Les camps surpeuplés de Syrie face au coronavirus

Un homme âgé aide un jeune garçon à se laver le visage dans un camp de déplacés surpeuplé près du village de Qah dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, pendant la crise de la pandémie du nouveau coronavirus (Photo, AFP)
Un homme âgé aide un jeune garçon à se laver le visage dans un camp de déplacés surpeuplé près du village de Qah dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, pendant la crise de la pandémie du nouveau coronavirus (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Les camps surpeuplés de Syrie face au coronavirus

  • « Nous vivons dans des abris collés les uns aux autres », déplore Hassan Sweidane, dans un camp aux abords de la localité de Qah, dans la province d'Idleb
  • En un mois seulement, le nombre de cas de Covid a été multiplié par six dans le nord-ouest syrien, selon l'ONU. Et les cas sont en hausse dans les camps

SYRIE: Distanciation physique, masques, se laver les mains ? Ces mesures pour se protéger du nouveau coronavirus relèvent de l'impossible dans les camps de déplacés surpeuplés et miséreux du nord-ouest de la Syrie où les cas ont explosé.

« Nous vivons dans des abris collés les uns aux autres », déplore Hassan Sweidane, dans un camp aux abords de la localité de Qah, dans la province d'Idleb, après avoir été déplacé depuis des années par les combats dans le pays en guerre.

Depuis l'apparition des cas de contamination dans l'ultime grand bastion jihadiste et rebelle d'Idleb, à la frontière turque, les humanitaires mettent en garde contre une catastrophe sanitaire dans les camps de déplacés, pointant du doigt un approvisionnement erratique en eau et le manque d'infrastructures médicales.

En un mois seulement, le nombre de cas a été multiplié par six dans le nord-ouest syrien, selon l'ONU. Et les cas sont en hausse dans les camps.

Prendre une douche ou se laver les mains est parfois un luxe dans ces camps informels. Et avec la pauvreté généralisée, difficile de se payer des masques ou des produits de désinfection.

Père de six enfants et âgé de 41 ans, Sweidane craint d'autant plus le virus qu'il souffre d'une cirrhose du foie.

« Un proche a été contaminé. J'ai très peur car je n'ai pas d'immunité », explique l'homme à la barbe broussailleuse, assis dans la chambrette en béton qui lui sert de logis.

« Nous laisser mourir »

« Dans les camps, nous ne pouvons pas nous placer en quarantaine », déplore encore Sweidane. Les hôpitaux proches « sont bondés, on a peur d'être (en contact) avec les médecins et les infirmières et d'être contaminés ».

Dans les secteurs d'Idleb dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), mais aussi dans les zones voisines tenues par les forces turques et leurs supplétifs syriens dans le nord de la province d'Alep, la maladie Covid-19 a explosé.

La direction de la Santé, affiliée à l'opposition syrienne et supervisant la situation sanitaire dans ces deux régions, a officiellement recensé 5.075 cas, dont 42 décès.

Quotidiennement le nombre des contaminations dépasse parfois désormais les 300, contre quelques dizaines auparavant. Plus de 860 cas ont été enregistrés au sein du corps médical et environ 330 dans les camps.

« Nous avons peur de la maladie, nous n'osons pas sortir », lance Ghatwa al-Mohamed, une octogénaire au visage strié de rides, assise à même le sol dans sa tente.

« Nous vivons les uns sur les autres », dit-elle en dénoyautant des olives. « On ne sait plus quoi faire. Si seulement Dieu pouvait nous laisser mourir et nous donner la paix. »

« Comment vivre » ?

Le bond dans les cas est lié aussi selon l'ONU à l'augmentation des tests, deux laboratoires supplémentaires ayant ouvert dans le nord d'Alep, outre le principal installé à Idleb.

Mais avec la « surpopulation », il est difficile de s'isoler, reconnaît l'organisation internationale.

Dans les locaux de la Direction de la Santé à Idleb, le médecin Yehya Nehmé évoque les vagues successives de déplacements massifs qui accompagnaient chaque offensive du régime syrien de Bachar al-Assad et son allié russe.

Car à Idleb, les quelque trois millions d'habitants des zones insurgées s'entassent dans un territoire qui n'a fait que rétrécir au fil de ces offensives. Près de la moitié sont d'ailleurs des déplacés vivant dans des camps, selon l'ONU.

« Nous tenons les forces du régime et la Russie pour responsables de la situation tragique des déplacés », fustige Nehmé, qui admet que la distanciation sociale dans les camps surpeuplés « est presque impossible ».

« Ils nous disent de ne pas sortir de chez nous, de ne pas se rassembler, mais nous vivons dans des tentes séparées d'un demi-mètre seulement les unes des autres », peste Mohamed al-Omar, un quadragénaire père de quatre enfants.

« Ils ont distribué un masque seulement aux personnes de plus de cinq ans mais ce n'est pas suffisant. »

Pour ce chauffeur de camion-citerne, qui sillonne les environs de son camp pour vendre de l'eau, il est impossible de se confiner. « Si je reste dans ma tente, comment je vais faire pour vivre et manger ? »


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.