L'armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d'intervention

"Ce jour à 13H00 (de Paris, 11H00 GMT), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger", a fait savoir l'état-major français dans un communiqué. (AFP).
"Ce jour à 13H00 (de Paris, 11H00 GMT), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger", a fait savoir l'état-major français dans un communiqué. (AFP).
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Publié le Lundi 15 août 2022

L'armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d'intervention

  • Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d'une décennie d'intervention militaire française au Mali
  • Le chef de l'Etat a salué dans un communiqué l'engagement des militaires français «qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes sur la terre malienne» et dont 59 ont «payé le prix de leur vie»

PARIS : Plus de neuf ans après avoir été accueillis au Mali comme des "sauveurs" face aux groupes jihadistes, les militaires français ont achevé lundi leur retrait du pays, dans un climat d'acrimonie avec les colonels au pouvoir et d'hostilité grandissante de la population locale.

"Ce jour, à 13H00 (heure de Paris), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux forces armées maliennes depuis ce matin", a annoncé l'état-major des armées, se félicitant que ce "défi militaire logistique majeur" ait été "relevé en bon ordre et en sécurité".

Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d'une décennie d'intervention militaire française au Mali, probablement le dernier engagement de cette ampleur avant longtemps.

Le chef de l'Etat a salué dans un communiqué l'engagement des militaires français "qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes" dans le Sahel et dont 59 ont "payé le prix de leur vie".

"Leur sacrifice nous oblige et nous rappelle que nos soldats ont, durant ces années, préservé l'unité du Mali, empêché la constitution d'un califat territorial et lutté contre les groupes terroristes qui frappent les populations locales et menacent l'Europe", souligne M. Macron.

Leur efficacité "durant toutes ces années et jusqu'à ces derniers jours a été démontrée par la neutralisation de la plupart des plus hauts cadres de la hiérarchie des groupes terroristes sahéliens", ajoute-t-il.

«Moins exposés»

Dans une critique implicite des autorités maliennes issues de deux coups d'Etat, il réaffirme sa volonté de "poursuivre cet engagement au côté de tous les Etats qui font le choix de la lutte contre le terrorisme et du respect de la stabilité et de la coexistence entre les communautés" en Afrique de l'Ouest.

A l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes jihadistes qui avaient conquis le nord du pays et menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale, a succédé en août 2014 Barkhane, visant les jihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne, qui a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020.

Cette présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici la fin de l'année, à environ 2.500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne.

Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Paris discute avec d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour proposer son appui, notamment dans le Golfe de Guinée.

Mais les interventions militaires françaises vont évoluer vers des "dispositifs moins posés et moins exposés", a affirmé Emmanuel Macron le 13 juillet.

Il s'agit notamment d'éviter la cristallisation parmi les populations d'une hostilité contre l'ancienne puissance coloniale, alimentée par la persistance de l'insécurité et attisée selon Paris par des campagnes de désinformation délibérées sur les réseaux sociaux.

Ce retrait solde près d'un an de relations de plus en plus acerbes entre Paris et les colonels au pouvoir à Bamako depuis le putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.

«Posture néo-coloniale»

Les colonels, qui se sont tournés vers la Russie -- allant même jusqu'à s'assurer les services du groupe paramilitaire russe Wagner, selon Paris et l'ONU -- ont rompu en mai les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens, après avoir fait de l'obstruction pendant des mois contre Barkhane.

Bamako, qui réfute avoir fait appel à Wagner, a reproché en juillet au président français une "posture néo-coloniale", selon l'expression du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, l'accusant d'attiser les haines ethniques par ses critiques contre l'armée malienne.

Il réagissait à des propos de M. Macron pour qui "les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif".

Au Mali, la France s'est trouvée prise, selon les experts, entre une logique politique qui lui dictait de partir le plus rapidement possible, et une logique d'efficacité militaire qui l'incitait au contraire à rester jusqu'à ce que les armées locales puissent prendre la relève.

