Une municipalité libanaise critiquée pour avoir décidé de déplacer le mémorial de l'armée

Des commandos de l'armée libanaise assistent à l'inauguration d'un monument à la mémoire du général de brigade François Hajj (Photo, AFP).
Des commandos de l'armée libanaise assistent à l'inauguration d'un monument à la mémoire du général de brigade François Hajj (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 août 2022

Une municipalité libanaise critiquée pour avoir décidé de déplacer le mémorial de l'armée

  • Comme les autres villes de la Bekaa, Taraya souffre actuellement sur le plan social et économique, en attendant la mise en place d'une politique de développement
  • Al-Amin a révélé: «Cependant, je crois que le Hezbollah essaie de se concentrer sur des questions mineures car il est incapable de répondre aux questions stratégiques.»

BEYROUTH: La décision de la municipalité de Taraya, dans la Bekaa, de déplacer un mémorial pour le personnel des forces armées libanaises de l'entrée de la ville vers le bord de la route a été critiquée.

Il a été affirmé que le mémorial a été déplacé pour ne pas déranger une photo associée à un parti politique.

Le monument — un véhicule militaire blindé — a été offert en signe de fidélité aux habitants de la ville qui sont morts en défendant le pays.

L'organisation Al-Islah' Al-Baladi (réforme municipale) de Taraya a déclaré que la décision de placer le monument sur le côté de la route était inappropriée.

Elle a indiqué que les avis étaient partagés lors de la réunion du conseil municipal, certains soutenant la décision et d'autres la refusant.

Taraya, qui se trouve à 75 km de Beyrouth, est un bastion du Hezbollah et de son allié, le Mouvement Amal, comme la plupart des villages et villes de la Bekaa centrale et du Nord, qui abritent une majorité de chiites.

Al-Islah' Al-Baladi a condamné le comportement du maire de la ville, Rifaat Hamiya, qui est un général de brigade de l'armée à la retraite ayant plus de 25 ans de service.

Al-Islah' Al-Baladi a signalé: «Nous avons espéré qu'il utilise les principes nationaux, qu'il applique les lois, qu'il demande des comptes aux corrompus, qu'il applique et s'engage à respecter les règlements de l'armée nationale, au lieu de s'engager aux ordres des partis et d'exploiter le conseil municipal et ses membres à des fins personnelles.»

Comme les autres villes de la Bekaa, Taraya souffre actuellement sur le plan social et économique, en attendant la mise en place d'une politique de développement.

Des partis ont pris le contrôle des municipalités de ces villes, notamment le Hezbollah, qui a infiltré la vie sociale, imposé les traditions et même contrôlé les décisions dans ces lieux.

Ali al-Amin, rédacteur en chef d’Al-Janoubia, a déclaré à Arab News: «Ce qui s'est passé s'inscrit dans le cadre de la trajectoire bien définie du Hezbollah au niveau libanais et de sa focalisation sur la secte chiite après que ses relations ont été secouées par les forces avec lesquelles il s'est allié depuis le 17 octobre 2019, lorsque les gens sont descendus dans la rue et ont protesté contre tout le monde.»

Al-Amin a ajouté que le Hezbollah essayait de profiter de son autorité sur l'État et la société pour transmettre ses idéologies. Il ne se soucie pas de l'opposition, qui reflète la vulnérabilité de l'État.

Al-Amin a révélé: «Cependant, je crois que le Hezbollah essaie de se concentrer sur des questions mineures car il est incapable de répondre aux questions stratégiques.»

«Le Hezbollah pratique les mêmes options car il n'a pas de réponses sur le type d'État et d'économie qu'il souhaite pour le Liban et sur la manière de lutter contre la corruption. Ce sont les préoccupations des gens, et ce parti profite de la structure sectaire», a-t-il expliqué.

Le Hezbollah a célébré vendredi la pose de la première pierre d’un monument touristique à Janta, dans le gouvernorat de Baalbek, similaire au Mleeta Landmark dans le sud — le repère idéologique du parti qui raconte l’histoire de la résistance à l’occupation israélienne du point de vue du parti.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours que l'issue des négociations nucléaires à Vienne n'aurait aucun impact sur les pourparlers maritimes visant à délimiter la frontière du Liban avec Israël.

Il a prévenu: «Qu'un accord nucléaire avec l'Iran soit signé ou non, si le médiateur américain ne donne pas au Liban ce qu'il a demandé en termes de droits, nous nous dirigeons vers une escalade — nous nous dirigeons vers un problème.»

