Le sport et l’activité physique comme remèdes à l’obésité chez la femme arabe

Les femmes saoudiennes se préoccupent de plus en plus de leur forme physique (Photo, Reuters).
Les femmes saoudiennes se préoccupent de plus en plus de leur forme physique (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Le sport et l’activité physique comme remèdes à l’obésité chez la femme arabe

  • L’obésité est étroitement liée aux problèmes de santé chroniques, notamment aux maladies cardiovasculaires et au cancer
  • Le surpoids et ses répercussions sur la santé ont coûté 3,72 milliards d’euros au système de santé saoudien en 2019

DJEDDAH: Le taux d’obésité ne cesse d’augmenter dans le monde depuis un demi-siècle, si bien que, selon les experts, de nombreux pays sont loin de pouvoir atteindre les objectifs mondiaux en matière de nutrition fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2025.

Conscients des pressions que les taux d’obésité élevés font peser sur les systèmes de santé locaux, au détriment de la qualité de vie, des pays comme l’Arabie saoudite s’efforcent de promouvoir la forme physique et d’inciter les gens à renoncer à leur mode de vie sédentaire.

D’après une étude récente réalisée par la Faculté de médecine de l’université d’État de l’Ohio, l’obésité et ses répercussions sur la santé ont coûté 3,72 milliards d’euros au système de santé saoudien en 2019 seulement, ce qui équivaut à environ 4,3% des dépenses de santé annuelles totales du Royaume.

Le surpoids et l’obésité, définis comme étant une accumulation anormale ou excessive de graisse pouvant nuire à la santé, ne préoccupent pas uniquement le monde arabe. Plus d’un milliard de personnes dans le monde sont considérées obèses, ce qui signifie qu’elles ont un indice de masse corporelle (une mesure de la graisse corporelle basée sur la taille et le poids) de 30 ou plus, et ce chiffre continue d’augmenter.

Selon l’OMS, l’obésité est plus répandue chez les femmes que chez les hommes, des facteurs tels que les aspects socioculturels, économiques, génétiques et biologiques y contribuant. Dans le monde, l’obésité touche 15% des femmes et 11% des hommes. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cet écart entre les sexes est encore plus important, puisque 26% des femmes sont considérées obèses, contre 16% des hommes.

Un article récent publié par The Economist attribue le problème dans la région à deux facteurs clés: le facteur socio-économique, car les aliments locaux les moins chers sont généralement les plus malsains, comme le pain et le riz; et le facteur culturel, parce que le conservatisme social omniprésent dans la région arabe peut empêcher les femmes de pratiquer des activités sportives en plein air ou de perdre des calories de manière passive sur leur lieu de travail.

La réalité est, évidemment, bien plus complexe. La perception des femmes arabes comme étant de simples femmes au foyer sédentaires semble totalement dépassée puisque les femmes de la région entrent de plus en plus dans la vie active, prennent en charge leur régime alimentaire et se lancent dans le monde du sport et du fitness.

Garder un poids raisonnable n’est pas si facile (Photo, AFP).

À l’ère de la mondialisation, faire attention à sa ligne est plus facile à dire qu’à faire. Les pays arabes ont eux aussi connu d’importants changements de mode de vie et une urbanisation rapide qui ont introduit de nombreux aliments supplémentaires riches en matières grasses sur le marché, en plus des habitudes alimentaires malsaines préexistantes, notamment dans le régime arabe traditionnellement riche en glucides.

Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont l’Arabie saoudite, ne sont pas à l’abri de ces changements. Le niveau d’obésité est monté en flèche au cours des dernières décennies en raison de l’alimentation malsaine, de l’inactivité et du désir de garder le «surpoids à la mode» — un stéréotype associé aux pays du Golfe en raison de leur richesse.

Dans le monde, la perception de l’obésité varie considérablement. Dans de nombreux pays à revenu élevé et, de plus en plus, dans les pays à revenu intermédiaire, la prise de poids est socialement stigmatisée et alimente une perception de faiblesse individuelle qui sape le soutien aux mesures globales de prévention, de traitement et de prise en charge.