"On sait maintenant, depuis l'Afghanistan, qu'une opération extérieure avec beaucoup de forces occidentales au sol ne peut pas durer éternellement", expliquait ainsi à l'AFP il y a quelques mois Alain Antil, spécialiste du Sahel à l'Institut français des relations internationales (Ifri), soulignant "les limites" des "grosses opérations, avec beaucoup d'hommes, beaucoup de présence sur le terrain et beaucoup de visibilité politique".

"Si demain on bascule vers des dispositifs (avec) plus de soutien au combat de certains bataillons d'armées nationales, de travail de forces spéciales, d'appui aérien, l'exposition politique de la France sera beaucoup moindre, avec une efficacité qui sera toujours là", selon lui.


Mélenchon: «Ce sont les circonstances qui font une bonne candidature»

Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, pose sur le plateau alors qu'il participe au journal télévisé du soir de la chaîne de télévision française TF1 (Photo, AFP).
Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, pose sur le plateau alors qu'il participe au journal télévisé du soir de la chaîne de télévision française TF1 (Photo, AFP).
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  • Jean-Luc Mélenchon, qui avait échoué de peu aux portes du second tour en 2022, a laissé mercredi la porte ouverte à une candidature en 2027
  • En janvier, le triple candidat à l'élection présidentielle avait déclaré ne pas être «candidat à sa succession»

PARIS: Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui avait échoué de peu aux portes du second tour en 2022, a laissé mercredi la porte ouverte à une candidature potentielle à la présidentielle de 2027, estimant sur TF1 que ce sont les circonstances qui en décideraient.

"Ce sont les circonstances qui font une bonne candidature", a déclaré M. Mélenchon, invité du journal de 20H, estimant avoir "porté brillamment" jusqu'ici le programme d'une gauche de rupture.

"Je n'ai pas la vanité de me projeter cinq ans plus loin", a-t-il également déclaré.

En janvier, le triple candidat à l'élection présidentielle avait déclaré ne pas être "candidat à (sa) succession". "Ce sont les circonstances qui font les candidatures", avait-il cependant déjà prudemment noté.

L'ancien député des Bouches-du-Rhône s'est lancé dans une tournée médiatique à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, "Faites mieux!" (éditions Robert Laffont), qui paraît jeudi.

Invectives à gauche

Le titre de l'ouvrage, vu par son auteur comme une "grille d'analyse globale", est une référence à son discours après sa défaite au premier tour en 2022, lorsqu'il s'était adressé aux jeunes et en leur disant: "Faites mieux!".

Interrogé sur l'état de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), mise à mal notamment par les multiples invectives entre les Insoumis et leurs alliés de gauche, M. Mélenchon a répondu: "Il faut qu'elle continue".

L'alliance de gauche, également fragilisée par l'absence d'accords aux élections sénatoriales et européennes, "est le plus court chemin vers la victoire", a-t-il appuyé.

Concernant le message de la députée LFI Sophia Chikirou, une de ses proches, qui avait déclaré qu'"il y a du Doriot dans Roussel", M. Mélenchon a parlé d'"incident dérisoire".

"Elle n'a pas dit que Roussel était (Jacques) Doriot", ancien communiste passé à la collaboration avec les nazis dans les années 1940, a-t-il assuré, alors que la prise de position de la députée a provoqué l'indignation à gauche en général et chez les communistes en particulier.


France: Le gouvernement dévoile des mesures contre le harcèlement scolaire

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, donne une conférence de presse pour présenter un plan visant à lutter contre le harcèlement scolaire à l'hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, donne une conférence de presse pour présenter un plan visant à lutter contre le harcèlement scolaire à l'hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Gabriel Attal a annoncé l'introduction dans «le cursus scolaire» de «cours d'empathie» à partir de la rentrée 2024
  • Parmi la série de mesures préparées: la formation à la lutte contre le harcèlement, de tous les acteurs de la communauté éducative

PARIS: En France la Première ministre Elisabeth Borne a sonné mercredi la "mobilisation générale" pour mener "une lutte implacable" contre le harcèlement scolaire, avec une kyrielle de mesures allant du signalement systématique des cas à la justice à la volonté d'"exclusion des élèves harceleurs" des réseaux sociaux.

