant qu'il était "plus urgent que jamais".

"Les récents événements ont démontré le risque rapide d'escalade dans un climat politique tendu", selon un communiqué. "Nous appelons tous les acteurs (...) à se mettre d'accord sur des solutions sans délai", a ajouté UNAMI.

Le président français Emmanuel Macron s'est aussi entretenu avec les dirigeants irakiens mardi pour leur faire part "de sa préoccupation quant à la situation en Irak", selon l'Elysée.

Il a "dit sa disponibilité à contribuer au dialogue et à la concertation" entre les différentes parties, y voyant "le seul chemin qui puisse permettre de trouver une issue à la crise".

"Ne croyez pas les rumeurs selon lesquelles je ne veux pas de dialogue", a assuré mercredi M. Sadr dans son allocution.

"Mais nous avons déjà essayé et vécu le dialogue avec eux, mais il ne nous a rien apporté à nous et à la nation, ne serait-ce que ruine et corruption (...) malgré leurs promesses", a-t-il fustigé. Il n'y a "aucun intérêt à attendre d'un tel dialogue".


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.