Renforcement des contrôles contre les «rodéos urbains», des actes «criminels», annonce Darmanin

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 2 août 2022 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 2 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Renforcement des contrôles contre les «rodéos urbains», des actes «criminels», annonce Darmanin

  • Le 8 juin, un jeune homme âgé de 19 ans est mort après avoir été percuté par une moto lors d'un rodéo urbain à Rennes
  • Le ministre a défendu sa politique de fermeté en rappelant «qu'il y a eu depuis deux mois 8 000 opérations par la police et la gendarmerie» en France

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé lundi une intensification des contrôles dans toute la France contre les personnes effectuant des rodéos urbains, des actes "criminels qui viennent blesser très gravement des enfants" comme dans le Val-d'Oise ce week-end.

Une fillette de 10 ans et un garçon de 11 ans ont été grièvement blessés alors qu'ils jouaient "à chat" sur l'esplanade de leur quartier après avoir été renversés vendredi soir par une moto lors d'un rodéo urbain à Pontoise (Val-d'Oise).

"Je veux dire que le gouvernement a la main extrêmement ferme contre non pas ces rodéos urbains que l’on présente comme un mot positif, comme si c’était un spectacle, mais contre ces actes souvent criminels qui viennent tuer, qui viennent blesser très gravement des femmes, des enfants, on l’a vu encore très récemment dans le Val-d’Oise", a souligné le ministre lors d'une visite à Marseille.

"J’ai demandé à la police et à la gendarmerie nationale pour ce mois d’août l’intensification de ces contrôles et je souhaite qu’il y ait 10 000 opérations de contrôle à partir d’aujourd'hui sur tout le territoire national pour lutter contre ces actes criminels de gens qui prennent la route pour leur route", a-t-il ajouté.

Dans une instruction envoyée lundi aux préfets et consultée par l'AFP, le ministre de l'Intérieur demande que ces contrôles ciblent "les axes les plus exposés" selon "les dates et créneaux horaires".

Il ordonne également de "procéder à la saisie systématique des engins utilisés", "d'optimiser l'usage de la vidéoprotection" et "d'identifier les lieux de stockage" des motos ou quads, en lien avec les bailleurs sociaux et polices municipales.

Le 8 juin, un jeune homme âgé de 19 ans est mort après avoir été percuté par une moto lors d'un rodéo urbain à Rennes.

Le ministre a défendu sa politique de fermeté en rappelant "qu'il y a eu depuis deux mois 8 000 opérations par la police et la gendarmerie" en France.

Elles se sont soldées, selon lui, par 1 200 interpellations - "du jamais vu", selon lui - et 700 saisies de motos, quads ou voitures.

Une loi de 2018 a renforcé la lutte contre ces "rodéos" motorisés et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison pour leurs auteurs.

Notant que "le Parlement souhaite renforcer l'arsenal législatif et pouvoir mieux condamner" les auteurs, le ministre a souligné être "favorable à l’aggravation des moyens pénaux".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.