Une ressource en ligne offre aux systèmes éducatifs du Moyen-Orient les moyens de se reconstruire

Une ressource mondiale basée sur le cloud promet de doter les écoles de la région d'un système éducatif durable (Photo, Shutterstock).
Une ressource mondiale basée sur le cloud promet de doter les écoles de la région d'un système éducatif durable (Photo, Shutterstock).
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Publié le Samedi 20 août 2022

Une ressource en ligne offre aux systèmes éducatifs du Moyen-Orient les moyens de se reconstruire

  • Les enseignants des écoles internationales du Golfe ont fait face au gel des frais de scolarité et à la fermeture des écoles pendant la pandémie
  • La planification financière et les outils d'apprentissage en ligne peuvent aider les écoles à évaluer les programmes, à organiser la structure du personnel et à créer des plans à long terme

DUBAÏ: Les enseignants de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) bénéficient d'un outil récemment lancé qui vise à les aider après trois années de gel des frais de scolarité et de stagnation des dépenses d'éducation en raison de la pandémie de la Covid-19.

Le fournisseur de formation britannique Skills Network a lancé l'outil de planification financière basé sur le programme scolaire afin d'aider les écoles internationales de la région, qui ont été particulièrement touchées par le manque de revenus récents.

La dernière augmentation des frais de scolarité a été autorisée dans certains pays du Golfe au cours de l'année scolaire 2019-2020.

L'Autorité du savoir et du développement humain de Dubaï a annoncé en mars que les écoles internationales ne seraient pas autorisées à augmenter les frais de scolarité pour 2022, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les écoles de la capitale commerciale des Émirats arabes unis.

L'année dernière, des centaines d'écoles privées d'Arabie saoudite ont également réduit leurs frais de scolarité de moitié au cours du premier semestre de la nouvelle année scolaire afin d'atténuer l'impact économique de la Covid-19.

La planification financière est essentielle si les écoles ont pour objectif de répondre à la demande croissante d'éducation au Moyen-Orient (Photo, AFP).

Selon Natasha Ridge, directrice exécutive de la Fondation Cheikh Saoud ben Saqr al-Qasimi pour la recherche sur les politiques à Ras Al-Khaimah, les écoles régionales, en particulier celles qui disposent de petites équipes de comptables, bénéficieront grandement des nouveaux outils mis à leur disposition.

«Cela peut les aider à réfléchir aux moyens d'économiser de l'argent ou de rationaliser les coûts, aux possibilités de collecte de fonds et, globalement, à la manière de gérer les finances de l'école de manière plus durable», a-t-elle révélé à Arab News.

L'outil Plan financier axé sur le curriculum (CLFP) aidera les écoles de la région MENA à faire face à un environnement économique difficile.

Cette ressource scolaire mondiale basée sur le cloud permet aux utilisateurs d'y accéder 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, où qu'ils soient dans le monde. Elle permet de se passer des feuilles de calcul électroniques traditionnelles pour la planification financière.

Développé en partenariat avec des groupes d'écoles de premier plan au Royaume-Uni, l'outil offre aux éducateurs une collection de ressources, de modèles et de méthodologies conçus pour «soutenir la planification financière et gérer le personnel par le biais de systèmes efficaces et stratégiques », offrant aux écoles «un soutien d'experts en période de difficultés financières».

Cette ressource scolaire mondiale basée sur le cloud permet aux utilisateurs d'y accéder 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, où qu'ils soient dans le monde (Photo, AFP).

«Il y a une énorme demande d'outils de planification financière dans la région MENA, la qualité de l'éducation étant déterminée par la stabilité financière. Le CLFP est donc tout à fait approprié», a indiqué Christopher Brown, responsable des écoles et des classes de sixième au Skills Network.

«Le gel des frais de scolarité internationaux mis en place en mars 2022 par l'Autorité pour la connaissance et le développement humain (KHDA) de Dubaï a mis les ressources budgétaires au premier plan pour les responsables de l'éducation au Moyen-Orient, notre outil CLFP offrant un potentiel d'amélioration financière significative pour les éducateurs de cette région.»

L'outil offre une série d'avantages aux établissements d'enseignement, notamment l'analyse comparative des finances, la planification détaillée des effectifs, leur permettant la mobilisation efficace du personnel et la modélisation des programmes et des matières.

Les écoles seront également en mesure d'élaborer une stratégie intégrée de planification des programmes d'études basée sur l'évaluation des programmes actuels, de la structure du personnel et des finances, afin de créer un plan de trois à cinq ans fondé sur des données.

Cette mesure vise à permettre aux éducateurs de développer le meilleur programme pour leurs élèves avec les fonds dont ils disposent.

La pandémie a vu les écoles du monde entier entrer dans une période d'instabilité financière. Dans le Golfe, entre janvier 2020 et janvier 2022, plus de 40 écoles internationales des EAU ont ouvert, mais au moins 40 autres ont fermé. «De même, les cycles d'inscription sont devenus moins prévisibles après la pandémie, ce qui a rendu la planification financière difficile pour les écoles», a déclaré Brown à Arab News.

Selon Natasha Ridge, la forte dépendance à l'égard de l'enseignement privé à but lucratif pourraient entraîner la fermeture d'écoles (Photo fournie).

«Bien que l'on observe une reprise optimiste dans certains pays de la région MENA, il reste beaucoup à faire pour garantir la stabilité financière et la croissance économique.»

