Marqués à vie: les derniers scarifiés du Soudan

Une femme soudanaise portant des cicatrices de lame sur le visage est photographiée dans le village d'Om Maghad, à quelque 66 kilomètres au sud de Khartoum, le 30 juillet 2022. ASHRAF SHAZLY / AFP
Une femme soudanaise portant des cicatrices de lame sur le visage est photographiée dans le village d'Om Maghad, à quelque 66 kilomètres au sud de Khartoum, le 30 juillet 2022. ASHRAF SHAZLY / AFP
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Publié le Jeudi 11 août 2022

Marqués à vie: les derniers scarifiés du Soudan

  • La scarification rituelle est une pratique ancienne partagée par de nombreuses communautés en Afrique
  • «Il est probable que j'appartienne à la dernière génération qui aura eu le visage marqué» au Soudan

OM MAGHAD: Khouloud Massaed, de la tribu soudanaise des Hadaria, garde un souvenir vif du jour où elle a été scarifiée au visage avec une lame tranchante et elle a toujours refusé que cela arrive à ses enfants.

L'octogénaire arbore encore aujourd'hui sur chaque joue trois estafilades qui ont pris une teinte foncée avec le temps.

"On m'a emmenée chez l'homme qui était connu pour effectuer ces marques, il a procédé avec un petit couteau", raconte-t-elle à l'AFP dans son village d'Om Maghad, à 66km au sud de la capitale Khartoum.

"J'ai pleuré, j'avais sept ans", confie la vieille dame. "Ils m'ont dit que je devais avoir ces cicatrices sur le visage, qu'elles étaient un signe de beauté".

La scarification rituelle est une pratique ancienne partagée par de nombreuses communautés en Afrique. Elle consiste à marquer la peau pour signifier une appartenance tribale ou symboliser la beauté.

«Grande valeur»

"Autrefois, ces scarifications faisaient l'objet de chansons" et "avaient une grande valeur", dit Mme Massaed, confiant avoir longtemps peiné à accepter son visage balafré.

"Aucun de mes enfants n'a été scarifié", affirme-t-elle, soulagée que la pratique ait aujourd'hui disparu au Soudan. "Les temps ont changé, seules les personnes âgées arborent encore ces marques".

Si elle était répandue parmi les tribus du pays --où, selon l'ONG Minority Rights Group, environ 30% de la population se considère comme appartenant aux minorités africaines, le reste se considérant comme arabes-- la scarification est aujourd'hui tombée en désuétude, beaucoup la considérant comme archaïque, obsolète et peu hygiénique.

La pratique perdure toutefois dans certains pays, comme au Nigeria où encore aujourd'hui certains enfants, comme l'ancien président Olusegun Obasanjo, portent de telles scarifications sur les joues.

"La douleur a duré plusieurs semaines", se souvient Fatma Ahmed, de la tribu des Jaayline, au visage orné de cicatrices. La vieille femme raconte avoir dû appliquer de nombreux onguents traditionnels pour la faire disparaître.

«Dernière génération»

Le système de santé du Soudan, l'un des plus pauvres au monde, est fragile: selon l'Unicef, "seuls 70%" des 45 millions de Soudanais "ont accès à un établissement de santé en moins de 30 minutes".

Les communautés vivant dans les zones rurales isolées peinent depuis longtemps à accéder à des soins de santé au Soudan, où les infrastructures existantes restent précaires.

La scarification "est une déformation et cela cause de la douleur sans raison", estime un membre de la tribu des Jaayline, Idriss Moussa Abdelrahman.

Pour les hommes, les marques faciales prenaient souvent la forme de petites lignes horizontales ou verticales ressemblant aux lettres "T" ou "H", explique Babiker Mohammed de la même tribu.

"A l'époque ce n'était pas un choix. C'était inévitable", affirme cet homme de 72 ans.

"Les gens emmenaient leurs enfants chez la personne qui effectuait les scarifications pour qu'il marque leurs visages en fonction de leur appartenance tribale", poursuit le septuagénaire qui a refusé de faire inciser le visage de sa progéniture.

"Il est probable que j'appartienne à la dernière génération qui aura eu le visage marqué" au Soudan.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com