Les «Papiers d'identités» et confidences d'un «vieil avocat» gaulois

L’avocat Jean-Pierre Versini-Campinchi (Photo, Joël SAGET/AFP).
L’avocat Jean-Pierre Versini-Campinchi (Photo, Joël SAGET/AFP).
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Les «Papiers d'identités» et confidences d'un «vieil avocat» gaulois

  • Entre autres clients, il a défendu le géant des travaux publics Vinci, un fils de président, Jean-Christophe Mitterrand, et, plus récemment, le patron du rugby français Bernard Laporte
  • Dans « Papiers d'identités » (Editions du Cerf), il raconte en 300 pages ses origines, sa vie et sa carrière en assénant au passage quelques-unes de ses vérités sur la France du XXIe siècle

PARIS: Il est arrivé à scooter en pestant contre les pistes cyclables, Anne Hidalgo et les « bobos » parisiens. « Pfff, ça devient impossible de circuler dans cette ville », grommèle Jean-Pierre Versini-Campinchi. « Je suis toujours contre », justifie-t-il aussitôt en souriant, « c'est consubstantiel à l'avocature ».

Cette figure du barreau parisien parle d'expérience. Depuis cinquante-cinq ans qu'il porte la robe noire, il a promené son nom, ses nœuds papillons, ses chapeaux mous et sa gouaille au gré de quelques-unes des affaires les plus retentissantes de la chronique judiciaire.

Entre autres clients, il a défendu le géant des travaux publics Vinci, un fils de président, Jean-Christophe Mitterrand, et, plus récemment, le patron du rugby français Bernard Laporte.

A bientôt 81 ans, l'avocat a refermé provisoirement ses dossiers pour se pencher sur un cas au moins aussi tortueux, le sien.

Dans « Papiers d'identités » (Editions du Cerf), il raconte en 300 pages ses origines, sa vie et sa carrière en assénant au passage quelques-unes de ses vérités sur la France du XXIe siècle et son système judiciaire.

A le regarder de près, l'arbre généalogique de Me Versini-Campinchi est aussi biscornu qu'un cep des vignes de l'Aisne où il a grandi. Le patronyme de son Corse de père et la peau mate de sa mère antillaise ont fait de lui un... Gaulois.

« Le Gaulois c'est un symbole, une histoire, une culture, évidemment pas un physique », explique-t-il, « je me considère donc comme gaulois ».

 « Identités tranquilles »

Son enfance de sang-mêlé fut éparpillée mais heureuse, assure l'octogénaire. Entre les champs de bataille de la Grande guerre à Ambleny (Aisne) où la famille de sa mère s'est installée, puis dans le village perché de Calcatoggio chez son père, parti en Argentine s'amouracher d'autres femmes.

« Ségrégation, communautarisme, intégration, assimilation étaient des mots inconnus », écrit-il dans son livre en décrivant ses « identités différentes comme un même long fleuve tranquille avec ses affluents ».

« Ce ne serait peut-être plus vrai aujourd'hui », s'inquiète Jean-Pierre Versini-Campinchi. « On est dans une situation de fracture. Et la cause est identifiée, c'est qu'on ne peut pas avaler des millions de personnes qui n'ont ni la culture, ni la religion de ceux qui vivent ici ».

« Et ça, ça n'a rien à voir avec le racisme », assure-t-il, « car lorsque ça n'est qu'une question de couleur et pas de culture, il n'y a plus de problème ».

Dans une famille qui « cumule deux cents ans d'avocature au barreau de Paris depuis plus d'un siècle », il y avait peu de chance que le jeune Jean-Pierre échappe au droit. Privé de sa mère, décédée à 44 ans, et éloigné de son père, incarcéré pour une affaire de fausse monnaie, il débute dans le cabinet d'un agréé auprès du tribunal de commerce.

Puis c'est le barreau. Le droit des affaires et les litiges entre entreprises et commerçants exclusivement, pendant plus de vingt ans.