Les idéaux associés au poids et à la forme du corps sont différents dans chaque culture. On suppose que des pressions culturelles spécifiques pour être grand et mince amènent les gens à mentir sur leur taille et leur poids dans le but de correspondre à l’apparence jugée plus socialement populaire et désirable.

L’obésité et les problèmes de santé qui lui sont liés ont coûté près de 3 milliards d’euros à l’Arabie saoudite en 2019 (Photo, AFP).

Dans certaines régions, les attitudes à l’égard du surpoids sont similaires. De nombreuses cultures africaines et polynésiennes, ainsi que certaines cultures arabes, associent les femmes en surpoids à la richesse, la santé, la force et la fertilité. Dans la région du Golfe, en revanche, être gros n’est certainement plus à la mode.

Sulafa Kurdi, photographe et propriétaire de café, a toujours eu quelques kilos en trop. En août 2020, elle a entamé un parcours de près de deux ans pour retrouver la forme et la santé en s’inscrivant dans une salle de sport. Elle a choisi Sweat Army à Djeddah et a commencé sa transformation.

«J’attendais le bon moment pour franchir le pas et prendre ma vie en main», confie-t-elle à Arab News. «Ce n’était pas une décision facile à prendre mais, avec le soutien que j’ai reçu de mon entraîneur, ce parcours était ce dont j’avais besoin. Je voulais perdre du poids de manière saine, correcte et difficile.»

«Dans les trois mois qui ont suivi mon inscription, j’ai acquis la discipline nécessaire pour adopter un mode de vie sain auquel je me conforme toujours du mieux que je peux. Certes, nous faisons tous des rechutes et nous sommes parfois paresseux. Avec le bon soutien, j’ai réussi à me relever et à bouger, battant mes propres records.»

Les athlètes saoudiennes montrent la voie (Photo fournie).

En effet, contrairement aux affirmations de l'article de The Economist, des preuves anecdotiques suggèrent que de plus en plus de femmes dans le monde arabe prennent conscience de l’importance de maintenir leur forme physique.

Des études ont montré que l'engagement dans le sport et l'activité physique était plus faible chez les femmes que chez les hommes. Aujourd'hui, divers programmes gouvernementaux et privés permettent aux femmes et aux jeunes filles d'accéder aux installations sportives, les encourageant à devenir des athlètes et même des modèles pour les jeunes générations.

Cela a remis en question les stéréotypes dépassés sur les femmes en Arabie saoudite et dans la région arabe au sens large, ainsi que les fausses idées sur le conservatisme social qui les empêche de sortir pour faire de l'exercice et participer à des sports organisés.

Surnommée la «Cléopâtre du squash», l'Égyptienne Nouran Johar a remporté cinq fois des tournois de padel tels que l'England Open Junior Championship. Pendant ce temps, Ulfah al-Kaabi, l'une des meilleures joueuses de paddle des Émirats arabes unis, a laissé sa marque sur le terrain.

À l'autre bout du monde, l'équipe nationale féminine de football d'Arabie saoudite a remporté une médaille d'argent lors de la Special Olympics Unified Cup qui s'est tenue à Détroit, dans le Michigan, ce mois-ci.

De plus de plus de femmes s’engagent dans des pratiques sportives et physiques (Photo, AFP).

Bien que la sprinteuse saoudienne Yasmeen al-Dabbagh, qui participait pour la première fois aux Jeux Olympiques, ait échoué lors de sa première course à Tokyo 2020, elle s'est fixée pour objectif de remporter une médaille lors des prochains Jeux à Paris en 2024.

De l'avis général, la participation des femmes au sport et au fitness se résume à une communauté qui les soutient. Dans le Royaume, la Fédération Sports for all ou Sports pour tous (SFA) a mis en place des programmes communautaires visant à améliorer la santé globale par le biais de programmes sportifs communautaires, un outil puissant afin de créer une société saine en accord avec les objectifs de qualité de vie de la Vision 2030.

