Israël et l'Allemagne condamnent les propos de Mahmoud Abbas sur la Shoah

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président palestinien Mahmoud Abbas partent après une conférence de presse à la chancellerie de Berlin, en Allemagne, le 16 août 2022. (Photo, AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président palestinien Mahmoud Abbas partent après une conférence de presse à la chancellerie de Berlin, en Allemagne, le 16 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 août 2022

Israël et l'Allemagne condamnent les propos de Mahmoud Abbas sur la Shoah

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président palestinien Mahmoud Abbas partent après une conférence de presse à la chancellerie de Berlin, en Allemagne, le 16 août 2022. (Photo, AFP)
  • «Je suis dégouté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas», a tweeté le chef du gouvernement allemand
  • «De 1947 à aujourd'hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (...) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd'hui il y a chaque jour des morts dus à l'armée israélienne», a déclaré mardi M. Abbas

JÉRUSALEM : Israël et l'Allemagne ont vivement dénoncé mercredi les propos du président palestinien Mahmoud Abbas qui a comparé en Allemagne la politique israélienne envers les Palestiniens au génocide juif par l'Allemagne nazie.

Le dirigeant de 87 ans, en Allemagne pour son suivi médical, s'est entretenu mardi à Berlin avec le chancelier Olaf Scholz notamment du conflit israélo-palestinien et de la coopération bilatérale.

Interrogé à la toute fin d'une conférence de presse conjointe sur l'attentat des Jeux Olympiques de Munich de 1972, fatal à 11 Israéliens et perpétré par un commando palestinien, M. Abbas a comparé la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à la Shoah.

"De 1947 à aujourd'hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (...) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd'hui il y a chaque jour des morts causées par l'armée israélienne", a déclaré M. Abbas.

Depuis, il tente de clarifier ses propos.

"Nous voulons la paix, nous voulons la sécurité, nous voulons la stabilité (...) il faut développer la confiance entre nous", a-t-il ajouté à Berlin, en dénonçant aussi la politique "d'apartheid" d'Israël.

Mardi, le chancelier Scholz avait estimé qu'"apartheid" n'était pas une "description correcte de la situation" dans les Territoires palestiniens sans toutefois réagir aux propos de M. Abbas sur la Shoah.

"Je suis dégoûté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas", a tweeté mercredi le chef du gouvernement allemand. "Pour nous Allemands en particulier, toute relativisation de l'Holocauste est intolérable et inacceptable."

M. Scholz était lui-même critiqué, essentiellement par l'opposition conservatrice et certains médias, pour ne pas avoir réagi immédiatement aux déclarations de M. Abbas.

"Abbas relativise l'Holocauste... et Scholz se tait", titrait ainsi le quotidien populaire Bild sur son site internet.

«Apartheid» et «disgrâce morale»

Le chef de la représentation palestinienne à Berlin a été convoqué mercredi à la chancellerie, a indiqué le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, estimant que les commentaires de M. Abbas "jettent une ombre sur les relations de l'Allemagne avec l'Autorité palestinienne".

M. Abbas utilise régulièrement les vocables "génocide" ou "apartheid", tout comme les ONG des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, pour décrire l'occupation et la colonisation des Territoires palestiniens. Mais rarement les mots "Shoah" ou "Holocauste".

Mercredi, les propos de M. Abbas --aux déclarations parfois musclées contre Israël mais souvent accusé par des Palestiniens de collaborer avec l'Etat hébreu-- ont suscité une vive indignation en Israël.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a dénoncé "une disgrâce morale" et "un mensonge monstrueux". "L'Histoire ne pardonnera jamais" à M. Abbas, a-t-il martelé, alors qu'il doit "parler de l'incident" jeudi au téléphone avec M. Scholz, selon Berlin.

Dani Dayan, le président de Yad Vashem, le mémorial israélien de la Shoah, a condamné des "déclarations ignobles" et un "comportement inexcusable" auquel "le gouvernement allemand doit répondre de manière appropriée".

"Ceux qui cherchent la paix (...) ne doivent pas distordre la réalité et réécrire l'histoire", a commenté de son côté le ministre israélien de la Défense Benny Gantz. Il a accusé M. Abbas, avec qui il s'était entretenu il y a quelques mois, de "déni de l'Holocauste" avec cette "comparaison répréhensible et infondée".

Clarification d'Abbas

Face à ces vives réactions, le président Abbas qui avait remercié l'Allemagne pour son soutien tout en l'appelant à reconnaître l'Etat de Palestine, a dit vouloir "clarifier" ses déclarations.

Elles  "ne visaient pas à nier la singularité de l'Holocauste" qui reste "le pire crime haineux de l'ère moderne", a indiqué son bureau.

"Le président n'a pas nié les massacres dont ont souffert les juifs sous l'Allemagne nazie mais il a dit au monde de ne pas perdre de vue les massacres infligés au peuple palestinien", a ajouté le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh.

En Allemagne, Charlotte Knobloch, représentante de la communauté juive de Munich et cadre du Congrès juif mondial, a réclamé plus que la condamnation verbale d'Olaf Scholz.

Il faut que Berlin inflige des "conséquences" à l'Autorité palestinienne, a-t-elle dit.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com