Salman Rushdie va un peu mieux après avoir été poignardé aux Etats-Unis

Une vue générale montre le centre chirurgical UPMC Hamot à Erie, en Pennsylvanie, le 13 août 2022, où le romancier américano-britannique d'origine indienne Salman Rushdie est actuellement hospitalisé. (AFP).
Une vue générale montre le centre chirurgical UPMC Hamot à Erie, en Pennsylvanie, le 13 août 2022, où le romancier américano-britannique d'origine indienne Salman Rushdie est actuellement hospitalisé. (AFP).
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Publié le Lundi 15 août 2022

Salman Rushdie va un peu mieux après avoir été poignardé aux Etats-Unis

  • L'intellectuel britannique et américain de 75 ans n'est plus sous assistance respiratoire et «la voie du rétablissement a commencé», s'est félicité son agent Andrew Wylie
  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré dimanche que des médias d'Etat iraniens «jubilaient» après l'agression de l'intellectuel

NEW YORK: Salman Rushdie va un peu mieux selon ses proches, deux jours après que l'écrivain des « Versets sataniques », menacé de mort depuis 1989 par une fatwa de l'Iran, eut été poignardé au moins dix fois par un Américain d'origine libanaise, dans le nord des Etats-Unis. 

Cette attaque vendredi matin sur la scène d'un amphithéâtre du centre culturel de la ville tranquille de Chautauqua, près du lac Erié dans le nord de l'Etat de New York, a choqué en Occident mais a été saluée par des extrémistes musulmans. 

L'intellectuel britannique et américain de 75 ans n'est plus sous assistance respiratoire et « la voie du rétablissement a commencé », s'est félicité son agent Andrew Wylie dans un communiqué transmis au Washington Post. 

« Les blessures sont graves, mais son état évolue dans la bonne direction », a ajouté ce proche de l'écrivain à la renommée mondiale, poignardé une dizaine de fois au cou et à l'abdomen. Un homme de 24 ans, Hadi Matar, s'était précipité sur l'estrade avant que M. Rushdie ne prenne la parole au centre culturel de Chautauqua. 

« Humour intact »  

Zafar Rushdie, son fils, a confirmé sur Twitter que son père « avait pu dire quelques mots » et qu'il avait « conservé intact son sens de l'humour ». La famille s'est dite « extrêmement soulagée ». 

Salman Rushdie reste hospitalisé à Erié, en Pennsylvanie, au bord du lac qui sépare les Etats-Unis du Canada. 

Si les nouvelles de dimanche sont rassurantes, l'agent Wylie avait été alarmiste vendredi en parlant de blessures graves au bras et au foie et la perte possible d'un œil. 

L'animateur de la conférence, Henry Reese, 73 ans, qui a été légèrement touché au visage, a raconté sur CNN que l'attaque « ressemblait à une sorte de mauvaise blague (qui) n'avait pas l'air réel. Quand il y a eu du sang derrière lui, c'est devenu réel ». 

Leur agresseur, Hadi Matar, né aux Etats-Unis, vivant dans le New Jersey et dont les parents sont d'un village du sud du Liban, a été inculpé de « tentative de meurtre et agression ». 

En tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, il n'a pas dit un mot samedi soir devant le tribunal de Chautauqua et a plaidé »non coupable » par la voix de son avocat. 

Il doit comparaître de nouveau le 19 août. 

Préméditée 

Sans donner de mobile, les procureurs ont qualifié l'attaque de préméditée. 

L'attentat a provoqué une onde de choc, particulièrement en Occident: le président américain Joe Biden a rendu hommage à M. Rushdie pour son « refus d'être intimidé et réduit au silence ». 

Vivant à New York depuis vingt ans, naturalisé américain en 2016, Salman Rushdie avait repris une vie publique à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence. 

Coïncidence, le magazine allemand Stern l'avait interviewé quelques jours avant l'attaque: « Depuis que je vis aux Etats Unis, je n'ai plus de problème (...) Ma vie est de nouveau normale », assure l'écrivain, dans cet entretien à paraître le 18 août, en se disant « optimiste » malgré « les menaces de mort quotidiennes ». 

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication en 1988 des « Versets sataniques », jugés par les musulmans les plus rigoristes comme blasphématoires à l’égard du Coran et du prophète Mahomet, et conduisant l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre la fatwa réclamant son assassinat. 

La fatwa n'a de fait jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont subi des attaques. 

Combat « universel »  

« Son combat est le nôtre, universel », avait lancé le président Emmanuel Macron, tandis que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'était déclaré « horrifié ». 

Le chef du gouvernement israélien Yair Lapid -- dont le pays est l'ennemi de l'Iran -- a dénoncé « le résultat de décennies d'incitation au meurtre par le régime extrémiste iranien ». 

Mais dans des pays musulmans, l'attaque a été saluée par des extrémistes. 

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité « cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie » et le journal Javan écrit dimanche qu'il s'agit d'un complot des Etats-Unis qui « veulent probablement propager l'islamophobie dans le monde ». 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré dimanche que des médias d'Etat iraniens « jubilaient » après l'agression de l'intellectuel. « C'est abject », a-t-il observé dans un communiqué. 

Au Pakistan, le parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan -- réputé pour sa violence contre ce qu'il considère comme du blasphème antimusulman -- a jugé que Rushdie « méritait d'être tué ». 

Au Royaume-Uni, la police enquête sur une menace dont l'autrice de Harry Potter, J.K. Rowling, dit être la cible sur Twitter, après avoir exprimé son soutien à Salman Rushdie. 

L'Académie Goncourt apporte «son soutien et sa solidarité» à Rushdie

L'Académie Goncourt, qui décerne chaque année le plus prestigieux prix littéraire francophone, a exprimé dimanche "son soutien et sa solidarité inconditionnels" à l'écrivain Salman Rushdie, hospitalisé dans un état grave après avoir été poignardé aux Etats-Unis vendredi.

"Devenu malgré lui un symbole inébranlable de la résistance face au totalitarisme et à l'obscurantisme islamistes, il s'est toujours plu à souligner que cette violence à son endroit avait pour origine une oeuvre de fiction et qu'elle avait paradoxalement pour effet de confirmer la puissance de la littérature", écrit l'Académie Goncourt dans un communiqué.

Menacé de mort depuis une "fatwa" de l'Iran de 1989, un an après la publication de son livre "Les versets sataniques", l'écrivain britannique naturalisé américain a été poignardé une dizaine de fois vendredi dans l'Etat de New York (nord-est des Etats-Unis).

Depuis "l'appel au meurtre" lancé par l'Iran contre Salman Rushdie en 1989, "des éditeurs et des traducteurs de son livre ont été attaqués, tués, blessés un peu partout dans le monde faute de pouvoir en atteindre l'auteur", rappelle l'Académie Goncourt.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.