Le gouvernement israélien accusé d'accélérer la colonisation

 Les forces de sécurité israéliennes démolissent l'un des bâtiments palestiniens encore en construction dans le village de Dar Salah, en Cisjordanie (Photo, AFP).
Les forces de sécurité israéliennes démolissent l'un des bâtiments palestiniens encore en construction dans le village de Dar Salah, en Cisjordanie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 août 2022

Le gouvernement israélien accusé d'accélérer la colonisation

  • Lapid accélère la «colonisation» des terres palestiniennes pour gagner davantage de voix aux prochaines élections, selon un responsable de Cisjordanie
  • L’augmentation de la construction de colonies israéliennes sur des terres palestiniennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem, a atteint 62 % par rapport à la précédente administration de Benjamin Netanyahu

RAMALLAH: Des sources officielles palestiniennes ont accusé le gouvernement israélien d'accélérer les activités de colonisation en Cisjordanie pour récolter les voix des partis de droite à l'approche des élections législatives israéliennes du 1er novembre.

Le gouvernement intérimaire du Premier ministre Yair Lapid a intensifié ses projets de colonisation de terres palestiniennes et de construction de centaines d'autres unités de peuplement, selon ces mêmes sources.

Ghassan Daglas, responsable du dossier de la colonisation dans le nord de la Cisjordanie affilié au bureau de la présidence palestinienne, a déclaré à Arab News: «Il est clair que le Premier ministre israélien Yair Lapid estime que son accès au pouvoir et le succès de son parti aux prochaines élections se réalisent au prix de la confiscation des terres et du sang palestiniens.»

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Un Palestinien brandit le drapeau national sous le regard des forces de sécurité israéliennes le 12 août 2022 (Photo, AFP).

«De la guerre contre Gaza aux meurtres à Naplouse... à la confiscation de terres palestiniennes et à l'approbation de l'établissement de colonies... nous ne savons pas quelles seront ses prochaines étapes dans ce sens.»

Daglas a déclaré que Lapid avait accéléré la mise en œuvre des plans de colonisation en raison de l'approche des élections israéliennes.

«Après que les dirigeants israéliens ont classé les colonies entre colonie stratégique et colonie isolée, leur politique consiste désormais à construire une colonie entre chaque colonie et à encercler les villes palestiniennes et les isoler avec une ceinture de colonies qui s'étend géographiquement et coupe leur contiguïté géographique», a-t-il déclaré.

La construction de colonies israéliennes sur des terres palestiniennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem, a augmenté de façon spectaculaire sous le gouvernement de coalition israélien récemment dissous et a atteint 62 % par rapport à la précédente administration de Benjamin Netanyahu.

Les activités de colonisation à travers la Cisjordanie ont prospéré pendant la période où l'ancien président américain Donald Trump était au pouvoir, même si elles étaient considérées comme illégales au regard du droit international et menaçaient la solution à deux États permettant aux Palestiniens d'établir un État indépendant sur la base des frontières de 1967.

La colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens est un programme approuvé par tous les gouvernements israéliens, car ces derniers espèrent atteindre 1 million de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est d'ici 2025.

Le nombre actuel est de 650 000 en Cisjordanie et de 150 000 à Jérusalem-Est, vivant dans 160 colonies et 126 avant-postes sur une zone bâtie qui constitue 1,6 % de la superficie totale de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Samedi, le Bureau national pour la défense de la terre et la résistance à la colonisation a déclaré que les autorités israéliennes avaient récemment approuvé un plan visant à établir une nouvelle colonie sur 259 dounams de terres palestiniennes appartenant à la ville de Deir Istiya dans le gouvernorat de Salfit.

Le plan prévoit la création de 381 unités de peuplement dans la nouvelle colonie et de bâtiments publics, d'espaces ouverts et de rues pour relier la nouvelle colonie à son périmètre extérieur, a déclaré le Bureau national dans un rapport.

La nouvelle colonie est située au milieu des colonies de «Revava» à l'est et de «Kiryat Netiavim» à l'ouest. Cette décision témoigne de l'intention des autorités de l’occupation de créer un nouveau bloc de colonies composé de ces trois colonies, en plus de la colonie industrielle de «Burkan» dans le sud.

Le gouvernorat de Salfit, qui compte 70 000 habitants répartis dans 19 localités, a connu l'expansion des projets de colonisation dans la région depuis 1975, les plans d'extension visant à relier la côte palestinienne à la vallée du Jourdain.

La position stratégique du gouvernorat en a fait une cible pour l'occupation israélienne, qui a confisqué de grandes étendues de terre avec 24 blocs de colonies autour de Salfit, dont la plus grande est la colonie «Ariel», habitée par environ 25 000 colons.

Il s'agit de la deuxième plus grande colonie de Cisjordanie après celle de «Maalem Adumim», dans la banlieue de Jérusalem.

Les villes et villages du gouvernorat de Salfit subissent des difficultés dues aux pratiques de l'occupation.

La situation critique des Palestiniens s'aggrave en raison de l'augmentation du nombre de colonies, du mur d'isolement racial, de la pollution environnementale résultant des déchets des colonies, en particulier des zones industrielles, du vol de terres agricoles et de sources d'eau souterraine, et de la destruction de leurs caractéristiques historiques et religieuses, indique le rapport.

Il ajoute que les autorités de l'occupation accélèrent également la construction de nouvelles unités de peuplement sur les terres palestiniennes de la vallée du Jourdain.

Toutes les indications confirment l'existence d'un nouveau plan israélien visant à promouvoir et à soutenir les colonies dans le nord de la vallée du Jourdain, dans le cadre des efforts déployés pour expulser les résidents, en mettant en œuvre «une politique claire de nettoyage ethnique et de pillage et de vol de plus de terres et de zones, en particulier dans le village d'Al-Farisiyah», indique le rapport.

Selon des sources du Bureau national, le comité de colonisation israélien harcèle les résidents du village depuis plus d'un mois, tandis qu'il entreprend de démolir au bulldozer les montagnes environnantes et de diffuser des publicités pour le projet de création d'une université pour les colons, en plus d'installations de base telles que des parcs et des aires.

L'armée israélienne fournit apporte son soutien aux colons: les bulldozers détruisent des éléments des montagnes près d'Al-Farsiyah, et déplacent le matériel vers les zones résidentielles et près de leurs maisons, ont déclaré les sources.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.