"Il faut protéger nos enfants de tous les risques. L'école est un sanctuaire", a estimé dans la soirée le président Emmanuel Macron, apportant son "plein soutien" au plan du gouvernement qui "va beaucoup plus loin" que les mesures déjà prises.

Après une série de cas dramatiques et autant de polémiques sur la gestion par l’Éducation nationale de ce que Mme Borne qualifie de "phénomène massif", la cheffe du gouvernement a dévoilé un plan interministériel "contre le harcèlement à l'école et dans tous les lieux de vie de l'enfant", un sujet dont elle a fait une "priorité absolue" de la rentrée.

Parmi la série de mesures préparées: la formation à la lutte contre le harcèlement, de tous les acteurs de la communauté éducative d'ici la fin du quinquennat.

Plus globalement, tous les adultes intervenant auprès de mineurs, par exemple dans le sport ou en colonies, devraient se voir délivrer une formation sur ce sujet.

Le gouvernement souhaite également "développer la confiscation des téléphones, et permettre d’exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux".

Le ministre de l’Education Gabriel Attal a de son côté annoncé l'introduction dans "le cursus scolaire" de "cours d'empathie" à partir de la rentrée 2024, sur le modèle de ce qui se pratique par exemple au Danemark.

Rentrée scolaire 

"Dès la rentrée de janvier 2024, il y aura chaque semaine des cours d'empathie dans au moins une école pilote par département", a précisé le ministre.

Le gouvernement a aussi décidé de faire du 3018, numéro d'aide d'urgence actuellement dédié au cyberharcèlement, "le numéro unique de signalement, accompagné d'une application".

Saluant "la libération de la parole" des victimes, Gabriel Attal a fait état d'un récent "tsunami de témoignages".

"En ce mois de septembre, trois fois plus de signalements ont été effectués, qu'en septembre 2022", a-t-il souligné.

Et le procureur sera désormais "systématiquement" saisi "en cas de signalement pour harcèlement, notamment grâce à une plateforme dédiée entre l'Education nationale et la justice", a annoncé Mme Borne.

Plusieurs mesures avaient déjà été mises en place pendant l'été, dont la possibilité de changer d'établissements les élèves harceleurs dès cette année ou de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.

Avant la conférence de presse, la Première ministre a entendu plusieurs témoignages d'élèves harcelés ou engagés dans des associations de lutte contre le harcèlement.

Le harcèlement à l'école, qui en France toucherait un élève sur dix, est au coeur de l'actualité après une série de cas dramatiques et autant de polémiques sur sa gestion, à la suite notamment le suicide du jeune Nicolas, 15 ans, qui s'est donné la mort près de Paris au lendemain de la rentrée.

Gabriel Attal, qui a lancé un audit sur la gestion des cas de harcèlement pendant la dernière année scolaire, a indiqué que chaque académie -les administrations qui appliquent la politique de l'Education nationale sur le territoire- "devra se doter d'une stratégie anti-harcèlement" d'ici fin 2023.


Budget 2024: ce qui va changer dans le quotidien des Français

La Première ministre française Elisabeth Borne donne une conférence de presse à l'hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne donne une conférence de presse à l'hôtel Matignon à Paris, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Les factures de gaz et d'électricité augmenteront en 2023, avec la fin progressive du «bouclier tarifaire»
  • Le prêt à taux zéro «est prolongé» pour quatre ans, mais «recentré», et exclura par exemple le financement de l'installation de dispositifs de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles

PARIS: Fin du bouclier énergétique, rénovation des logements, taxes sur les autoroutes: voici comment le budget 2024 présenté mercredi changera le quotidien des Français, s'il est voté.