Nasrallah a appelé à garder un œil sur le champ gazier de Karish, les frontières libanaises et le médiateur américain, ajoutant que le médiateur perdait actuellement du temps et était en retard.

Les loyalistes du Hezbollah de la «campagne civile pour la protection de la richesse maritime» ont appelé à une marche le 28 août.

La marche partira de tous les ports libanais et se dirigera vers les frontières maritimes à Ras al-Naqoura.

Le coordinateur de cette campagne, Hani Soleiman, a signalé que chaque citoyen libanais était concerné par cet événement afin de confirmer «notre droit à nos eaux, comme notre droit à nos terres».

Soleiman a affirmé que les ports de Tripoli, Beyrouth, Sidon, Tyr et Al-Naqoura seraient prêts cette semaine et que les derniers préparatifs avaient été mis sur pied.

La marche commencera par des bateaux et des yachts de différentes tailles, dont le nombre devrait dépasser la centaine.

Ils hisseront le drapeau libanais pour envoyer un message à la communauté internationale et témoigner de la situation des populations au cœur du conflit avec les Israéliens.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël a approuvé un plan majeur de colonisation en Cisjordanie occupée

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
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  • sraël a validé la construction de 3.400 logements dans la zone stratégique d’E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim. Ce projet diviserait la Cisjordanie, rendant impossible un État palestinien contigu

Jérusalem: Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui, selon ses détracteurs, couperait ce territoire palestinien en deux et empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!" a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde. L'ONU et l'Union européenne avaient appelé Israël à y renoncer.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

Le projet "E1", avec "la construction de milliers d'unités de colonies à Jérusalem et dans ses environs, conduit à l'isolement complet" de cette ville "dans toutes les directions par rapport à son environnement palestinien et l'immerge dans d'immenses clusters et villes de colonies reliées à l'intérieur israélien".

L'Autorité y voit un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie". L'accord israélien au projet "nécessite une reconnaissance urgente de l'Etat de Palestine", souligne le ministère palestinien.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes, armée et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de Cisjordanie, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que l'approbation de "E1 démontre à quel point Israël est déterminé à poursuivre ce que le ministre Smotrich a décrit comme un programme stratégique visant à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid". "Si la communauté internationale est sérieuse au sujet de la paix et d'un Etat palestinien, il est urgent de prendre des mesures efficaces pour empêcher Israël d'expulser les Palestiniens dans la zone E1 et de construire cette grande nouvelle colonie au cœur de la Cisjordanie", souligne-t-elle.


Le Liban plaide pour une prolongation du mandat de la force de paix de l'ONU

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
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  • L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat
  • La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait"

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a plaidé mardi pour une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), en cours d'examen au Conseil de sécurité.

L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat.

La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait".

Selon plusieurs médias, Israël et les Etats-Unis s'opposent toutefois à l'extension du mandat de la mission déployée pour faire tampon à la frontière libanaise avec Israël depuis 1978.

Ces débats interviennent alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2024.

"Toute limitation temporelle du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence.

Le Liban a "mené des contacts (...) afin de garantir la prorogation du mandat de la Finul".

Lors d'un entretien avec le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara, il a ajouté que ces efforts visaient à "préserver la sécurité et la stabilité dans le sud (du Liban), parallèlement au redéploiement de l'armée".

"Notre étroite coordination avec les forces armées libanaises demeure essentielle pour contribuer au rétablissement de la stabilité", a déclaré le général Abagnara sur X.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que la formation chiite retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, où l'armée libanaise et les Casques bleus doivent se déployer complètement.

Il prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont les forces ont connu plusieurs accrochages avec les Casques bleus, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, n'est pas désarmé.

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois.


Vladimir Poutine informe le prince héritier saoudien de ses entretiens avec Trump

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
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  • Le président russe a réitéré ses remerciements pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix

RIYAD : Le président russe Vladimir Poutine a informé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane des résultats de ses récents entretiens avec l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de cet échange téléphonique, Poutine a également réitéré ses remerciements et sa reconnaissance pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix.

Le prince héritier a de son côté réaffirmé le soutien continu du Royaume au dialogue diplomatique comme moyen de résoudre les différends internationaux.

Les deux dirigeants ont également évoqué les domaines de coopération existants entre le Royaume et la Russie, ainsi que les opportunités pour les renforcer davantage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com