«Il y a maintenant de nouvelles pressions pour inclure des heures d'enseignement obligatoires en arabe, le bien-être et la durabilité, ainsi qu'un investissement continu dans la réalité virtuelle et la technologie. La planification des ressources financières et des effectifs restera une priorité absolue pour les écoles de la région MENA dans les années à venir».

Fondé dans le Yorkshire en 2009, le Skills Network est l'un des principaux fournisseurs d'apprentissage en ligne au Royaume-Uni et est devenu un fournisseur important de solutions d'apprentissage basées sur la technologie.

Au service des entreprises, du secteur public et de l'enseignement, la plateforme affirme créer des expériences d'apprentissage de haute qualité dans un large éventail de domaines. Plus de 1,6 million d'apprenants utilisent régulièrement son portail d'apprentissage, EQUAL.

Le Skills Network affirme que ses cours en ligne d'apprentissage à distance, ses programmes de formation du personnel et ses programmes d'apprentissage ont aidé des entreprises telles que G4S, Thomson Reuters et le Trades Union Congress à atteindre leurs objectifs de formation et de développement.

De tels outils sont essentiels dans le monde d'aujourd'hui. Selon une note d'orientation des Nations unies publiée en août 2020, la pandémie a provoqué des perturbations sans précédent dans les systèmes éducatifs du monde entier, touchant près de 1,6 milliard d'apprenants dans plus de 190 pays.

Les écoles seront également en mesure d'élaborer une stratégie intégrée de planification du programme d'études (Photo, AFP).

Dans la région MENA uniquement, la crise sanitaire a entraîné la fermeture d’établissements scolaires pour près de 100 millions d'élèves âgés de 5 à 17 ans.

En conséquence, les gouvernements de la région, tels que ceux des Émirats arabes unis, du Koweït et de l'Arabie saoudite, ont de plus en plus promu un modèle hybride d'éducation en ligne et en classe. Le Royaume a ouvert son portail national d'éducation Ain à plus de 6 millions d'utilisateurs et fournissant 30 000 appareils aux étudiants dans le besoin à l'époque.

En ce qui concerne le Moyen-Orient, le Skills Network indique que son équipe d'experts travaille au développement d'un système éducatif plus efficace pour la région.

Bien qu'elle n'en soit qu'au début du déploiement de son outil dans les écoles de la région MENA, l'équipe a déjà intégré plus de 100 écoles à l'échelle internationale au cours des derniers mois.

«Au fil du temps, nous avons constaté une demande de la part d'écoles qui cherchent à identifier les coûts de matières et de leçons spécifiques dans leur programme d'études», a signalé Brown.

«Nous avons travaillé avec nos partenaires existants pour développer l'outil et fournir un aperçu analytique supplémentaire afin d'apporter des changements ciblés, motivés par la qualité de l'enseignement avec les apprenants — fournissant de meilleurs résultats pour les apprenants.»

L'outil de planification financière peut être utilisé dans des pays tels que les Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, le Qatar et l'Arabie saoudite. Au Royaume-Uni, il a permis de réaliser des économies annuelles moyennes de 163 000 £ (1£ = 1,18 euro) par école secondaire.

Un étudiant de Riyad travaille de chez lui en mars 2020, les écoles d'Arabie saoudite étant fermées pendant la pandémie de la COVID-19 (Photo, AFP).

«Il s'agit donc d'un atout éprouvé et robuste pour toute école internationale à travers le monde», a affirmé Brown. «En fin de compte, les apprenants bénéficieront d'un effectif d'enseignants et d'un budget optimisés qui peuvent soutenir la prestation d’un enseignement de haute qualité.»

Selon Ridge, du groupe de réflexion de Ras Al-Khaimah, la situation ne fait qu'empirer pour les écoles, car de nombreux pays de la région MENA connaissent une forte inflation causée par la flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants.

«Pour les écoles, ce sera difficile, surtout dans le secteur privé où les parents auront également moins d'argent à dépenser», a-t-elle avisé.

 «Je crois que la situation nécessite un soutien du gouvernement pour aider les écoles à gérer leurs établissements en cette période difficile. La situation pourrait empirer si elle était laissée aux tendances du marché, mais une certaine intervention de la part du gouvernement pourrait certainement aider.»

Des élèves arrivent à l'école alors que les cours en présentiel ont repris dans le cadre de la pandémie de la COVID-19 à Koweït City en septembre 2021 (Photo, AFP).

Ridge estime que les pays à faible revenu bénéficieront davantage des nouveaux outils, même si tous peuvent en profiter, et que l'aide ne pourrait arriver à un meilleur moment.

«Une telle dépendance à l'égard de l'enseignement privé à but lucratif signifie que les menaces du marché liées à l'augmentation des coûts pourraient entraîner des fermetures d'écoles, en particulier au segment inférieur du marché, ce qui nuirait aux apprenants les plus pauvres», a -t-elle expliqué.

Brown, du réseau Skills, affirme que les écoles internationales de la région MENA connaissent une demande d'inscription massive de la part des apprenants et des familles locales. Selon lui, le profil des apprenants des écoles internationales a évolué au fil des ans et est devenu plus localisé que jamais.

Se tournant vers l'avenir, Brown a souligné que «l'évolution constante du profil des apprenants s'accompagne de nouveaux défis et de nouvelles pressions sur la mise en œuvre des programmes et les ressources financières.»

 «Cela est d'une importance capitale que les écoles de la région MENA soient équipées de la technologie nécessaire pour répondre à ces besoins en constante évolution.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."