Fin du bouclier énergétique

Les factures de gaz et d'électricité augmenteront en 2023, avec la fin progressive du "bouclier tarifaire", lancé à l'automne 2021 par le gouvernement pour limiter (mais pas supprimer) depuis deux ans les hausses des tarifs de l'électricité et du gaz. C'est déjà fini pour le gaz depuis fin juillet.

Les tarifs réglementés de l'électricité, dont dépendent 23 millions de clients et qui ont augmenté de 31% depuis 2021, augmenteront encore de 10% maximum en février 2024, selon l'engagement du gouvernement.

L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir s'est dite auprès de l'AFP "vraiment inquiète de l'augmentation des factures" pour les Français "dont va découler cette augmentation" des tarifs réglementés. "C'est une mesure qui n'est pas favorable aux consommateurs", a-t-elle tancé.

L’État prend actuellement encore en charge "37% de la facture d'électricité des Français", indiquait mi-septembre la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

Au total, 10 des 16 milliards d'euros d'économies dans le budget 2024 proviendront de l'extinction progressive — d'ici à fin 2024 — du bouclier tarifaire pour l'électricité.

Rénovation des logements et prêt à taux zéro

Des aides soutiendront "la montée en charge des rénovations performantes aidées et accompagnées" par MaPrimeRénov', avec un objectif de 200.000 rénovations en 2024.

Le prêt à taux zéro "est prolongé" pour quatre ans, mais "recentré", et exclura par exemple le financement de l'installation de dispositifs de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles.

Soixante-huit millions d'euros seront également consacrés à MaPrimeAdapt’, nouveau dispositif servant à adapter les logements au handicap et à la perte d’autonomie qui "sera ouvert aux personnes handicapées sans condition d’âge", promet l'exécutif.

"Au total, près de 5 milliards d'engagement sont prévus en 2024 pour accompagner les Français dans la rénovation de leurs logements, soit une hausse de 1,6 milliard d’euros des engagements par rapport à 2024", indique le gouvernement.

Taxation des autoroutes et aéroports

Le gouvernement veut instaurer en 2024 une nouvelle taxe sur les grandes concessions autoroutières et les grands aéroports, qui doit rapporter 600 millions d'euros annuels, afin de financer la transition écologique.

Il n'y aura pas de répercussion sur les tarifs des péages, assure Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en raison de la formule juridique choisie qui l'interdira selon lui aux sociétés concessionnaires d'autoroutes. Il répondait au président de Vinci Autoroutes Pierre Coppey, selon qui "une hausse des taxes, c'est inévitablement une hausse" des péages.

Cette nouvelle taxe est "accueillie positivement" par l'UFC-Que Choisir, qui restera toutefois "attentive à ce qu'elle ne soit pas répercutée sur les consommateurs, les automobilistes".

Quant à la taxe sur les aéroports, "in fine" l'effet devrait être "assez équivalent" à une taxation supplémentaire des billets d'avion, dont le prix pourrait bien augmenter, selon le cabinet du ministre délégué aux Transports Clément Beaune. "La quasi intégralité" des charges devrait ainsi pouvoir être répercutée des aéroports aux compagnies.

Malus auto et achat de voitures électriques

Les malus sur les véhicules les plus polluants sont relevés pour les particuliers comme pour les flottes d'entreprise.

Le "bonus écologique" à l'achat de voitures électriques sera maintenu, mais dépendra l'an prochain de leur "score environnemental", notamment de leur distance d'acheminement, aux dépens sans doute des véhicules chinois.

Fiscalité et prestations sociales

Les ménages verront le barème d'imposition sur le revenu indexé sur l'inflation et rehaussé de 4,8%, mais ils devront attendre 2025 pour voir se concrétiser la promesse d'une réduction d'impôts de 2 milliards.

Les retraites seront revalorisées de 5,2% au 1er janvier, et les prestations sociales de 4,6% au 1er avril.