Attentat aux JO de Munich: Les familles boycotteront les commémorations

Markus Soeder président de la région de Bavière et Friedrich Merz, chef de la CDU (Photo, AFP).
Markus Soeder président de la région de Bavière et Friedrich Merz, chef de la CDU (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 août 2022

Attentat aux JO de Munich: Les familles boycotteront les commémorations

  • Les familles des 11 Israéliens tués lors des jeux de Munich en 1972 indiquent décliner l'invitation à se rendre aux commémorations
  • Elles réclament aux autorités allemandes des «excuses publiques» pour «toutes leurs erreurs» et leurs «mensonges» dans cette affaire

JERUSALEM: Les familles des victimes de l'attentat des Jeux Olympiques de Munich boycotteront les commémorations en Allemagne marquant le 50e anniversaire de la tragédie, jugeant insuffisante une offre de compensation des autorités allemandes, ont-elles indiqué jeudi.

Dans une lettre transmise au président de la région de Bavière Markus Söder et dont l'AFP a obtenu une copie, les familles des 11 Israéliens tués lors des jeux de Munich en 1972 indiquent "décliner l'invitation à se rendre" aux commémorations le 5 septembre.

Elles réclament aux autorités allemandes des "excuses publiques" pour "toutes leurs erreurs" et leurs "mensonges" dans cette affaire, "d'ouvrir toutes" leurs archives, ainsi qu'une "juste compensation".

Le 5 septembre 1972, huit membres de l'organisation palestinienne "Septembre noir" avaient pénétré dans un appartement de la délégation israélienne au village olympique, tuant deux athlètes israéliens et prenant neuf autres membres de la délégation en otage, dans l'espoir de les échanger contre 232 prisonniers palestiniens.

L'intervention des services de sécurité allemands sur la base militaire de Fürstenfeldbruck, à une trentaine de kilomètres de Munich, s'était achevée par la mort de tous les otages, ainsi que d'un policier ouest-allemand, un dénouement sanglant pour lequel les autorités ouest-allemandes ont été tenues en partie responsables. Cinq agresseurs palestiniens ont de leur côté été abattus.

La porte-parole des familles des victimes, Ankie Spitzer, a indiqué à l'AFP que les autorités allemandes avaient donné leur feu vert pour les deux premières demandes mais refusaient toujours d'accorder aux familles une compensation respectant les "normes internationales".

Berlin aurait proposé 10 millions d'euros, incluant les quelque 4,5 millions déjà versés en 1972 et 2002, pour un nouveau total d'environ 5,4 millions d'euros pour les 23 membres directs des victimes.

"Ils nous ont dit qu'ils doivent respecter ce que les victimes allemandes de terrorisme reçoivent (...) mais dans notre cas il ne s'agit pas d'une affaire locale dans laquelle le gouvernement allemand n'est pas coupable", a déclaré Mme Spitzer.

Selon elle, les familles se sont partagées l'équivalent de trois millions d'euros à titre de "geste humanitaire".

"Accepter la responsabilité ce n'est pas seulement des mots, cela a aussi un prix. Nous serions allés à la cérémonie s'ils avaient ouvert leur coeur et dit (...) nous nous excusons et allons vous compenser pour 50 ans d'abus", a ajouté M. Spitzer, qualifiant "d'insulte" l'offre allemande.

Les familles des victimes ont demandé au président israélien Isaac Herzog de boycotter les cérémonies de Munich, a ajouté la veuve d'Andrei Spitzer, entraîneur de l'équipe d'Israël d'escrime mort dans l'attentat.

Interrogé sur cette demande jeudi par l'AFP, la présidence israélienne n'a fait aucun commentaire.


