Alors que son mandat touche à sa fin, l’ambassadeur danois revient sur son séjour en Arabie saoudite

M. Moesby évoque certains de ses plus beaux souvenirs dans le Royaume, l’interaction avec la communauté locale aux voyages et l’épanouissement personnel qu’il a trouvé à travers la culture et le patrimoine de l’Arabie saoudite. (Photo/Yawed Abdullah)
M. Moesby évoque certains de ses plus beaux souvenirs dans le Royaume, l’interaction avec la communauté locale aux voyages et l’épanouissement personnel qu’il a trouvé à travers la culture et le patrimoine de l’Arabie saoudite. (Photo/Yawed Abdullah)
Les routes larges et peu encombrées de Riyad sont très agréables pour faire du vélo. (Photo fournie)
Les routes larges et peu encombrées de Riyad sont très agréables pour faire du vélo. (Photo fournie)
L’ambassadeur fait du vélo – pour défendre une cause – avec le personnel de l’ambassade dans le quartier diplomatique de Riyad. (Photo fournie)
L’ambassadeur fait du vélo – pour défendre une cause – avec le personnel de l’ambassade dans le quartier diplomatique de Riyad. (Photo fournie)
L’ambassadeur profite d’une balade à dos de chameau dans les déserts de Riyad, loin de l’agitation de la vie urbaine. (Photo fournie)
L’ambassadeur profite d’une balade à dos de chameau dans les déserts de Riyad, loin de l’agitation de la vie urbaine. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 12 août 2022

Alors que son mandat touche à sa fin, l’ambassadeur danois revient sur son séjour en Arabie saoudite

  • Ole Emil Moesby est ambassadeur du Danemark auprès de l’Arabie saoudite, d’Oman, de Bahreïn, du Koweït et du Yémen depuis le 5 septembre 2017
  • L’ambassadeur soutient que les gens ne devraient pas se faire une opinion d’un pays sans l’avoir visité et sans s’approprier sa culture

RIYAD: L’ambassadeur du Danemark auprès de l’Arabie saoudite, Ole Emil Moesby, fera ses adieux au Royaume à la fin de sa période de service à Riyad, plus tard au cours du présent mois.

«Je tiens à dire merci du fond du cœur», déclare-t-il à Arab News. «J’ai passé un moment fantastique ici. On est plus ou moins touché lorsqu’il s’agit de changement, mais, en tant que diplomate, on est assez habitué à changer de pays.»

«Je n’ai jamais ressenti cela auparavant. J’ai l’impression d’abandonner quelque chose derrière moi. Cela va me manquer en raison de la façon dont j’ai été reçu et de l’inspiration que j’ai trouvée ici. Par ailleurs, la communication avec les gens a été extraordinaire», confie M. Moesby.

«L’expérience que j’ai vécue a été remarquable. Je tiens donc à dire merci.»

L’ambassadeur Ole Emil Moesby rend une visite de courtoisie au roi Salmane. (Photo fournie)
L’ambassadeur Ole Emil Moesby rend une visite de courtoisie au roi Salmane. (Photo fournie)

M. Moesby est ambassadeur du Danemark auprès de l’Arabie saoudite, d’Oman, de Bahreïn, du Koweït et du Yémen depuis le 5 septembre 2017. Son dernier jour de service est le 31 août.

S’adressant à Arab News, M. Moesby évoque certains de ses plus beaux souvenirs au Royaume, où il a passé cinq ans. Il parle de l’interaction avec la communauté locale, des voyages et de son épanouissement personnel grâce à la culture et au patrimoine de l’Arabie saoudite.

«Ce fut une période fantastique au cours de laquelle j’ai pu assister aux changements mis en place en Arabie saoudite», précise-t-il.

«Bien sûr, la région d’AlUla a connu un essor remarquable. Toutefois, même des endroits comme Yanbu ou Djeddah ont beaucoup changé, en réalité. Sans oublier Riyad, évidemment.»

