En Finlande, les touristes russes reçus au son de l'hymne national ukrainien

Une photo prise le 12 août 2022 depuis le toit de l'hôtel de ville de Lappeenranta montre le lac Saimaa et une vue sur la ville. (AFP)
Une photo prise le 12 août 2022 depuis le toit de l'hôtel de ville de Lappeenranta montre le lac Saimaa et une vue sur la ville. (AFP)
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Publié le Dimanche 14 août 2022

En Finlande, les touristes russes reçus au son de l'hymne national ukrainien

  • Encouragé par la montée du mécontentement dans l'opinion publique, le ministre des Affaires étrangères a présenté un plan visant à limiter les visas touristiques délivrés aux Russes
  • «Tous les Russes ne sont pas pour Poutine. Le gouvernement et tous les gens doivent le comprendre», déclare Mark Kosykh, un touriste russe de 44 ans

LAPPEENRANTA: Dans l'est de la Finlande, les rapides d'Imatrankoski sont une attraction incontournables: chaque jour à la même heure, l'hymne national ukrainien retentit, le barrage presque centenaire s'ouvre et l'eau s'engouffre sous le regard de centaines de visiteurs dont de nombreux Russes.

Traditionnellement, c'était la musique du compositeur finlandais Jean Sibelius seule qui accompagnait l'événement quotidien mais depuis fin juillet elle est précédée de l'hymne de l'Ukraine pour protester contre l'invasion russe du pays.

Outre cette mesure symbolique, la Finlande, qui partage une frontière orientale de 1 300 kilomètres avec la Russie, s'apprête à limiter les visas touristiques délivrés aux Russes, imitant les autres pays de l'Union européenne.

"C'est mauvais pour les Russes qui aiment la Finlande", déclare Mark Kosykh, un touriste russe de 44 ans venu voir les rapides en famille.

"Mais nous comprenons le gouvernement de la Finlande", ajoute-t-il, s'empressant de souligner que tous ses compatriotes ne soutiennent pas la guerre.

"Tous les Russes ne sont pas pour Poutine. Le gouvernement et tous les gens doivent le comprendre", dit-il.

Hymne ukrainien au centre commercial 

Dans la ville voisine de Lappeenranta, l'hymne national ukrainien résonne chaque soir du sommet de l'hôtel de ville qui surplombe les centres commerciaux prisés par les touristes russes.

"L'objectif est d'exprimer un soutien fort à l'Ukraine et de condamner la guerre d'agression", explique le maire, Kimmo Jarva.

De nombreux Russes se rendent à Lappeenranta pour acheter vêtements et cosmétiques, et les plaques d'immatriculation russes sont légion à travers la ville.

Depuis le début du conflit, les Finlandais voient ces touristes d'un mauvais oeil.

58 % des Finlandais sont favorables à une limitation des visas touristiques pour les citoyens russes, d'après un sondage publié la semaine dernière par le télévision publique Yle.

"À mon avis, leur nombre devrait être restreint très fortement. Je ne vois pas d'autre moyen de faire réfléchir les politiciens russes", déclare Antero Ahtiainen, 57 ans, habitant de Lappeenranta.

Des restrictions à venir 

Encouragé par la montée du mécontentement dans l'opinion publique, le ministre des Affaires étrangères a présenté un plan visant à limiter les visas touristiques délivrés aux Russes.

Seul voisin de la Russie au sein de l'UE à ne pas avoir mis en place des restrictions sur les visas touristiques accordés aux citoyens russes, la Finlande est devenue un pays de transit pour les Russes avides de voyages.

Privés de liaisons aériennes entre leur pays et l'Europe, ils peuvent se rendre en Finlande en voiture ou en bus et y prendre l'avion.

"Beaucoup ont vu cela comme un contournement du régime de sanctions", déplore le chef de la diplomatie finlandais Pekka Haavisto.

Le système de Schengen combiné à la loi finlandaise ne permettant une interdiction pure et simple des visas basée sur la nationalité, la Finlande peut seulement réduire le nombre de visas délivrés en fonction de la catégorie, explique M. Haavisto.

"La catégorie touristique peut être limitée en termes de nombre de visas pouvant être demandés en une journée", dit-il.

Selon lui, les restrictions pourraient être adoptées d'ici la fin du mois d'août.

Des liens forts 

Des deux côtés de la frontière, les habitants de la région frontalière ont traditionnellement vécu en contact étroit.

"À Saint-Pétersbourg, beaucoup de gens ont des grands-parents finlandais, comme ma femme", dit M. Kosykh, qui se rend en Finlande chaque année.

Suite à la levée des restrictions anti-Covid le 15 juillet, le nombre de touristes russes, qui constituent une source essentielle de revenus pour de nombreuses villes frontalières finlandaises, ne cesse d'augmenter dans le pays nordique. Plus de 230 000 passages de frontière ont été enregistrés en juillet, contre 125 000 en juin.

"Bien sûr, si les touristes russes ne viennent pas ici, il y aura une perte de revenus pour les entreprises, c'est regrettable", constate le maire de Lappeenranta.

Toutefois le soutien en faveur de la limitation des visas touristiques russes est bien ancrée, selon M. Jarva.

"Nous devons faire un choix. Nous soutenons fermement l'Ukraine", conclut l'édile.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.