Mali: un important convoi de l'armée progresse vers le nord

Un responsable de la sécurité a déclaré que le convoi était composé de 119 véhicules et qu'il était actuellement arrêté sur la route au nord de Gao. (Reuters/File)
Un responsable de la sécurité a déclaré que le convoi était composé de 119 véhicules et qu'il était actuellement arrêté sur la route au nord de Gao. (Reuters/File)
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  • Le convoi de plusieurs dizaines de véhicules se trouvait à Tarkint, à environ 200 km au sud de Kidal
  • Un haut responsable militaire a assuré que des éléments avaient avancé encore plus au nord

BAMAKO : Un important convoi de l'armée malienne a continué mardi à progresser vers le nord et la région de Kidal (nord), bastion de la rébellion séparatiste touareg qui a repris les armes contre l'Etat central, ont indiqué des sources militaires et un élu.

Un élu local et un soldat dans la colonne, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité de l'opération, ont indiqué que le convoi de plusieurs dizaines de véhicules se trouvait à Tarkint, à environ 200 km au sud de Kidal.

Un haut responsable militaire a assuré que des éléments avaient avancé encore plus au nord.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, a revendiqué sur les réseaux sociaux une attaque à l'engin explosif contre le cortège dans lequel se trouvent aussi, selon lui, des mercenaires du groupe de sécurité russe Wagner.

Ce déplacement de troupes commencé lundi à partir de Gao a déclenché les spéculations sur le début de l'offensive réclamée de longue date par ceux qu'exaspère l'insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté.

Aucun responsable malien n'a officiellement désigné la ville de Kidal comme l'objectif direct du déploiement.

Le haut responsable militaire a indiqué que le convoi devait se rendre plus au nord à Aguelhok et Tessalit, au nord de Kidal, sans citer cette dernière.

L'arrivée des soldats maliens dans ces villes y anticiperait le départ prochain de la mission de l'ONU (Minusma).

La Minusma, déployée depuis 2013 mais poussée vers la sortie par la junte au pouvoir depuis 2020, doit quitter ses camps au Mali d'ici au 31 décembre. L'évacuation de ces camps passe pour un des facteurs de l'escalade en cours depuis août dans le nord. L'armée fait face à une reprise des hostilités des groupes séparatistes à dominante touareg et à une recrudescence des attaques du GSIM.

Ce regain se juxtapose aux violences toujours en cours dans le centre et à l'expansion djihadiste au nord et à l'est.

La Minusma a commencé à rétrocéder ses autres camps aux autorités maliennes. Les séparatistes estiment que les emprises onusiennes du nord devraient revenir sous leur contrôle en vertu des accords passés.

Kidal est depuis 2013 sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance de groupes armés à dominante touareg. Les rebelles y ont infligé une déroute à l'armée quand celle-ci a tenté d'en reprendre la maîtrise en 2014.


Turquie: vague d'arrestations après l'attentat d'Ankara

La Turquie avait déjà lancé en représailles dimanche soir des frappes aériennes contre les combattants kurdes turcs du PKK au Kurdistan irakien (AFP).
La Turquie avait déjà lancé en représailles dimanche soir des frappes aériennes contre les combattants kurdes turcs du PKK au Kurdistan irakien (AFP).
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  • Selon le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya, 67 suspects ont été interpellés dans 16 des 81 provinces du pays
  • Le PKK, considéré comme organisation terroriste par Ankara et l'Union européenne, a revendiqué l'attaque lancée dimanche par deux assaillants contre le ministère turc de l'Intérieur à Ankara, la capitale

ISTANBUL: Près de 70 personnes ont été arrêtées mardi en Turquie, soupçonnées d'être liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a revendiqué l'attentat ayant blessé deux policiers dimanche à Ankara, ont rapporté les autorités.

Selon le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya, 67 suspects ont été interpellés dans 16 des 81 provinces du pays.

Le PKK, considéré comme organisation terroriste par Ankara et l'Union européenne, a revendiqué l'attaque lancée dimanche par deux assaillants contre le ministère turc de l'Intérieur à Ankara, la capitale.

L'un des deux hommes s'est fait exploser et l'autre a été abattu avant de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du ministère.

La Turquie avait déjà lancé en représailles dimanche soir des frappes aériennes contre les combattants kurdes turcs du PKK au Kurdistan irakien, où l'organisation, en lutte armée contre Ankara depuis 1984, dispose de bases arrières.