La SFA affirme que ses programmes et initiatives sont créés sur la base des besoins spécifiques des communautés et de ce qui les motive, et qu'ils peuvent être facilement intégrés dans leurs habitudes quotidiennes telles que la marche, la course, le cyclisme et d'autres activités. Elle affirme que le nombre de femmes participant aux sports communautaires a augmenté de façon spectaculaire.

«Depuis 2018, nous avons vu les chiffres se refléter dans tous nos programmes», a déclaré un porte-parole de la SFA à Arab News. «La SFA veut offrir aux femmes les bons programmes et les initiatives axées sur les femmes de manière à les encourager à aller plus loin.»

«Nous avons prévu un parcours spécial pour les femmes dans notre course Spartan, il y avait une zone pour les femmes lors de la compétition SandClash pour concourir, et il en va de même dans nos clubs de quartier à travers le Royaume pour les femmes qui préfèrent avoir leurs propres espaces», a ajouté le porte-parole.

«La SFA a également accueilli la Global Goals World Cup, un tournoi de football féminin à cinq. Le Royaume est le premier pays à ajouter le basketball aux jeux. L'un des principaux objectifs de la SFA est de leur permettre de faire du sport, de leur donner accès à des installations, de les motiver et de leur donner le sentiment d’appartenance à la communauté.»

L’idée selon laquelle les femmes arabes ne seraient que de simples femmes au foyer enracinées semble dépassée (Photo, AFP).

Soulignant l'importance des programmes communautaires d'activité physique, Haya Sawan, entraîneuse de fitness et propriétaire de SheFit Gym à Jeddah, a déclaré à Arab News que la mise en place de tels programmes contribue à l'émergence d'une forte culture du fitness chez les femmes.

«Le nombre de personnes pratiquant une activité physique n'a jamais été aussi élevé qu'au cours des cinq dernières années. Il ne s'agit pas seulement de l'ouverture de salles de sport, mais plutôt d'un changement de mentalité et de mode de vie», a expliqué Sawan.

«Le climat et l'environnement unique de la région nous empêchent de marcher sur des kilomètres, nous devons donc faire des efforts supplémentaires pour rester actifs toute la journée. Nous utilisons l'espace dont nous disposons et créons des programmes adaptés à cet espace. L'utilisation de vastes espaces tels que les centres commerciaux et les sentiers extérieurs destinés à la marche ou au jogging est un excellent moyen de faire participer le public.

«Des initiatives telles que celles lancées par la SFA, qui a coopéré avec les centres commerciaux, facilitent grandement l'activité physique des gens. Elle est accessible et vous pouvez compter vos pas. C'est un petit geste qui fait une différence à long terme.»

 «Ceci dit, la motivation personnelle reste une partie intégrante de tout parcours de remise en forme. L'évolution des perceptions des femmes arabes – et de la société au sens large – concernant leur rôle, leur statut et leur autonomie corporelle a, sans aucun doute, un rôle à jouer.»

«Je crois fermement que vos pensées peuvent vraiment contrôler votre vie», a ajouté Sawan. «Un état d’esprit positif croira toujours qu’il est possible de s’améliorer, et verra les défis comme une source de motivation à surmonter, plutôt que des défis qui vous empêcheraient d’avancer.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'organisation humanitaire controversée GHF, dit avoir terminé sa mission à Gaza

L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
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  • L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale
  • Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU

JERUSALEM: L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas.

La Gaza Humanitaran Foundation (GHF) a annoncé dans un communiqué "la fin réussie de sa mission d'urgence à Gaza après avoir distribué plus de 187 millions de repas gratuits directement aux civils dans le cadre d'une opération humanitaire record qui a permis de garantir que l'aide alimentaire parvienne aux familles palestiniennes en toute sécurité et sans détournement par le Hamas ou d'autres entités".

L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale.

Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.

L'ONG a rejeté les critiques et sa responsabilité dans ces violences.

"A un moment critique, nous sommes fiers d’avoir été la seule opération d'aide capable de fournir de manière fiable et sûre des repas gratuits directement au peuple palestinien de Gaza, à grande échelle et sans détournement, s'est félicité son directeur John Acree, cité par le communiqué.

