Irak: les manifestants appelés à camper aux abords du Parlement

Les partisans de Moqtada Sadr se rassemblent mardi dans la grande salle de conférence du parlement de la zone verte de haute sécurité de Bagdad. (AFP)
Les partisans de Moqtada Sadr se rassemblent mardi dans la grande salle de conférence du parlement de la zone verte de haute sécurité de Bagdad. (AFP)
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Publié le Mardi 02 août 2022

Irak: les manifestants appelés à camper aux abords du Parlement

  • Sur Twitter, Mohamed Saleh al-Iraqi, un proche de Moqtada Sadr, a appelé les manifestants à «quitter dans les 72 heures le Parlement et à maintenir le campement devant et aux alentours du bâtiment» situé dans la Zone verte
  • Le camp sadriste a rejeté un candidat au poste de Premier ministre présenté par le Cadre de coordination, alliance de factions chiites pro-Iran, qui englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr

BAGDAD: Des responsables du Courant sadriste ont demandé mardi à leurs partisans d'évacuer l'hémicycle du Parlement irakien à Bagdad et de poursuivre leur mouvement de protestation aux abords du bâtiment.

Les partisans du trublion de la vie politique irakienne, le leader chiite Moqtada Sadr, occupent depuis samedi le Parlement pour protester contre la candidature d'un Premier ministre proposée par des factions rivales pro-Iran.

Sur Twitter, Mohamed Saleh al-Iraqi, un proche de Moqtada Sadr, a appelé les manifestants à "quitter dans les 72 heures le Parlement et à maintenir le campement devant et aux alentours du bâtiment" situé dans la Zone verte, un secteur ultrasécurisé qui abrite aussi institutions gouvernementales et ambassades.

Cet appel a semé la confusion même parmi les responsables du Courant sadriste, dont l'un a ensuite affirmé que les instructions prévoyaient en fait la sortie des manifestants de l'hémicycle et d'une autre salle principale du bâtiment.

"Ces deux salles sont interdites d'entrée", a précisé à l'AFP ce responsable de la communication du mouvement sous le couvert de l'anonymat. Les manifestants pourront néanmoins continuer d'occuper "le hall d'entrée qui est très grand" et camper aux abords du bâtiment, d'après lui.

Mardi soir, des centaines de manifestants étaient encore allongés sur la moquette du Parlement ou installés dans les fauteuils de l'hémicycle, a constaté un photographe de l'AFP.

Dans les jardins et aux abords du bâtiment, plusieurs tentes ont été érigées, et des stands ont été installés pour fournir à manger et à boire aux contestataires. Sur l'avenue menant au Parlement des vaches étaient accrochées à un poteau et un boucher avait même installé son étal, dépeçant une bête.

"La poursuite du sit-in est très importante pour que se concrétisent vos demandes", a dit Mohamed Saleh al-Iraqi, rappelant qu'il fallait organiser des rotations pour permettre aux manifestants de rentrer chez eux.

Il a également annoncé une grande prière vendredi sur une vaste place dans la Zone verte, non loin du Parlement.

Le camp sadriste a rejeté un candidat au poste de Premier ministre présenté par le Cadre de coordination, alliance de factions chiites pro-Iran, qui englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.

Lundi, plusieurs milliers de partisans du Cadre de coordination ont tenu une contre-manifestation à Bagdad, sans provoquer de débordements.

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui expédie les affaires courantes, a appelé lundi soir à "un dialogue national" par le biais d'un comité regroupant des représentants des différents partis qui seraient chargés d'élaborer une "feuille de route" pour une sortie de crise.

Le chef du Parlement, le sunnite Mohamed al-Halboussi, et Ammar al-Hakim, un influent politicien chiite du Cadre de coordination, ont salué cette initiative.

Depuis les législatives d'octobre 2021 l'Irak est dans l'impasse. Des mois de tractations et de querelles politiciennes n'ont pas permis d'élire un nouveau président de la République ou un chef du gouvernement.

 


Gaza: un camion de vivres se retourne sur la foule, 20 morts selon la Défense civile

"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué. (AFP)
"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué. (AFP)
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  • "Le camion s'est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l'aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • "Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué

GAZA: La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de vingt personnes dans l'accident d'un camion de vivres qui s'est retourné sur la foule dans la nuit de mardi à mercredi.

