Les expatriés de Dubaï recherchent désespérément un travail pour y rester

Tourisme, restauration, finances, nouvelles technologies et autres services de luxe attirent des millions de travailleurs expatriés. Dubaï, temple du consumérisme mondialisé, pourrait pâtir de leur départ, selon des analystes économiques. (Karim SAHIB/AFP)
Tourisme, restauration, finances, nouvelles technologies et autres services de luxe attirent des millions de travailleurs expatriés. Dubaï, temple du consumérisme mondialisé, pourrait pâtir de leur départ, selon des analystes économiques. (Karim SAHIB/AFP)
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Publié le Mardi 21 juillet 2020

Les expatriés de Dubaï recherchent désespérément un travail pour y rester

  • De nombreux expatriés ont perdu leur emploi et se sont lancés dans une course contre la montre pour en retrouver un, car travailler est une condition sine qua non pour obtenir un permis de séjour
  • Le marché de l'emploi dans les pays du Golfe pourrait perdre environ 13%, avec 900.000 postes supprimés aux Emirats, anticipe un rapport d'Oxford Economics

DUBAI: Mustafa a environ un mois pour retrouver du travail à Dubaï. Sinon ce jeune Pakistanais devra quitter le riche émirat où il vit depuis 2014, à l'instar de nombreux expatriés affectés par les suppressions d'emplois dans le sillage de la Covid-19.

« On sait tous que les Emirats sont un endroit temporaire et, qu'un jour ou l'autre, il faut partir », dit à l'AFP ce graphiste de 30 ans, qui vient de perdre son emploi au sein d'une société de marketing dans l'industrie du sport.

A Dubaï, les étrangers constituent environ 90% de la population de plus de 3,3 millions de personnes. Venant de plus de 200 pays, ils exercent tous les métiers, de l'ouvrier pauvre sur les chantiers de construction au trader fringuant du quartier financier.

Les Emirats, qui ont enregistré officiellement plus que 56.000 cas d'infections au nouveau coronavirus dont 339 décès, ont pris des mesures drastiques de confinement au début de la crise.

Mais avec le ralentissement économique, de nombreux expatriés ont perdu leur emploi et se sont lancés dans une course contre la montre pour en retrouver un. En effet, travailler est une condition sine qua non pour obtenir un permis de séjour, et les étrangers sans emploi ne bénéficient pas des aides sociales de l'Etat.

Mustafa ne se sent « pas très bien » à l'idée de retourner au Pakistan, où il gagnerait « la moitié » de son salaire de Dubaï. Et, le jeune homme s'est aussi habitué à voyager à travers le monde à partir de ce hub aérien qu'est l'émirat.

« Ici, j'ai travaillé avec de grands hôtels, des aéroports, des marques de voitures de luxe, des sports extrêmes », des industries n'ayant qu'une faible importance au Pakistan, raconte-t-il.

Tourisme, restauration, finances, nouvelles technologies et autres services de luxe attirent des millions de travailleurs expatriés. Dubaï, temple du consumérisme mondialisé, pourrait aussi pâtir de leur départ, selon des analystes économiques.

« Je veux vraiment rester »

Avec un trafic aérien mondial fortement réduit, Emirates Airlines, fleuron de Dubaï et compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient, a suspendu ses activités commerciales fin mars.

Elle reprend peu à peu du service mais poursuit un plan drastique de suppressions d'emplois: elle a déjà réduit son personnel de 10% en raison de la pandémie et prévoit d'en licencier 15% supplémentaires, soit environ 9.000 postes.

Sami, un steward égyptien de 32 ans, n'y a pas échappé. Polyglotte, il a parcouru le monde avec Emirates pendant six ans jusqu'à juin, quand son supérieur l'a convoqué à un « entretien de cinq minutes », en réalité un avis de licenciement.

« Nous étions nombreux, des centaines. Chacun attendant son tour pour les entretiens individuels qui se sont enchaînés toute la journée », raconte-t-il.

Le trentenaire, qui a contracté un prêt bancaire pour acheter son 4X4 et qui s'était habitué « au bon train de vie » de Dubaï, devra retourner auprès de sa famille au Caire « sans projet » en tête.

« Je veux vraiment rester à Dubaï mais il n'y a pas de travail en ce moment », confie-t-il, disant continuer à chercher un poste avec un « salaire décent ».

« Expatriés, pas immigrés »

Le marché de l'emploi dans les pays du Golfe pourrait perdre environ 13%, avec 900.000 postes supprimés aux Emirats, anticipe un rapport d'Oxford Economics.

Selon le centre d'analyse britannique, un exode des expatriés est « probable » et entraînerait une diminution de la population de 4% en Arabie saoudite et à Oman et jusqu'à 10% environ aux Emirats et au Qatar.

Cela pourrait avoir de « graves répercussions » sur des secteurs clés: pénurie de main-d’œuvre dans la restauration et l'hôtellerie, baisse de la consommation, offre excédentaire dans l'immobilier, etc.

En dépit de ces sombres perspectives, le soutien de l'Etat reste réservé aux citoyens et les étrangers sont censés « retourner dans leur pays ou aller dans un autre lorsqu'ils n'ont pas de travail », souligne Scott Livermore, de l'Oxford Economics Middle East, basé à Dubaï et auteur du rapport.

« Il s'agit d'une politique consciemment conçue pour que les étrangers restent des expatriés et ne deviennent pas des immigrés », explique l'économiste, soulignant une « probable accélération » d'une tendance à renforcer la présence des ressortissants nationaux dans le secteur privé.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com