Réforme constitutionnelle en Algérie: le "oui" l'emporte, mais l'abstention est record

Le chef de l'Autorité électorale nationale indépendante (ANIE), Mohamed Charfi, prononce un discours dans la capitale Alger. (RYAD KRAMDI / AFP)
Le chef de l'Autorité électorale nationale indépendante (ANIE), Mohamed Charfi, prononce un discours dans la capitale Alger. (RYAD KRAMDI / AFP)
Short Url
Publié le Lundi 02 novembre 2020

Réforme constitutionnelle en Algérie: le "oui" l'emporte, mais l'abstention est record

  • Le "oui" l'a emporté au référendum sur la révision constitutionnelle proposée par le pouvoir en Algérie, mais le scrutin a été marqué par une abstention record historique,
  • Les "hirakistes" avaient rejeté "sur le fond et la forme" la révision constitutionnelle perçue comme un "changement de façade", incitant au boycott du référendum.

Le "oui" l'a emporté au référendum sur la révision constitutionnelle proposée par le pouvoir en Algérie, mais le scrutin a été marqué par une abstention record historique, un désaveu cinglant au président Abdelmadjid Tebboune hospitalisé à l'étranger, selon des résultats officiels lundi.

Le "oui" a recueilli 66,8% des voix, a annoncé Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), lors d'une conférence de presse en saluant "une étape essentielle pour la construction d'une Algérie nouvelle".

Le taux de participation final s'est établi à 23,7%, selon l'ANIE, un plus bas historique pour un scrutin majeur.

Cette abstention record, qui était le seul véritable enjeu du vote dimanche boycotté par l'opposition, constitue un revers cinglant, sinon humiliant, pour un régime confronté depuis février 2019 à un soulèvement populaire inédit, le "Hirak". 

A titre de comparaison, lors de la présidentielle de décembre 2019, la participation avait atteint 39,93 %, soit le taux le plus faible de tous les scrutins présidentiels pluralistes de l'histoire de l'Algérie, faisant de M. Tebboune un président mal élu et donc en quête de légitimité.

Dimanche, seulement 5,5 millions d'électeurs se sont déplacés sur 23,5 millions d'inscrits. Les 900.000 électeurs de la diaspora ne sont pas comptabilisés, mais le taux de participation se réduit à l'étranger à un seul chiffre, selon l'ANIE.

La victoire du "oui" ne faisait guère de doute tant la campagne électorale, qui a laissé la population largement indifférente, a été à sens unique.

Les opposants n'ont pas été autorisés à tenir de meetings publics. Les partisans du "Hirak" ont prôné le boycott et les islamistes ont appelé à voter "non".

"Grande victoire pour le Hirak"

Après l'annonce des résultats, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), a tweeté: "une grande victoire du Hirak (...) Le pouvoir doit prendre acte de son échec et reconsidérer sa feuille de route. Le processus de transition démocratique constituant est la solution".

Les "hirakistes" avaient rejeté "sur le fond et la forme" la révision constitutionnelle perçue comme un "changement de façade", incitant au boycott du référendum.

En raison de la pandémie de Covid-19, l'accès dans les bureaux était limité à deux ou trois personnes à la fois et le port du masque était obligatoire.

Dans un message relayé samedi par l'agence officielle APS, M. Tebboune avait déclaré: "le peuple algérien sera, une fois encore, au rendez-vous avec l'histoire pour opérer le changement escompté, dimanche 1er novembre, en vue d'instituer une nouvelle ère à même de réaliser les aspirations de notre peuple à un Etat fort, moderne et démocratique". 

La date du référendum n'avait d'ailleurs pas été choisie par hasard: le 1er novembre marque l'anniversaire du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962).

Grand absent du scrutin, M. Tebboune, 74 ans, est hospitalisé depuis mercredi en Allemagne pour des "examens approfondis" après l'annonce de cas suspects de coronavirus dans son entourage. Son état serait "stable et non préoccupant", selon la présidence, qui n'a pas donné de ses nouvelles depuis jeudi.

Son épouse a voté pour lui par procuration dans une école d'Alger.

Répression

M. Tebboune a fait de la révision de la Constitution, la énième depuis l'accession à l'indépendance en 1962, son projet phare et a tendu au début la main aux manifestants du "Hirak populaire authentique béni".

Les militants du "Hirak" réclament depuis février 2019 un profond changement du "système" en place depuis l'indépendance. En vain jusqu'à présent, même si le mouvement a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019 après vingt ans de règne.

De fait, la nouvelle Constitution met en avant une série de droits et de libertés mais n'offre pas de changement politique majeur: elle maintient l'essentiel d'un régime "ultra présidentialiste".

Le mouvement a été suspendu en mars en raison de la crise sanitaire puis de la répression. 

Cette répression a ciblé militants du "Hirak", opposants politiques, journalistes et internautes, selon les défenseurs des droits humains.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.