"Le camion s'est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l'aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué.

"Malgré la récente autorisation limitée de quelques camions d'aide, l'occupant (ndlr:Israël) entrave délibérément le passage sûr et la distribution de cette aide. Elle oblige les conducteurs à emprunter des itinéraires surchargés de civils affamés qui attendent depuis des semaines les produits de première nécessité", a accusé dans un communiqué mercredi matin le gouvernement de Gaza, sous l'autorité du Hamas.

Ce "comportement délibéré et criminel se solde souvent par des foules désespérées qui se ruent sur les camions et s'emparent de leur contenu par la force", a expliqué le gouvernement, faisant lui aussi état de 20 civils tués et de dizaines de blessés.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué vérifier ces informations.


La famille d'un étudiant saoudien tué au Royaume-Uni rend hommage au «meilleur des frères»

Les membres de la famille ont rendu hommage à Mohammed Al-Qasim, tragiquement tué à Cambridge, au Royaume-Uni. (X/@ShathaAlQassem)
Les membres de la famille ont rendu hommage à Mohammed Al-Qasim, tragiquement tué à Cambridge, au Royaume-Uni. (X/@ShathaAlQassem)
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  • Mohammed Al-Qasim, 20 ans, a été poignardé à mort à Cambridge vendredi
  • En hommage, ses proches ont organisé une collecte de fonds pour fournir de l'eau potable aux familles saoudiennes dans le besoin

RIYADH : La famille et les amis de Mohammed Al-Qasim, l'étudiant saoudien de 20 ans qui a été poignardé à Cambridge, au Royaume-Uni, vendredi, ont partagé leurs condoléances et leurs souvenirs en ligne.

Ses proches ont également mis en place une collecte de fonds pour fournir de l'eau potable aux familles démunies d'Arabie saoudite en guise d'hommage. À l'heure où nous écrivons ces lignes, cette collecte a permis de récolter plus de 30 000 SR (8 000 $).

M. Al-Qasim effectuait un stage de dix semaines à l'EF International Language Campus, dans la ville, lorsqu'il a été tué. Deux hommes originaires de Cambridge ont été arrêtés pour suspicion de meurtre et d'aide à un criminel.

L'oncle d'Al-Qasim, Majed Abalkhail, a déclaré sur X que la mort de son neveu "a été un choc énorme pour nous tous - d'autant plus que Mohammed était venu à Cambridge en tant qu'étudiant, ne portant que des rêves et des espoirs pour l'avenir".

"Nous espérons vraiment que ce sera la dernière tragédie de ce genre et que la justice sera rendue et que tous les responsables devront répondre de leurs actes. Qu'Allah ait pitié de Mohammed et lui accorde la plus haute place au paradis".

M. Abalkhail a décrit son neveu comme "un jeune homme élevé dans la bonté, et nos cœurs pleurent encore sa perte".

La sœur d'Al-Qasim, Jana, a écrit sur X qu'il était "un homme qui valait mille hommes, le vrai sens du soutien, de la force et de la dignité".

"Je n'ai jamais connu le goût de la peur un seul jour, parce que je savais que Mohammed était ma colonne vertébrale et mon soutien après Allah", a-t-elle déclaré.

"Devant l'ampleur de sa fierté et de son amour pour moi, j'étais fière de lui et je l'aimais encore plus. Depuis notre enfance, j'ai entendu dire que les frères se fâchent, se disputent et se battent souvent avec leurs frères et sœurs, mais par Allah, il n'a jamais élevé la voix contre moi une seule fois, et je n'ai jamais vu de sa part que de la gentillesse et de l'amour".

Une autre sœur, Thekra, a dit : "Ô Allah, ton serviteur Mohammed Al-Qasim était le meilleur des frères. Gentil, doux et craignant ta présence parmi nous. Il n'a jamais élevé la voix depuis le jour où ma mère l'a mis au monde jusqu'à ce que vous le rameniez à vous."

Abdallah Al-Matrafi, qui s'est décrit comme un voisin de la famille, a déclaré sur X que "le défunt père d'Al-Qasim, ses frères et ses fils sont parmi les personnes les plus raffinées que nous ayons connues en termes de manières, de caractère, d'appréciation, de respect et de bon voisinage".

"Aujourd'hui encore, nous nous souvenons d'eux avec tendresse et nous continuerons à le faire jusqu'à la fin de nos jours.

