Soudan: l'ex-président Béchir devant les juges

Le président déchu du Soudan Omar al-Béchir débarquant d'un véhicule, à son arrivée au palais de justice, pour assister à son procès avec 27 autres accusés, dans la capitale Khartoum. (Mohammed ABUAMRAIN/AFPTV/AFP)
Le président déchu du Soudan Omar al-Béchir débarquant d'un véhicule, à son arrivée au palais de justice, pour assister à son procès avec 27 autres accusés, dans la capitale Khartoum. (Mohammed ABUAMRAIN/AFPTV/AFP)
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Publié le Mardi 21 juillet 2020

Soudan: l'ex-président Béchir devant les juges

  • L'ex-autocrate doit répondre du coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir en 1989
  • La cour spéciale formée de trois juges a fixé au 11 août la prochaine audience

KHARTOUM: L'ex-président soudanais Omar el-Béchir, chassé du pouvoir l'an passé par une révolte populaire, a comparu mardi devant une cour spéciale à Khartoum où il doit répondre du coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir en 1989.

La première audience n'a duré qu'une heure car la salle n'a pu accueillir les 191 avocats de la défense. La cour spéciale formée de trois juges a fixé au 11 août la prochaine audience.

« La salle du tribunal n'est pas assez grande pour accueillir tous les avocats de la défense qui sont 191 », a déclaré le président de la cour spéciale, qui a décidé d'ajourner la séance au 11 août pour « permettre l'accueil de tous les avocats ».

L'ex-autocrate âgé de 76 ans et 27 autres accusés risquent la peine de mort pour avoir renversé le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi il y a 31 ans. Parmi eux figurent des militaires et des civils, qui étaient regroupés dans des cages, ainsi que les anciens vice-présidents Ali Osman Taha et le général Bakri Hassan Saleh.

La majorité des détenus portaient l'habit blanc traditionnel et une coiffe de la même couleur.

 « Cette cour va écouter chacun d'entre eux et nous allons donner à chacun des 28 accusés la possibilité de se défendre », a-t-il ajouté en début de séance.

Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été par ailleurs prises pour éviter tout incident. Les familles des accusés, venues en nombre, ont crié à l'arrivé des fourgons cellulaires « Allah Akhbar ».

Omar el-Béchir, en pantalon et chemise beige, portait un masque et des gants et s'est caché le visage devant les photographes. Il n'a fait aucune déclaration.

Des parents des accusés ont aussi regretté de ne pas avoir été admis au sein du tribunal. 

« Ils n’ont pas autorisé la majorité des familles d'assister au procès bien que nous ayons présenté nos requêtes il y a trois jours », a déclaré Mohammad Nafaa, le fils d'un ancien ministre de l'agriculture.

Un procès inédit

Il s’agit d’un procès inédit dans le monde arabe. Jamais l'auteur d'un putsch réussi n'y avait été jugé dans l'histoire récente.

Le Soudan s'est également engagé à livrer M. Béchir à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui a fait 300.000 morts et des millions de déplacés.

« Ce procès sera un avertissement à toute personne qui essaiera de détruire le système constitutionnel et sera jugée pour ce crime. Cela sauvegardera la démocratie soudanaise. Nous espérons ainsi clore l'ère des putschs au Soudan », a affirmé Moaz Hadra, un des avocats à l'origine de la procédure contre le dictateur déchu.

Pour Me Hachem al-Gali, qui défend les prévenus, « il s'agit d'un procès politique qui se cache derrière la loi. Ce procès va se dérouler dans un environnement hostile de la part du système judiciaire envers les accusés et nous pourrons le prouver », a-t-il dit.

Soudan: Jugé pour coup d'Etat, Béchir risque la peine de mort
Par Abdelmoneim Abu Idris Ali -

Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.