Incendie dans une église au Caire, le bilan monte à 41 morts selon l'Église copte égyptienne

Intérieur de la cathédrale copte orthodoxe Saint-Marc, Abbassiyya, Le Caire, 2009 (image, Library on Congress loc.gov)
Intérieur de la cathédrale copte orthodoxe Saint-Marc, Abbassiyya, Le Caire, 2009 (image, Library on Congress loc.gov)
Short Url
Publié le Dimanche 14 août 2022

Incendie dans une église au Caire, le bilan monte à 41 morts selon l'Église copte égyptienne

  • «Le climatiseur d'une salle de classe au deuxième étage du bâtiment où se trouve l'église est tombé en panne et a dégagé une grande quantité de fumée, qui a été la cause principale des blessures et des décès»
  • Les autorités locales ont annoncé une aide d'environ 2 500 euros pour chacune des familles des personnes décédées et de 500 euros pour les blessés

LE CAIRE : Un incendie déclenché par un court-circuit au beau milieu d'une messe dans une église d'un quartier populaire du Caire a fait dimanche 41 morts, endeuillant la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient qui représente 10 à 15 des 103 millions d'Egyptiens.

"Le climatiseur d'une salle de classe au deuxième étage du bâtiment où se trouve l'église est tombé en panne et a dégagé une grande quantité de fumée, qui a été la cause principale des blessures et des décès", explique le ministère de l'Intérieur.

L'église Abou Sifine --nommée d'après le saint Mercure de Césarée, révéré par les Coptes-- est coincée dans une ruelle étroite d'Imbaba.

L'un des camions de pompiers intervenus pour éteindre le feu encombrait d'ailleurs quasiment toute la largeur de la rue de ce quartier densément peuplé de la rive gauche du Nil.

L'église est au rez-de-chaussée d'un immeuble, séparé d'à peine quelques mètres par un vis-à-vis, surmonté d'une croix et abritant également un centre de services sociaux, selon un photographe de l'AFP.

«Chercher les enfants»

Pour Reda Ahmed, qui habite à proximité de l'église, "les voisins se sont organisés pour aller chercher les enfants".

Mais, a-t-il encore raconté à l'AFP, "ceux qui revenaient ne pouvaient plus y retourner car l'incendie était trop important".

Le feu a été plus tard maîtrisé, selon les autorités.

"Les ambulances sont arrivées après plus d'une heure (...) les camions des pompiers aussi alors que la caserne se trouve à moins de cinq minutes", dénonce Mina Masry, un habitant.

Un autre témoin, Sayed Toufik, décrit des scènes difficiles: "certains se sont jetés par les fenêtres pour échapper au feu, si vous regardez cette voiture, on voit les traces de l'impact laissé par une personne qui est maintenant hospitalisée, bras et dos cassés".

Un peu plus loin, près d'une voiture sur laquelle s'amoncellent bris de verre, débris et cendres, le père Farid Fahmy, officiant en l'église voisine de Mar Yemina, affirme que "le feu est parti d'un générateur qui s'est mis en route après une coupure d'électricité et a subi une surcharge".

Le parquet a annoncé une enquête et envoyé sur place une équipe spécialisée, tandis que le ministère de la Santé a indiqué avoir dépêché plusieurs dizaines d'ambulances.

Car très rapidement, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé avoir "mobilisé l'ensemble des services de l'Etat pour que toutes les mesures soient prises".

Les autorités locales ont annoncé une aide d'environ 2 500 euros pour chacune des familles des personnes décédées et de 500 euros pour les blessés.

La Conférence des Eglises catholiques de Terre sainte et le grand imam de la plus haute institution de l'islam sunnite, al-Azhar, basée au Caire, ont présenté leurs condoléances au pape copte Tawadros II.

Ils ont été précédés par M. Sissi qui a appelé Tawadros II, partisan proclamé du chef de l'Etat, premier président d'Egypte à assister chaque année à la messe de Noël copte alors que ses prédécesseurs y dépêchaient des représentants.

Le footballeur international égyptien Mohamed Salah a exprimé ses condoléances sur Twitter, souhaitant "un rétablissement rapide à tous les blessés".

Dans la mégalopole tentaculaire du Caire, où des millions de personnes vivent dans des quartiers informels, les incendies accidentels ne sont pas rares.

Dotée d'infrastructures vétustes et mal entretenues, l'Egypte connaît régulièrement des incendies meurtriers dans ses différentes provinces.

Une autre église lundi

Lundi déjà, une église avait pris feu à Heliopolis, quartier cossu de l'est du Caire, sans faire de morts ou de blessés.

En mars 2021, au moins 20 personnes avaient péri dans l'incendie d'une usine textile dans la banlieue est du Caire. En 2020, deux incendies dans des hôpitaux avaient coûté la vie à quatorze patients atteints du Covid-19.

Principale minorité du pays, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes dans la fonction publique et déplorent une législation très contraignante pour la construction des églises et beaucoup plus libérale pour les mosquées.

Le sujet est sensible et le militant copte des droits humains Patrick Zaki a récemment passé 22 mois en détention pour "diffusion de fausses informations" à cause d'un article dénonçant des violations des droits des chrétiens en Egypte.

Les Coptes ont subi les représailles d'islamistes, notamment après le renversement par M. Sissi en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, avec des églises, des écoles et des maisons incendiées.

M. Sissi a récemment nommé pour la première fois de l'histoire un juge copte à la tête de la Cour constitutionnelle.


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Short Url
  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Short Url
  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Short Url
  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com