Le professeur Fahad Al-Olayan a déclaré : "Qu'Allah ait pitié de Mohammed. J'ai eu l'honneur de l'avoir parmi mes étudiants à l'université le semestre dernier. C'était un étudiant assidu, désireux d'apprendre".

Nawaf Al-Darrab, un ami d'Al-Qasim, a déclaré qu'il connaissait le jeune homme comme étant "proche d'Allah ... toujours souriant, dévoué à ses prières et indulgent envers tout le monde".

"Jusqu'à ce que nous nous retrouvions, mon bien-aimé et mon frère, au paradis le plus élevé avec les prophètes, les véridiques, les martyrs et les justes - quelle excellente compagnie !

Dans une déclaration publique, sa famille a décrit Al-Qasim comme un "jeune homme débordant d'enthousiasme, de galanterie et de courage", et a déclaré qu'il était "le charisme de la famille" et "le soutien de son père".

"Il était la personne la plus compatissante qui ait jamais visité le cœur d'une mère", ont-ils ajouté.

La collecte de fonds organisée au nom d'Al-Qasim peut être consultée à l'adresse suivante : https://ehsan.sa/donationcampaign/details/1828254.


Un élargissement des opérations israéliennes à Gaza aurait «des conséquences catastrophiques» 

Mardi la Défense civile palestinienne a fait état de 68 personnes tuées dans des attaques israéliennes, dont 56 qui attendaient des distributions de nourriture, notamment à Khan Younès, dans le sud de Gaza, et à Zikim, dans le nord, par où entre une partie de l'aide autorisée par Israël. (AFP)
Mardi la Défense civile palestinienne a fait état de 68 personnes tuées dans des attaques israéliennes, dont 56 qui attendaient des distributions de nourriture, notamment à Khan Younès, dans le sud de Gaza, et à Zikim, dans le nord, par où entre une partie de l'aide autorisée par Israël. (AFP)
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  • La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations dans le territoire palestinien
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël" a affirmé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au cours d'une visite sur une base militaire

NATIONS-UNIES: Un haut responsable de l'ONU a mis en garde mardi contre "les conséquences catastrophiques" que pourrait avoir un élargissement des opérations militaires israéliennes à Gaza, au moment où la presse israélienne fait état d'un projet d'occupation de tout le territoire palestinien.

"Le droit international est clair à cet égard, Gaza est et doit rester une partie intégrante d'un futur État palestinien" a déclaré Miroslav Jenca, sous-secrétaire général de l'ONU pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques, à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité consacrée à ce conflit.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations dans le territoire palestinien.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël" a affirmé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au cours d'une visite sur une base militaire.

Il a également tenu dans l'après-midi une réunion restreinte de sécurité de près de trois heures au cours de laquelle "le chef d'état-major de l'armée lui a présenté les options pour la poursuite des opérations à Gaza", selon ses services.

La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU était organisée à l'initiative d'Israël, qui souhaite alerter sur la situation humanitaire des otages du 7-Octobre toujours entre les mains du Hamas. Le mouvement islamiste a récemment diffusé une vidéo de propagande montrant l'un d'eux, Evyatar David, 24 ans, décharné et très affaibli, creusant un trou dont il affirme qu'elle est sa propre tombe.

"Je suis venu ici pour mettre la question des otages au devant et au centre de la scène mondiale" et appeler à leur "libération immédiate et inconditionnelle", a avancé à New York juste avant la rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, dénonçant "les crimes ignobles" du Hamas.

S'exprimant dans l'enceinte du Conseil de sécurité, Miroslav Jenca a également réitéré l'appel du secrétaire général de l'ONU à "une libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages" retenus dans la bande de Gaza.

Mais il a également déploré qu'Israël "continue de restreindre sévèrement l'aide humanitaire entrant dans Gaza", "largement insuffisante". "La faim est partout à Gaza, visible sur le visage des enfants et dans le désespoir des parents qui risquent leur vie pour accéder aux produits les plus basiques", a-t-il ajouté.

Mardi la Défense civile palestinienne a fait état de 68 personnes tuées dans des attaques israéliennes, dont 56 qui attendaient des distributions de nourriture, notamment à Khan Younès, dans le sud de Gaza, et à Zikim, dans le nord, par où entre une partie de l'aide autorisée par Israël.