L’ambassadeur est en équilibre sur le «Bout du monde» – Jebel Fihrayn –, qui fait partie de l’escarpement Tuwaiq, à Riyad, et comprend des falaises de 300 mètres de haut. (Photo fournie)
L’ambassadeur est en équilibre sur le «Bout du monde» – Jebel Fihrayn –, qui fait partie de l’escarpement Tuwaiq, à Riyad, et comprend des falaises de 300 mètres de haut. (Photo fournie)

«Il est en outre intéressant de constater de quelle manière l’évolution a changé les attitudes et la culture dans ces endroits, tout en gardant intact le patrimoine de ces lieux», explique M. Moesby.

L’ambassadeur a été témoin de nombreux changements, notamment l’ouverture de salles de cinéma dans le Royaume et la levée de l’interdiction de conduire imposée aux femmes, en 2018.

«C’est vraiment exceptionnel d’assister à cette évolution», poursuit-il. «J’ai assisté aux premières projections de films dans les cinémas et, auparavant, mon équipe de travail, essentiellement composée de femmes, était conduite à l’ambassade le matin. Désormais, elles conduisent elles-mêmes», fait-il observer.

«Ainsi, au lieu de connaître des problèmes de circulation comme c’était le cas autrefois, nous avons désormais des difficultés de stationnement», plaisante l’ambassadeur.

«C’est un changement notable qui restera dans ma mémoire une fois que je serai parti.»

L’ambassadeur s’est également rendu dans l’emblématique Centre du roi Abdelaziz pour la connaissance et la culture (Ithra) à Dhahran, construit par Saudi Aramco. (Photo fournie)
L’ambassadeur s’est également rendu dans l’emblématique Centre du roi Abdelaziz pour la connaissance et la culture (Ithra) à Dhahran, construit par Saudi Aramco. (Photo fournie)

M. Moesby soutient qu’il lisait Arab News tous les matins pour se tenir au courant des derniers événements.

«Tout a changé depuis le 5 septembre 2017. Ainsi, chaque jour, Arab News m’informe de ce qui se passe ici. Cela a été une expérience extraordinaire en raison des changements que vous avez mis en place», indique-t-il.

L’ambassadeur souligne la manière dont sa mission a renforcé les relations bilatérales entre le Danemark et l’Arabie saoudite grâce à des initiatives et des collaborations dirigées par l’ambassade.

«En tant qu’ambassadeur, il faut comprendre ce qui se passe en Arabie saoudite et en informer les Danois. Il faudrait également faire comprendre aux gens d’Arabie saoudite ce que pense le Danemark. C’est ainsi que s’établit une relation bilatérale», précise-t-il.

La plupart de ses initiatives s’articulent autour du commerce, des partenariats commerciaux et de la promotion des échanges culturels. L’une d’elles consiste à organiser un tournoi international de football féminin – la coupe Global Goals – en Arabie saoudite avec vingt-huit équipes venues de l’ensemble du Royaume.

«Nous avons été très actifs dans la mise en place du football féminin. Le tournoi que nous avons organisé a été un grand succès […] puisqu’il a également montré le rôle que les femmes peuvent jouer dans les événements sportifs», déclare-t-il.

Au mois de février, l’ambassade a organisé les célébrations du jubilé d’or de la reine Margrethe II du Danemark et l’ambassadeur a convié de jeunes artistes saoudiennes pour peindre un portrait de la reine en vue de commémorer l’événement.

«On assiste à un développement incroyable des capacités et des possibilités culturelles en Arabie saoudite. Pour la reine du Danemark, c’est un indicateur des bonnes relations à long terme entre l’Arabie saoudite et le Danemark», affirme M. Moesby.

L’ambassadeur Ole Emil Moesby a visité l’ancienne ville d’AlUla, une merveille archéologique située dans la région nord-ouest de Médine. (Photo fournie)
L’ambassadeur Ole Emil Moesby a visité l’ancienne ville d’AlUla, une merveille archéologique située dans la région nord-ouest de Médine. (Photo fournie)

 


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
Short Url
  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."