Lundi, vingt personnes, dont des cadres locaux du parti prokurde HDP -- accusé par les autorités turques d'être lié au PKK --, avaient également été arrêtées à Istanbul et dans la province de Kirklareli (nord-ouest).


Le fils du président Biden plaide non coupable de détention illégale d'arme

Hunter Biden est un avocat formé à Yale et un lobbyiste devenu artiste, mais sa vie a été marquée par l'alcoolisme et la dépendance au crack. (Reuters)
Hunter Biden est un avocat formé à Yale et un lobbyiste devenu artiste, mais sa vie a été marquée par l'alcoolisme et la dépendance au crack. (Reuters)
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  • Hunter Biden, 53 ans, est une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d'Achille du président démocrate
  • Il a plaidé non coupable lors de sa mise en accusation publique devant le tribunal fédéral de Wilmington, dans le Delaware (est), Etat d'origine de la famille Biden, avant de repartir libre

WILMINGTON : Le fils du président américain Joe Biden, Hunter, a plaidé mardi non coupable de détention illégale d'arme devant un tribunal fédéral du Delaware.

Hunter Biden, 53 ans, est une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d'Achille du président démocrate.

Il est accusé d'avoir menti en remplissant des formulaires pour l'acquisition d'une arme à feu en 2018, dans lesquels il niait l'addiction à la drogue qu'il a reconnue par la suite.

Il a plaidé non coupable lors de sa mise en accusation publique devant le tribunal fédéral de Wilmington, dans le Delaware (est), Etat d'origine de la famille Biden, avant de repartir libre.

Son avocat, Abbe Lowell, avait indiqué qu'il plaiderait non coupable et demandé que son client, résident de Californie (ouest), puisse comparaître par visioconférence.

Mais le juge Christopher Burke avait rejeté cette requête, faisant valoir que cette première comparution était "l'une des rares occasions dans un dossier pénal lors desquelles un prévenu se présente physiquement devant notre tribunal, devant un juge".

De plus, "la plupart des accusations portées contre le prévenu sont nouvelles et n'ont pas été évoquées lors de sa précédente comparution en juillet 2023, de sorte que ce sera la première fois qu'elles seront débattues au tribunal", a-t-il souligné.

En cas de condamnation, Hunter Biden encourt jusqu'à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme.

Il était parvenu en juin à un accord de plaider coupable avec le procureur David Weiss couvrant à la fois des accusations de fraude fiscale et celles d'acquisition illégale d'arme à feu, qui lui aurait probablement permis d'éviter la prison et un procès gênant pour lui et son père.

Mais cet accord a été annulé à la suite de doutes émis en juillet par une juge sur sa validité.

Enquête en destitution

Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ont entamé le 12 septembre une procédure d'enquête en destitution contre le président démocrate, motivée par les affaires controversées de son fils à l'étranger.

Les parlementaires conservateurs reprochent à Hunter Biden d'avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.

Mais ils vont encore plus loin en attribuant à une volonté de protéger le groupe gazier ukrainien où siégeait Hunter Biden les pressions exercées sur Kiev par son père, en tant que vice-président de Barack Obama, pour obtenir en 2016 le limogeage du procureur général ukrainien Viktor Chokine.

Les républicains accusent également l'administration démocrate de tout faire pour enterrer les procédures visant Hunter Biden.

Lors de l'audition du ministre de la Justice Merrick Garland, le 20 septembre, le président de la commission des Affaires judiciaires de la Chambre, le républicain Jim Jordan, lui a de nouveau reproché la nomination en août de David Weiss comme procureur spécial pour gérer les dossiers impliquant Hunter Biden.

"Le gars dont il sait qu'il protégera Joe Biden", a lancé Jim Jordan.

Le ministre a assuré que le procureur avait toute latitude pour mener son instruction, rappelant que M. Weiss avait été nommé par l'administration Trump et maintenu à son poste sous M. Biden.

Joe Biden a déclaré en mai à la chaîne MSNBC avoir "foi en lui", et être "fier" de son fils.