"Le modèle de la GHF, dans lequel le Hamas ne pouvait plus piller et tirer profit du détournement de l'aide, a joué un rôle majeur pour amener le Hamas à la table des négociations et parvenir à un cessez-le-feu. Nous les remercions pour tout ce qu’ils ont apporté aux Gazaouis", a salué sur X le porte-parole du département d'Etat, Tommy Pigott.

 

 


Israël: des généraux limogés, d'autres sanctionnés, en lien avec le 7-Octobre

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  • Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz
  • Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé le limogeage de trois généraux à des postes clés le 7 octobre 2023 et des sanctions disciplinaires contre plusieurs autres à cause de leur échec à empêcher ce jour-là l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue Israël.

Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz, qui a annoncé lundi avoir demandé un "examen approfondi" du rapport, commandité par l'armée, qui leur a servi de base pour prendre ces mesures.

Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre, malgré les appels de l'opinion publique et de l'opposition à la formation d'une commission d'enquête nationale.

M. Netanyahu a répété que les fautes de la direction politique ayant mené au 7-Octobre ne pourraient être examinées qu'après la fin de la guerre.

Le général de division Aharon Haliva, à l'époque chef des renseignements militaires, le général de division Oded Basyuk, alors chef des opérations, et le général de division Yaron Finkelman, qui commandait ce jour-là depuis peu la région militaire sud d'Israël, vont être déchargés "du cadre de réserve et ne (feront) plus partie" de l'armée, indique un communiqué de l'armée publié dimanche soir.

Le général Haliva a été le premier responsable militaire à démissionner, en 2024, en invoquant sa responsabilité pour le drame du 7-Octobre. Le général Finkelman a lui aussi démissionné en invoquant les mêmes motifs. Quant au général Basyuk, il a pris sa retraite après la guerre de 12 jours lancée par Israël contre l'Iran en juin.

Selon le communiqué de l'armée, les trois hommes portent chacun une responsabilité personnelle dans l'échec de l'institution militaire à anticiper et à repousser l'attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël.

"Défaillance systémique" 

Ces mesures, prises par Eyal Zamir, font suite à la publication au début du mois du rapport d'un comité d'experts qu'il avait mandaté et qui a marqué la fin des enquêtes au sein de l'armée sur les défaillances ayant mené au drame du 7-Octobre.

Le rapport concluait à une "défaillance systémique et organisationnelle de longue date" au sein de l'appareil militaire.

Déplorant des "processus de prise de décision et de déploiement des forces déficients dans la nuit du 7 octobre 2023", le comité pointait des échecs au niveau de l'état-major général, de la direction des opérations, de la direction du renseignement militaire, du Commandement Sud, mais aussi de l'armée de l'Air et de la Marine.

Israël Katz, dont l'inimitié avec le chef d'état-major est connue, a réagi lundi à l'annonce des limogeages et mesures disciplinaires  en annonçant "un examen en profondeur" de ce rapport.

"A la suite des mesures annoncées hier par le chef d'état-major concernant la responsabilité des commandants dans les événements du 7 octobre, j'ai décidé de charger le contrôleur de l'établissement de la Défense, le général de division (à la retraite) Yaïr Wolansky, d'examiner en profondeur le rapport présenté par l'équipe dirigée par le général de division (à la retraite) Sami Turgeman", a annoncé le ministre de la Défense dans un communiqué.

Joute 

Il a précisé que le "contrôleur sera également invité à formuler une recommandation concernant des critères équitables pour l'élaboration de conclusions personnelles", faisant allusion aux limogeages et mesures disciplinaires annoncés par Eyal Zamir.

Selon les médias israéliens, il s'agit d'une énième joute dans le bras de fer qui oppose les deux hommes, M. Katz ayant cette fois-ci été ulcéré de ne pas avoir été prévenu directement des mesures qu'il a apprises par les médias.

En outre, le chef d'état-major s'est publiquement dissocié du gouvernement, notamment en appelant le 10 novembre à une "enquête systémique" sur le 7-Octobre.

Malgré les pressions de l'opinion publique et les demandes de l'opposition, le gouvernement israélien refuse l'établissement d'une commission nationale d'enquête dans l'échec des autorités à prévenir l'attaque.