Un an après le cessez-le-feu au Liban, la paix reste fragile alors que les violations israéliennes se multiplient

Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
Short Url
  • Le cessez-le-feu demeure extrêmement fragile : plus de 5 000 violations israéliennes, une frappe majeure à Beyrouth et un risque réel d’escalade malgré les appels internationaux à la retenue
  • Le Sud-Liban vit une crise humanitaire profonde, avec des villages détruits, jusqu’à 70 000 déplacés et une population abandonnée entre l’État libanais et le Hezbollah

BEYROUTH : Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah s'apprête à entrer dans sa deuxième année vendredi, les signaux d'alarme retentissent plus fort que jamais quant au risque d’une reprise du conflit au Liban.

L’assassinat dimanche dernier de Haytham Ali Tabatabai, chef militaire du Hezbollah et deuxième figure la plus puissante du mouvement après le secrétaire général Naim Qassem, lors d’une attaque audacieuse dans la banlieue sud de Beyrouth, a brisé les espoirs d’une stabilité durable.

La réponse du Hezbollah — qu’elle prenne la forme d’une action militaire ou d’un simple blâme diplomatique, comme certains cadres l’ont laissé entendre — pourrait déterminer si le cessez-le-feu survivra.

Cette frappe représente la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième menée sans avertissement préalable.

Les registres officiels font état de 5 350 violations israéliennes du cessez-le-feu en douze mois. Ces violations ont coûté la vie à plus de 340 personnes — principalement des combattants et commandants du Hezbollah, mais aussi des civils, dont des enfants et des femmes — et ont blessé plus de 650 autres.

Dans une escalade notable, les forces israéliennes ont frappé pour la première fois Aïn Al-Héloué, un camp de réfugiés palestiniens.

Les violations répertoriées comprennent 2 198 incursions terrestres, 2 983 opérations aériennes et 169 violations maritimes.

Les forces de maintien de la paix de l’ONU dressent un tableau encore plus sombre, rapportant plus de 7 500 violations aériennes et environ 2 500 violations terrestres au nord de la Ligne bleue depuis l’accord de l’an dernier, ainsi que la découverte et la saisie de plus de 360 caches d’armes abandonnées, remises à l’armée libanaise.

La stratégie d’Israël s’apparente à une campagne d’usure progressive contre le Hezbollah, visant à réduire systématiquement ses capacités tandis que l’armée libanaise s’emploie à désarmer le groupe au sud du fleuve Litani.

L’armée affirme avoir rempli plus de 80 % de ce mandat, avec une échéance fixée à la fin de l’année avant que les opérations ne s’étendent vers le nord — une zone dans laquelle le Hezbollah refuse catégoriquement de rendre ses armes, estimant que la décision revient aux dirigeants politiques libanais.

Le conflit lui-même a porté de lourds coups au Hezbollah, décimant ses rangs et infligeant des pertes catastrophiques à ses stocks d’armement. Mais le plus inquiétant est peut-être l’empiètement physique d’Israël sur le territoire libanais.

Les observateurs de l’ONU ont documenté la construction par l’armée israélienne de murs en T en béton près de la Ligne bleue. Des relevés confirment que ces barrières s’enfoncent dans le territoire libanais au sud-ouest de Yaroun, isolant plus de 4 000 m² de terres libanaises. Des constructions similaires sont apparues au sud-est de la même ville ces dernières semaines.

Plus largement, les forces israéliennes contrôlent cinq positions réparties sur 135 km de territoire libanais — des Fermes de Chebaa à Ras Al-Naqoura — situées 500 à 1 000 mètres au-delà de la Ligne bleue.

L’ONU a exigé des enquêtes rapides et impartiales sur les opérations militaires israéliennes, en particulier la frappe contre le camp de réfugiés palestiniens, évoquant des violations potentielles du droit international humanitaire et appelant à la reddition de comptes.

