L'un des «  Beatles» de l'EI condamné à la prison à vie aux Etats-Unis

Les médias attendent la condamnation d'El Shafee Elsheikh devant le palais de justice fédéral Albert V. Bryan à Alexandria, en Virginie, le 19 août 2022. (Photo, AFP)
Les médias attendent la condamnation d'El Shafee Elsheikh devant le palais de justice fédéral Albert V. Bryan à Alexandria, en Virginie, le 19 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 19 août 2022

L'un des «  Beatles» de l'EI condamné à la prison à vie aux Etats-Unis

  • El Shafee el-Sheikh, 34 ans, portant une barbe, de larges lunettes et un masque noir, est resté impassible à l'annonce de la sentence dans un tribunal d'Alexandria, près de la capitale Washington
  • El-Sheikh avait été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018

ALEXANDRIA : L'un des membres des "Beatles" du groupe djihadiste Etat islamique (EI), une cellule spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux en Syrie, a été condamné vendredi à la prison à vie par un tribunal américain.

El Shafee el-Sheikh, 34 ans, portant une barbe, de larges lunettes et un masque noir, est resté impassible à l'annonce de la sentence dans un tribunal d'Alexandria, près de la capitale Washington.

Ce qu'à fait El Shafee el-Sheikh "ne peut être décrit que comme horrible, barbare, brutal, cruel et, bien sûr, criminel", a déclaré le juge fédéral T.S. Ellis, tout en énonçant sa décision: huit peines de prison à perpétuité simultanées pour le meurtre de quatre Américains.

Ses avocats ont indiqué son intention de faire appel et demandé à ce qu'il ne soit pas envoyé dans la prison de haute sécurité à Florence, dans le Colorado (ouest), ce que le juge a refusé.

El-Sheikh avait été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018. Il a depuis été déclaré coupable en avril par un jury populaire, à l'issue d'un procès éprouvant qui avait exposé le sadisme des "Beatles" au grand jour.

Un autre «Beatles» déjà condamné à perpétuité

Un jury de 12 personnes avait délibéré moins de six heures sur deux jours avant de le déclarer coupable pour son rôle dans la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff ainsi que les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

"Ce procès a révélé les crimes atroces contre les droits humains que vous avez commis", a déclaré Diane Foley, la mère du journaliste, huit ans jour pour jour après la diffusion par l'EI de la vidéo montrant sa décapitation. "Vos crimes plein de haine ne l'ont pas emporté".

"Je vous plains, el-Sheikh, pour avoir choisi la haine", a-t-elle encore dit.

El Shafee el-Sheikh avait été arrêté en même temps qu'un autre membre présumé des "Beatles", Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique âgé de 38 ans.

Les deux hommes avaient été remis aux forces américaines en Irak et envoyés aux Etats-Unis en 2020 pour y être jugés.

Alexanda Kotey a plaidé coupable en septembre 2021, et a été condamné à la prison à vie en avril dernier par le même juge, T.S. Ellis.

Un autre membre présumé des "Beatles", Aine Davis, 38 ans, a été inculpé et présenté à la justice britannique la semaine dernière à Londres après son expulsion de Turquie.

Le plus connu du groupe, le Britannique Mohammed Emwazi, alias "Jihadi John", a été tué par un drone américain en Syrie en 2015. Il apparaissait dans de multiples vidéos montrant des égorgements.

Vidéos de propagande

Actifs en Syrie entre 2012 et 2015, les quatre membres des "Beatles", tous radicalisés à Londres, sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Le surnom de "Beatles" avait été donné par des otages occidentaux à ce groupe de djihadistes à l'accent britannique.

Ce groupe avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.

Au procès d'El Shafee el-Sheikh, dix anciens otages européens et syriens avaient décrit les atrocités subies aux mains des "Beatles", comme des simulations de noyade, des chocs électriques ou des simulacres d'exécution.

"Ce procès a démasqué le sadisme et la barbarie des Beatles de l'EI", a affirmé l'un des procureurs, Raj Parekh, lors de l'audience vendredi. El-Sheikh se montre "défiant, sans remord, sans repentir", a-t-il ajouté.

Cette semaine, la police britannique a révélé que monter le dossier contre les "Beatles" s'était apparenté à construire durant dix ans "un puzzle de toutes petites pièces".

"Nous avons suivi un chemin de petites miettes de pain, des fragments en fait, à partir d'une quantité énorme d'autres enquêtes", avait raconté mercredi à des journalistes le chef de la division antiterroriste de la police de Londres, Richard Smith.

De son côté, le directeur adjoint du FBI, Paul Abbate, a assuré vendredi que "ceux qui tuent ou blessent nos citoyens ne peuvent pas se cacher éternellement", promettant d'oeuvrer "sans relâche pour les traduire en justice".


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.