 Un « vieil avocat »

Jusqu'à ce qu'il tombe dans la « marmite pénale » à la demande d'un de ses partenaires de poker. « Je ne savais rien du pénal, j'ai découvert l'horreur », s'esclaffe-t-il, « quand vous faites du droit commercial, ce qui est écrit dans les livres est à peu près appliqué, au pénal non ».

Dans les années 1990, il intervient dans les affaires du financement du PCF et l'Angolagate, un scandale de ventes d'armes.

Il s'y fait une réputation en « donnant des claques » à une paire de magistrats qu'il récuse ou en ferraillant avec des juges d'instruction « pervers » qui « utilisaient la détention pour faire parler les suspects ».

Jean-Pierre Versini-Campinchi retire de ses apparitions médiatiques dans les prétoires quelques clients prestigieux mais peu de plaisir. « Les assises, c'est lent, fatigant, frustrant. Vous êtes obligés d'arracher la parole au président », rouspète-t-il, « j'ai pas de jouissance là-dedans ».

Le système judiciaire pénal français n'échappe pas à ses critiques. « En France, il nous faut un coupable à tout prix, c'est la porte ouverte à certains accidents », regrette l'avocat en citant le cas d'un de ses clients, Maurice Agnelet, condamné pour un meurtre qu'il a toujours nié.

S'il partage la volonté de réforme et le verdict de son ex-confrère devenu Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti sur « l'endogamie » des magistrats, il n'en envie pas le sort. « Je n'aurais jamais accepté son poste ».

Non, il préfère rester aussi longtemps que possible à sa place d'avocat.

De grand avocat ? « Un grand avocat, c'est celui qui a eu la chance d'avoir de grands dossiers et j'ai moins de talent que Dupond », dit Jean-Pierre Versini-Campinchi. « Je suis un vieil avocat. Mais être encore avocat à 80 piges, ça veut dire qu'on a duré. C'est déjà pas mal ».


Riyadh Season 2025 lance “Beast Land”

La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
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  • Située près de Boulevard City et Boulevard World, la nouvelle attraction promet une expérience spectaculaire

RIYAD : L’Autorité générale du divertissement (GEA) a annoncé que les billets sont désormais disponibles pour Beast Land, qui ouvrira ses portes le 13 novembre, dans le cadre de la Riyadh Season 2025.

Située à proximité de Boulevard City et Boulevard World, cette nouvelle zone de divertissement propose une expérience immersive de grande ampleur, inspirée par l’univers du défi et de l’aventure.

Développée en collaboration avec le célèbre YouTubeur américain MrBeast (Jimmy Donaldson), Beast Land s’étend sur plus de 188 000 mètres carrés et combine jeux, aventures et spectacles interactifs accessibles à tous les âges.

La zone comprendra plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, parmi lesquelles la Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin, ainsi qu’un saut à l’élastique de 50 mètres. Une “Beast Arena” dédiée proposera 10 défis compétitifs réalistes mettant à l’épreuve la vitesse, la précision et les réflexes, tels que Tower Siege, Battle Bridge et Warrior Challenge.

Le site accueillera également une zone de jeux pour enfants et plus de 20 points de restauration, faisant de Beast Land “une destination complète pour l’aventure et le divertissement.”

Beast Land sera ouverte de 16 h à minuit en semaine, et jusqu’à 1 h du matin les week-ends.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.


Le Salon des Arts met en lumière l’échange culturel à la Résidence de France à Djeddah

La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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  • Le programme a présenté des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite
  • Le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris

​​​​​​DJEDDAH : La première édition du Salon des Arts s’est tenue mercredi soir à la Résidence de France à Djeddah, réunissant art, musique et échanges entre artistes saoudiens et français.

Le programme a proposé des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite.

Au cours de la soirée, le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, initiative soutenue par les artistes saoudiennes Zahra Bundakji et Danah Qari. L’événement a également présenté des artistes saoudiens tels que Joud Fahmy, Zahiyah Al-Raddadi, Bricklab et Nour Gary.