Vingt ressortissants libanais croupissent dans les prisons israéliennes, principalement à Ofer, parmi lesquels dix membres du Hezbollah capturés lors de combats près d’Aïta Al-Chaab, un officier de marine enlevé lors d’un raid commando, et neuf civils. Leurs familles n’ont reçu aucune information officielle du Comité international de la Croix-Rouge sur leurs conditions ou leur état de santé.

Une source officielle libanaise a estimé que « la libération des détenus fait partie des termes de l’accord de cessez-le-feu, tout comme le retrait des territoires occupés, et le Liban ne détient aucun prisonnier israélien en échange. »

La politique de la terre brûlée menée par Israël dans les villages frontaliers s’est poursuivie, les attaques visant toute tentative de reconstruction. La Banque mondiale estime le coût des travaux à environ 11 milliards de dollars.

« Entre 10 et 15 villages ont été complètement rayés de la carte », affirme Tarek Mazraani, ingénieur à Houla et coordinateur du « Rassemblement des villages frontaliers du Sud ».

Mazraani estime que 65 000 à 70 000 personnes restent déplacées de leurs maisons et de leurs villages détruits.

« Ceux qui sont revenus sont ceux qui ne peuvent littéralement aller nulle part ailleurs, principalement des personnes âgées vivant au milieu des décombres, exposées quotidiennement à l’horreur des bombardements et aux couvre-feux, sans aucun hôpital pour les soigner », a-t-il déclaré à Arab News.

Toute personne souhaitant enterrer un proche doit obtenir l’autorisation de la FINUL, qui informe ensuite Israël pour permettre l’inhumation.

« Malgré cela, l’armée israélienne bombarde à chaque fois les abords du cortège funéraire », ajoute Mazraani.

Il précise que les déplacés ont loué des logements à Nabatiyé, Tyr, Saïda, Iqlim Al-Kharroub, dans la banlieue sud de Beyrouth et au Mont-Liban. La plupart sont agriculteurs, mais on compte aussi des enseignants, des ingénieurs, des travailleurs indépendants et des membres des forces de sécurité.

« Depuis la fin de la guerre, ces gens sont laissés sans aucun soutien officiel ou partisan. L’un des habitants les plus riches de la région, qui a tout perdu, travaille désormais comme livreur », dit-il.

Les personnes déplacées sont prises entre l'État parallèle du Hezbollah et l'État libanais : « Tout le monde exploite leur tragédie, même au sein de notre propre communauté du sud. Les loyers sont extrêmement élevés et nous ne nous sentons jamais chez nous. »

L’un d’eux, qui souhaite rester anonyme, explique : « Ceux qui ne sont affiliés à aucun parti sont loin de la politique. Notre seule préoccupation est d’assurer notre subsistance et une couverture financière en cas d’hospitalisation. Nous nous sentons orphelins et abandonnés, surtout quand une institution du Hezbollah nous dit qu’elle n’a plus d’argent. »

Il ajoute : « Les habitants des zones détruites paient le prix fort. Certains en veulent au Hezbollah pour la guerre et les milliers de morts qu’elle a entraînés, tandis que d’autres craignent que l’autre camp se réjouisse de notre malheur sans jamais nous rassurer. »

Les attentes libanaises face aux menaces israéliennes de relancer la guerre — sapant l’accord de cessez-le-feu négocié par la France et les États-Unis et dont les termes ressemblent fortement aux points principaux de la résolution 1701 — restent contradictoires.

Certains observateurs politiques jugent ces menaces « exagérées », tandis que d’autres estiment qu’« une frappe est inévitable mais n’aboutira pas à une guerre totale ; elle vise à pousser le Liban à négocier ».

Plus tôt ce mois-ci, le président libanais Joseph Aoun a déclaré : « Le Liban n’a pas d’autre choix que de négocier, et le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre. »

Le Premier ministre Nawaf Salam l’a confirmé, exprimant son espoir d’un « soutien américain à une solution diplomatique ».

Pour l’heure, cependant, des négociations directes entre le Liban et Israël restent totalement exclues.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Short Url
  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.