En France, réutiliser davantage les eaux usées pour économiser l'eau potable

Cette photographie prise à Narbonne, dans le sud de la France, le 18 août 2022, montre l'eau traitée par l'usine et rejetée dans le canal de la Robine. (AFP)
Cette photographie prise à Narbonne, dans le sud de la France, le 18 août 2022, montre l'eau traitée par l'usine et rejetée dans le canal de la Robine. (AFP)
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Publié le Dimanche 21 août 2022

En France, réutiliser davantage les eaux usées pour économiser l'eau potable

  • «Aujourd'hui en France, moins d'1% de l'eau provient de la réutilisation des eaux usées, alors que c'est courant en Italie (8%) et en Espagne (14%)», déclare le responsable de l'entreprise Veolia eau
  • Si la France a tardé à actionner cette technologie, estime une experte, c'est qu'on «n'en avait pas forcément besoin, quand on n'a pas de manque d'eau...»

NARBONNE: La sècheresse exceptionnelle de l'été 2022 a mis en évidence la vulnérabilité de l'approvisionnement en eau: la réutilisation des eaux souillées s'impose comme une option d'avenir et se développe en France, en retard par rapport à d'autres pays.

"Aujourd'hui en France, moins d'1% de l'eau provient de la réutilisation des eaux usées, alors que c'est courant en Italie (8%) et en Espagne (14%). Il faut une prise de conscience collective de la nécessité de la réutilisation, pour préserver la ressource eau", plaide Frédéric Salin, responsable de l'entreprise Veolia eau, experte du traitement des eaux, dans le département de l'Aude (sud de la France).

La "réut", selon le jargon des experts de l'eau, est fréquente dans les pays où l'eau est rare, et qui n'ont pas d'autre choix, comme Israël, Singapour ou la Namibie.

Dans la station d'épuration de Narbonne (sud de la France), comme dans cinq autres dans le pays, l'opérateur Veolia a mis en service en 2021 une "Réut Box", une infrastructure tenant dans un conteneur qui assure une étape supplémentaire de traitement de l'eau provenant des égouts.

Plutôt que de la rejeter dans les cours d'eau ou la mer, cette technologie, d'une capacité de traitement allant jusqu'à 75 m3/h, permet de rendre l'eau suffisamment propre pour être utilisée dans l'irrigation agricole, le nettoyage urbain, l'arrosage des espaces verts, des stades ou des golfs.

Industrialiser 

"Il faut industrialiser la +réut+. On va installer ce dispositif partout où c'est possible. D'ici fin 2023, on table sur la mise en fonctionnement de cent +Réut box+, une démarche pionnière qui permettra d'économiser 3 millions de m3 d'eau potable, l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville de 180.000 habitants", calcule François Reboul Salze, responsable innovation chez Veolia.

Près de Narbonne, des vignes sont arrosées grâce à la réutilisation des eaux souillées d'une autre station d'épuration.

"C'est l'avenir, on a un besoin crucial d'économiser l'eau potable et d'aider les viticulteurs. Maintenant on réfléchit à un réseau de distribution pour l'irrigation agricole, mais ça coûte cher", regrette Michel Jammes, vice-président de l'intercommunalité du Grand Narbonne, en charge de l'eau.

Les 7 km de canalisation irriguant 80 hectares de vignes ont coûté environ 750 000 euros. Ce système, souligne-t-il, permet aux viticulteurs de s'affranchir des restrictions de pompage et d'arrosage.

Pour plaider la cause de la réutilisation des eaux usées, François Reboul Salze met en avant que "beaucoup de tomates venues d'Espagne que nous consommons ont été irriguées grâce à la +réut+ (eaux réutilisées, dans le jargon du traitement de l'eau)".

Si la France a tardé à actionner cette technologie, estime Sophie Besnault, experte en traitement de l'eau de l'INRAE (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), c'est qu'on "n'en avait pas forcément besoin, quand on n'a pas de manque d'eau... Et du fait des contraintes règlementaires, le cahier des charges est complexe, c'est coûteux".

Urgence eau 

"C'est une solution d'avenir pour économiser de l'eau potable, mais elle ne résoudra pas tous nos problèmes, fait remarquer Sophie Besnault. Il faut être assez prudent, c'est une eau qui n'est plus reversée dans la nature, il faut étudier l'éventuel impact sur le cours d'eau".

L'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter sur le pourtour méditerranéen, prévoit le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat (Giec).

Pour Tatiana Vallaeys, experte à l'Agence de bassin Rhône-Méditerranée, "la question de l'eau est plus urgente que celle de l'énergie".

"Il faut anticiper la baisse de débit des fleuves, on prévoit une baisse de 50% à 80% du débit du [fleuve] Rhône d’ici 2100, souligne-t-elle. (...) Comment va-t-on refroidir les centrales nucléaires? Le signal d’alerte a été tiré".

"On est déjà confrontés à des conflits d'usage de l'eau. Quand on voit du transport d'eau par camion, on a un problème, et on n'est qu'au début des problèmes", assure la scientifique.

Ces dernières années, la consommation d'eaux souillées a été popularisée par le célèbre astronaute français Thomas Pesquet ainsi que les astronautes de la station spatiale internationale, "où 100% des eaux usées sont recyclées", note la professeure de l'université de Montpellier (sud de la France).


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.