Le Consul général de France à Djeddah, Mohamed Nehad, a déclaré : « Beaucoup d’artistes saoudiens présents ont déjà séjourné en France dans le cadre du programme de résidence, que j’aime comparer à un cocon de startup, un espace qui équipe les artistes de nouveaux outils, les connecte avec d’autres à travers le monde et les aide à développer et affiner leurs compétences.

« Des rencontres comme celle-ci sont essentielles pour renouer avec ces artistes, présenter leurs travaux à la Résidence de France et renforcer leurs liens. L’esprit de la France a toujours été de connecter les artistes français aux talents locaux pour créer ensemble, mêler saveurs françaises et saoudiennes, et construire quelque chose de significatif reflétant les deux cultures. »

Il a ajouté : « La scène artistique saoudienne est aujourd’hui incroyablement jeune et pleine d’énergie. Ces artistes nous inspirent et nous dynamisent avec leurs idées brillantes, rechargeant notre énergie créative à chaque rencontre. »

L’attaché culturel Quentin Richard a décrit l’événement comme un reflet du dialogue artistique continu entre les deux pays, déclarant : « Les résidences artistiques à la Cité Internationale des Arts à Paris et ici à Djeddah illustrent la vitalité du dialogue entre artistes français et saoudiens. Elles favorisent une dynamique d’échange basée sur la créativité, le respect mutuel et la découverte partagée de nos cultures. »

Le groupe français Oriki, dont les membres incluent Woz Kaly, Yann Saletes, Mourad Baitiche, Michel Teyssier et Khaled Baitiche, actuellement en résidence à Hayy Cinema en collaboration avec l’artiste saoudienne Salma Murad, a également participé à l’événement.

De nouvelles résidences artistiques débuteront en décembre en partenariat avec le Musée Tariq Abdulhakim et la galerie Athr.

Le chanteur d’Oriki, Woz Kaly, a déclaré : « Entre la première visite et aujourd’hui, il y a un lien émotionnel avec le territoire, la communauté et les artistes. Tant que ce lien existe, tout peut se créer à travers l’art. Lors de l’événement, nous avons interprété trois chansons faisant partie de notre projet de ciné-concert, chacune inspirée d’une scène de film différente.

« Même sans l’écran, l’idée est que le public imagine l’histoire à travers la musique et ressente son émotion. C’est un aperçu de ce que nous développons depuis notre arrivée à Djeddah. »

Pour Bundakji, le Salon des Arts a offert au public une rare plongée dans le processus créatif lui-même.

« Les gens connaissent l’artiste dans son atelier, mais ils ne voient jamais ce qui s’y passe. Ils ne voient pas les recherches, les idées, les expérimentations, les échecs », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’événement permettait aux visiteurs d’interagir directement avec le processus artistique.

« Entre l’atelier et l’œuvre finale, il y a un grand espace où nous pouvons nous rencontrer, partager nos idées, où naissent les amitiés et la communauté. Je crois que c’est la vie elle-même, où les gens se connectent, parlent d’art et apprennent à se connaître face à face, pas seulement en voyant mon travail et mon nom sur un titre », a-t-elle poursuivi.

Elle a décrit la soirée comme un espace permettant aux visiteurs de toucher et d’expérimenter les recherches derrière chaque œuvre, « une tranche de la pratique de chacun dans son atelier ».

Qari a ajouté : « Je pense que c’est un bel espace pour que les gens se réunissent et aient réellement une conversation sur la vie qui imite l’art qui imite la vie. Nous voyons tous le travail des autres en exposition, mais nous ne connaissons pas vraiment les sentiments derrière ces œuvres. »

Elle a conclu : « Tout ce que nous créons provient de quelque chose dans nos vies : des histoires, des sentiments, des rêves, des peurs, des échecs. C’est une opportunité intime de créer un lien authentique entre les gens et de s’inspirer mutuellement. Utiliser la création d’autrui comme muse pour ce que nous vivons, pour savoir que nous ne sommes pas seuls. N’est-ce pas là le but de l’art et de la poésie, après tout ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com