Outre les trois généraux limogés, l'armée a annoncé des sanctions disciplinaires contre le général de division aérienne Tomer Bar et le vice-amiral David Saar Salma, respectivement à la tête de l'armée de l'Air et de la Marine.

Sont également visés par des mesures disciplinaires quatre autres généraux et quatre officiers supérieurs.

Le général Herzi Halévy, qui était à la tête de l'armée le 7 octobre 2023, a annoncé sa démission en janvier et quitté ses fonctions en mars. Il n'est pas concerné par les mesures.

 


Le Hezbollah enterre son chef militaire tué dans un bombardement israélien

Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader"
  • Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël

BEYROUTH: Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien.

A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader".

Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël.

Dans cette banlieue densément peuplée de la capitale, des membres du Hezbollah en treillis ont porté son cercueil et ceux d'autres compagnons tués dans la frappe ciblée de dimanche, recouverts des drapeaux jaunes du groupe, au son de chants religieux, a rapporté un correspondant de l'AFP.

La foule, d'où émergeaient des portraits des dirigeants du Hezbollah et du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a scandé des slogans contre Israël et les États-Unis.

Cet assassinat est intervenu alors qu'Israël a intensifié ces derniers temps ses frappes sur le territoire libanais malgré le cessez-le-feu, disant viser des membres ou infrastructures du Hezbollah qu'il accuse de se réarmer, ce que le mouvement dément.

"Voie diplomatique" 

Le gouvernement libanais est sous forte pression de Washington pour contraindre le Hezbollah à rendre ses armes conformément à l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, ce que le mouvement islamiste refuse jusqu'à présent.

Après l'assassinat de Haitham Ali Tabatabai, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé qu'Israël "ne permettra(it) pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et appelé Beyrouth  à "respecter son engagement" à le désarmer.

A Paris, la diplomatie française a appelé à la "retenue" après la frappe israélienne qui fait "peser un risque d'escalade dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions".

Les options du Hezbollah apparaissent désormais limitées: le mouvement est sorti très affaibli du conflit qu'il avait enclenché avec Israël après le début de la guerre à Gaza, et a perdu sa voie d'approvisionnement via la Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Washington presse également Beyrouth de lui couper les financements iraniens. Téhéran, principal allié du Hezbollah, a dénoncé lundi un "lâche assassinat".

Il existe aujourd'hui "deux tendances au sein du groupe", explique à l'AFP une source proche du Hezbollah, sous couvert d'anonymat. "Ceux qui veulent répondre à l'assassinat et ceux qui préfèrent s'abstenir, et pour l'instant, la direction du groupe préfère la voie diplomatique".

"Les options du Hezbollah sont très limitées", affirme à l'AFP Nicholas Blanford, analyste à l'Atlantic Council. "Sa base réclame vengeance, mais si le Hezbollah répond directement (...) Israël ripostera très durement et personne au Liban ne remerciera le Hezbollah pour ça".

Selon lui, la frappe sur le chef militaire du Hezbollah "montre qu'Israël peut toujours localiser et cibler les hauts responsables (du mouvement) malgré toutes les mesures de protection".

"Rejeter les pressions" 

L'assassinat de Haitham Ali Tabatabai visait à "effrayer et affaiblir" le Hezbollah pour qu'il "se rende et se soumette, mais cet objectif ne sera jamais atteint", a lancé lors des funérailles un haut responsable du mouvement, Ali Damuch.

Israël était "inquiet de la réponse possible du Hezbollah, et doit le rester", a-t-il ajouté, exhortant les autorités libanaises à "affronter l'agression par tous les moyens (...) et à rejeter les pressions (...) à se conformer aux diktats américains et aux conditions israéliennes".

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kms entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.

Un responsable militaire libanais a affirmé à l'AFP la semaine dernière que les demandes américaines et israéliennes d'un désarmement d'ici fin 2025 étaient "impossibles" à satisfaire, faute de personnel et d'équipement, et au vu du risque de confrontations avec les communautés locales soutenant le Hezbollah.